Le Recueil d'Histoire d'Horreur...

Histoire 4 : La poupée

Je fais régulièrement des crises de paralysie du sommeil. Il m'arrive de me réveiller sans pouvoir bouger, et de voir des choses se mettre à califourchon sur mon ventre, penchés au dessus de moi. Je les fais depuis mon enfance, mais aucun médecin n'a jamais pu en trouver la raison. J'en est même été réduite à ne pouvoir aller me coucher par peur de mon propre sommeil. Un jour, ma mère à ramené une poupée d'un magasin.

- Ce sera ta protectrice de nuit, a-t-elle dit en me la tendant.

La première chose que je remarquais, c'était l'apparence horrible de la poupée. Ses cheveux étaient tout emmêlés, du maquillage rouge coulait de ses yeux et sa bouche était déformé. La deuxième chose que je voyais, c'était son sourire tordue qui semblait s'adresser à moi. Mais comme maman me l'avait offert, pas le choix : je la posais sur mon armoire. Le soir même, alors que j'éteignais la lumière pour dormir, je me rendis compte que la poupée avait ses yeux sombres fixés sur moi. Ça me mit mal à l'aise. Intimidé, je me levais pour déplacer sa tête. Après m'être assuré qu'elle ne me regardait plus, je m'endormais.

Je me réveillais soudain en sursaut, couverte de sueur. Voilà que ça recommençais. J'essayais de me lever, mais encore une fois c'était peine perdue : mon corps ne bougea pas d'un centimètre. Soudain, un raclement se fit entendre sur le côté. Un petit pas se posa sur mon parquet, comme si une personne légère marchait dans ma chambre. Je me répétait en boucle "c'est un rêve, un rêve, un rêve" mais mon cœur battait quand même à cent à l'heure.  Le raclement recommença, puis, je sentis quelque chose se poser sur mon avant-bras de manière délicate. Mon cerveau carburait à toute allure, voulant à la fois comprendre ce que c'était et de l'autre se rappeler que c'était mon cerveau qui imaginait des choses. Mais c'est alors que la chose sur mon avant bras monta et que je vis ce que c'était : un bras. Plus précisément, un bras de poupée. Il s'abattit sur ma bouche et mon nez, obstruant ma respiration et empêchant toute oxygène de parvenir à mes poumons. Ma langue essayait de pousser cette main, mais elle était bien plus ferme que moi. Il y eu un ultime raclement, puis un deuxième bras monta en l'air qui acheva de monter la panique à son paroxysme : il tenait un couteau. Cette fois, je ne plus croire que c'était un rêve, le couteau passait lentement sur ma gorge en y laissant un mince filet de sang. Je n'arrivais plus à réfléchir, mes poumons étaient en feu. Les bras se hissèrent sur le lit... Et la poupée apparut. J'en étais sûr, c'est elle, la poupée, c'est la poupée ! Non, c'était un rêve, forcément un rêve, ce devait être un rêve ! Sa bouche tordue grimaçait encore plus qu'avant, ses yeux bondissaient dans leurs orbites de ma gorge à mon visage, et son corps désarticulé se déhanchait d'un mouvement hypnotisant. Quand la lame s'enfonça dans ma gorge, je comprit que c'était la réalité.