Je m'appelle Johanna et j'ai trente ans aujourd'hui. Je viens tout juste de me marier avec Eric, et pour notre lune de miel nous sommes partis sur une île paradisiaque. Sans mentir, c'est le paradis ! En milieu de semaine, alors qu'Eric part chercher quelques choses à grignoter pour un apéritif en soirée, je part me promener dans la forêt bordant la plage où je passe le plus clair de mon temps. Cela fait un moment que j'ai envie d'y aller mais, trop occupé de ces vacances de rêves, je n'en ai pas eu l'occasion. Pour une fois que je n'ai rien de prévue, j'en profite.
Comme je m'y attendais, les arbres sont magnifiques, et cette forêt magique. Je m'enfonce à l'intérieur, mais pas trop loin tout de même et arrive devant un endroit de rêve : un trou d'herbe tendre sous l'ombre d'un arbre immense.
- Pour quoi ne pas céder à un petit somme ? dis-je tout haut.
Salivant d'avance au plaisir de ce repos, je m'allonge dans l'herbe douce et ferme les yeux. L'air frais caresse ma peau, mes muscles se détendent. Cela fait maintenant un moment que je suis là. Mais soudain, la chatouille du vent se transforme en véritable sensation. J'ai comme l'impression que ce n'est pas que l'air qui me touche, mais des doigts très fins. J'ouvre brusquement les yeux, réveillée de peur par cette idée. Mais la lumière que me m'attendais à voir n'arrive pas. Il fait nuit. Les trous de lumière sont à présent noir, seuls quelques étoiles percent faiblement et un rayon de lune se pose à côté de moi. J'ai dormit si longtemps ? Ce n'est pas possible, j'ai l'impression que cela ne fait même pas une heure. Étrangement, l'ambiance de la forêt à changé du tout au tout : ce n'est plus le sympathique endroit où il fait bon dormir, mais plutôt l'antre d'un monstre terrifiant. Entre la nuit, les ombres qui s'allongent, le silence trop pesant et même les chapes de brumes qui m'enveloppent les jambes, je ne suis plus du tout à l'aise. Je me maudis d'avoir voulut roupiller et me lève d'un bond. Malgré ce que je vois, j'ai du mal à y croire. Soudain, alors que je décide de faire chemin en sens inverse pour essayer de rentrer chez moi, une paire d'yeux rouges étincelants apparaissent dans un buisson. Le feuillage épais ne laisse voir que ça, et je me fixe face aux deux rubis brillants. Est-ce un animal ? Mais à la seconde où je me pose la question, un rire sonore et bas à la fois retentit. Les yeux se plissent. La chose rit.
- Qu... Qui êtes-vous ? Sortez de là !
Ma voix vacille, puis se brise. La personne ne répond pas, mais les yeux rouges se ferment et les feuilles du buisson se mettent à bruisser doucement. Une silhouette petite et mince sort de la cachette et s'avance vers moi. Pour ma plus grande surprise, je vois apparaître une fillette paré de loque. alors que je la contemple sans comprendre, un sourire apparaît sur son visage.
- Je suis perdue, dit-elle d'une petite voix qui me fait fondre aussitôt.
Tout d'un coup, son apparence me paraît plus mignonne. Des cheveux auburn pendent délicatement dans son dos, sa peau brille au clair de lune et son sourire est timide. Elle porte une robe de satin qui doit être si douce et si fine. Ses yeux qui me semblaient si rouge me paraissent à présent violet sombre, et me fixent d'une manière indescriptible. Je me sens attirée vers ses yeux, une larme y coule et je me dis qu'après tout ce n'est qu'une pauvre petite fille perdue.
- Peux-tu m'aider ? demande-t-elle encore. Viens me prendre dans tes bras, j'ai besoin d'un câlin.
Je fais un pas un avant, comme hypnotisé, puis un deuxième. Mais mon pied bute soudain contre une pierre et je perds l'équilibre. Mon visage bouge et les yeux de la fillette sortent de mon champ de vision un instant. Le sortilège est rompue, je me réveille. Quand je relève la tête vers elle, son apparence est tout autre. Son sourire n'est plus timide mais carnassier. Sa robe de satin n'est en réalité qu'une loque déchiré, pendant sur son corps à la peau abîmé et blessé. Des croûtes recouvrent ses bras et jambes. Ses cheveux auburn sont en fait noir et terne, si l'on peut appeler cheveux des mèches rares et grasses. J'ouvre des yeux terrifiés face à cette créature qui à faillit m'avoir par le pouvoir de ses yeux, mais ils n'ont à présent plus d'impact sur moi. La petite fille se met à pester avec des flammes dans le regard.
- Tsss ! Tu n'es donc pas fichue de marcher correctement ! Tant pis, je me débrouillerais sans mes yeux.
Elle commence à s'avancer vers, me faisant reculer d'un pas.
- N'ai pas peur, j'ai juste besoin d'un peu de ton sang, susurra-t-elle, cela faisait bien longtemps qu'un humain n'était pas venue.
Un frisson me parcourt l'échine. J'ai soudain le pressentiment que si elle parvint à mettre la main sur moi, c'en sera finis de ma vie. Pas question de se laisser faire donc.
- Tu sais, pour nous les inhumains, la vie n'est pas tendre. Nous ne sortons qu'à la nuit tombé, et nous nous nourrissons exclusivement de sang humain. Ce n'est pas juste que vous, être inférieurs, puissiez vivre tranquillement alors que nous mourrons de faim tous les soirs sans jamais mourir.
- Espèce de monstre, laisse-moi tranquille...
Elle me fait un grand sourire et se jette sur moi pour seule réponse. Terrifiée, je l'esquive et commence à courir en direction de la plage. C'est mon seul salut, une fois là-bas je pourrais la voir de très loin et rentrer à la maison. J'entends ses pas derrière moi, son odeur de charogne qui me poursuit. Comment ses yeux ont-ils pu me masquer tout ça, toute cette horreur ? Et pourquoi ça tombe sur moi ?
- Reviens jeune femme, je ne te mangerais qu'n bras si tu obéis ! Reviens ici immédiatement ! REVIENS !!!
Son ton se fait plus énervée, plus haineux, alors je redouble d'efforts. Je parviens à sauter par-dessus un tronc d'arbre, évite une branche basse et me fond derrière un rideau de feuilles ce qui me fait gagner quelques secondes.
- Tu ne comprends pas ! hurle la "petite fille" dans mon dos. J'EN AI BESOIN ! Je dois boire ce sang ou sinon je finirais déchue de mon clan ! Ils nous observent, alors LAISSE-MOI TE BOIRE !
Laisse-moi te boire ! Ces mots résonnent dans ma tête et je refuse en criant. Je me rends alors compte que des dizaines de paires d'yeux rouges nous regardent, tous immobiles et effrayants. Soudain, la fin de la forêt arrive enfin, et mes jambes fatiguées sont sur le point de craquer. J'ai peur, peur pour ma vie, peur pour moi, peur pour tout.
- Non ! Ne vas pas là-bas ! Tu ne dois pas dépasser la limite.
- Ah ouais ? je lance en pleine euphorie. Et pourquoi pas ?
Je pose mon pied sur la ligne en question. La main de la créature s'agrippe à mon bras avec force, et ses ongles s'enfoncent dans ma chair profondément.
- Parce que sinon tout sera finis, murmure-t-elle avec enfin un soupçon de panique dans la voix.
Avec un cri de douleur, je la repousse violemment et me jette presque en dehors du couvert des arbres pour atterrir sur le sable. Mes yeux sont contraint de se fermer à cause de la poussière et je finis sur le dos, haletante, pendant que le cri de rage du monstre retentit derrière moi. Paniqué malgré tout, j'ouvre les yeux et va pour me relever mais... Le soleil éclaire toujours cette journée, le paysage dans lequel je me suis endormie est toujours aussi intacte. Ce serait donc un rêve ? Je me serais assoupie et tout ça ne serait qu'un rêve ? Alors cela veut dire qu'Eric est toujours en train de faire les courses et que je n'ai fait que dormir et rêver. Soulagée, j'éclate de rire et me laisse retomber au sol. Puis, mon rire disparaît d'un coup.
Si ce n'était qu'un rêve...
D'où viennent les trous en formes d'ongles sur mon bras ?
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Le Recueil d'Histoire d'Horreur...
TerrorBonjour tout le monde ! Vous aimez les histoires d'horreur ? Vous êtes au bon endroit, voici un petit recueil de récits flippants qui vous donnerons vos pires cauchemars. On y trouvera de tout : des poupée démoniaques, des clowns fous, des hôpitaux...