Le Recueil d'Histoire d'Horreur...

Histoire 2 : Jeux de drague

Ce soir, j'ai décidé de sortir. Je viens d'avoir vingt ans, et ça se fête ! Je m'appelle Emma Dubois, j'habite à Paris et des idées de sortis pour le soir, il y en a plein dans cette ville. Comme ma passion, c'est de me déhancher sur une piste de danse en compagnie de beaux inconnus, je décide de partir à une soirée dansante organisé sur une place non loin de chez moi. Avec un peu de chance, j'y ferais de belles rencontres. Pour l'occasion, j'enfile une belle robe couleur de nuit, qui fait ressortir ma peau blanche et mes cheveux noirs. Mes yeux bleus y sont assortis. Alors que je met la touche finale à ma tenue, une pointe de rouge à lèvre carmin, ma mère arrive dans la salle de bain. Dès qu'elle me voit, elle me complimente d'un air enthousiaste.

- Tu es très belle dedans Emma, ça te vas à merveille !

- Merci ! C'est la première fois que je sors seule, alors autant en profiter un maximum.

A ces mots, maman fait une moue inquiète.

- Tu sais bien que je n'aime pas ça. Fais attention à toit mon ange, on ne sait jamais. J'ai vu à la télé que plusieurs jeunes femmes ont disparues au cours de soirée comme celle-ci, et ses derniers temps plusieurs ont été retrouvés étranglés par un ruban de satin rouge comme tes lèvres. La police pense qu'un tueur en série erre dans les parages.

La pensée de me faire étrangler me fait froid dans le dos, mais je sais qu'un cas pareil n'arrive pas souvent. Si je me montre prudente, il ne m'arrivera rien. Je rassure ma mère en l'embrassant et part de la maison. Ce soir, l'air est agréable. Nous sommes en plein mois de juillet, le meilleur moment pour des soirées dansantes en plein air. Mes talons claquent sur les pavés. Malgré ce que j'ai dit à maman il y a à peine une minute, être seul me met légèrement mal à l'aise. J'aurais peut-être du demander à une amie de m'accompagner. Mais finalement, quand j'arrive sur la place, la musique entraînante me fait tout oublier. En moins de deux secondes, je suis sur la piste. Je bouge, je remue, je chante à pleine voix. Un moment vint où je suis la star, des gens font un cercle autour de moi et m'acclame à chacun de mes pas. Puis quelqu'un d'autre prend ma place et la soirée continue. La nuit finit par tomber, des lampions s'allument. Je ne bois presque pas, à peine un verre de vin pour me sentir à l'aise et sinon que du jus de pomme. Soudain, un jeune homme m'accoste. Je le trouve très à mon goût, et il m'invite à danser. Acceptant volontiers, nous restons un long moment tous les deux, tournant au rythme d'une valse. Au bout d'un moment, mes pieds commencent à souffrir. Le garçon, qui s'appelle Mathieu, me propose de sortir faire un tour avec lui.

- Moi aussi je commence à fatiguer, rit-il en me prenant par la main.

Mon cœur s'accélère. Je rougis, mais je ne la retire pas de la sienne. Nous marchons, sortons de la place et commençons à déambuler dans les rues vides. Mathieu est très joyeux, souriant, il fait des blagues, parle de tout et de rien. En un mot, il est parfait. Comme tous se déroule plutôt bien, je prend l'initiative de glisser mon bras dans son dos. Agréablement surpris, il me laisse faire et fait de même. Soudain, un homme dans la rue opposé arrive face à nous. Il s'arrête et se met à nous fixer intensément. Je ne comprend pas, Mathieu non plus.

- Qu'est-ce qu'il nous veut celui-là ? On ferais mieux de partir, il ne m'inspire pas confiance.

J'acquiesce et je commence à lui tourner le dos pour suivre Mathieu, quand il me fait un signe. Intrigué, j'essaye de comprendre : il lève la main et pointe du doigt... mon compagnon. Je me retourne : Mathieu marche toujours en me tenant la main. Il est difficile pour moi d'avancer tout en regardant dans mon dos, mais je le fais une dernière fois. Et là, l'inconnue sort un ruban de sa poche, un ruban rouge carmin. Le ruban du tueur. Puis, il redésigne Mathieu silencieusement. Je regarde mon compagnon et mon sang se glace alors que je comprend enfin le message de l'inconnue : la ceinture de Mathieu est un ruban. Le tueur. C'est le tueur. Comment n'est-je pas pu le remarquer ? Paniquée, je retire ma main de la sienne qui me paraît soudain trop forte, et me précipite vers l'homme qui vient probablement de me sauver la vie. Il me fait signe de courir. Mon cœur bat à toute allure mais ce n'est plus à cause de la drague, non, c'est de peur. J'entends Mathieu qui me demande de revenir mais je ne l'écoute pas. Enfin, j'arrive devant l'inconnue. Je m'apprête à le remercier, mais il a un étrange sourire.

- Je ne pensais pas que tu marcherais, dit-il en levant son ruban.

Il est rouge carmin. Quand il le serre autour de mon cou je comprend. Comment est-je pu être aussi bête ? Comment n'ai-je pas comprit en voyant qu'il avait ce genre de ruban ? Juste avant de mourir, je vois Mathieu qui court vers moi avec sa simple ceinture en ruban, une bête ceinture même pas rouge.