Histoire 3 : Le clown

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Il était une fois un jeune garçon nommé Antoine. Antoine avait perdue sa mère à quatre ans, battue à mort par son père qui était un homme violent et sujet aux accès de colère. Le petit, qui avait assisté à toute la scène, en avait gardé un traumatisme et faisait depuis des cauchemars toutes les nuits. Il revivait ce moment fatidique encore et encore, sans pouvoir s'empêcher de se réveiller en hurlant. Mais son père le battait à chaque fois qu'Antoine le réveillait, c'est à dire presque toutes les nuits. Le jeune garçon âgée de huit ans maintenant était couverts de bleus. N'ayant pas vraiment d'amis, le pauvre enfant n'avait aucun plaisir dans la vie, si ce n'est l'émission du Clown Jacques qu'il regardait chaque jour en cachette, pendant que son père partait à son travail de nuit. Un jour qu'Antoine rentrait de l'école à pied, une poupée en vitrine attira son attention. C'était une poupée du Clown Jacques, son émission préféré. Il posa ses mains sur la vitre : la poupée lui fit clin d'œil. Stupéfait et apeuré, Antoine partit en courant.

Le lendemain cependant, le garçon revint avec son porte monnaie. Le jouet l'avait obsédé toute la nuit, et il n'avait pu s'empêcher de se dire que s'il l'achetait il aurait enfin un compagnon à qui se confier. Après l'école, il entra dans le magasin, se saisit du jouet et posa toutes ses pièces sur le comptoir. La vendeuse les prit en souriant avant de lui rendre la monnaie.

- Le Clown Jacques hein ? L'ami de tous les enfants. Tu regardes son émission ?

Antoine hocha la tête. La vendeuse rigola. Il rentra chez lui, le clown dans une main, son sac dans l'autre. Pour ne pas que son père voit ce qu'il avait acheté, Antoine rentra par la fenêtre de sa chambre et posa le Clown Jacques sur son lit. Puis il ressortit et entra par la porte. Son père était avachie dans le canapé, une bière à la main. Il est encore ivre, pensa Antoine. Il marcha le plus doucement possible pour ne pas éveiller la colère de l'homme et entra directement dans sa chambre. Là, il eu un coup au cœur : sa poupée toute neuve était assise bien droite sur son bureau. Pourtant, il était certain de l'avoir mis sur son lit. Jacques avait un grand sourire sur ses lèvres qui mit Antoine mal à l'aise. L'enfant ouvrit son armoire pour ranger son sac... et vit le clown à l'intérieur. Terrifié, il hurla en même temps qu'il fit un bond en arrière. Cette fois il en était certain, le clown avait bel et bien bougé de place !

- Qu'est-ce que tu fais encore ? gronda son père qui arriva à pas pesant.

Il frappa son fils à la joue, et Antoine tomba au sol. Des larmes coulèrent de ses yeux.

- Arrête de gueuler comme ça ! Espèce de bon à rien, t'es bien comme ta mère !

Pour la première fois de sa vie, Antoine se fichait que son père l'ai frappé et fut triste qu'il s'en aille : Jacques le préoccupait bien plus. Quand il osa lever les yeux sur son jouet, il n'était plus là. Où est-ce qu'il est ? commença à paniquer le petit garçon. Son cœur battait à toute allure, sa respiration s'accélérait. Il cherchait, fouillait sa chambre des yeux mais le clown n'était nul part. Puis, alors qu'il allait se retourner, il entendit des petits bruits de pas. Ils étaient doux, émoussés. Antoine tourna la tête : Jacques était là, devant lui, en train d'avancer. Un couteau dans sa main. Il parut à l'enfant que son sourire s'était élargie, et il poussa le dernier cri de sa vie, celui que son père ne punirait jamais.


Le père d'Antoine fut jeté en prison pour avoir été accusé du meurtre de son fils, retrouvé tailladé à mort avec un couteau de cuisine. Quand à la poupée, elle fut vendue à une brocante à un jeune garçon nommé Sébastien qui la ramena chez lui...

Le Recueil d'Histoire d'Horreur...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant