Cette nuit, ma fille vient encore me voir. Tous les soirs c'est la même chose, elle arrive silencieusement, ses pieds nus sur le parquet et se stoppe près de mon lit. Cette fois, elle n'y manque pas et fais comme d'habitude. J'entends sa petite respiration.
- Papa, il y a un monstre sous mon lit, dit-elle de sa petite voix.
Je me relève sur un coude et lui caresse les cheveux roux. Cela fait un bon mois que ça dure ainsi. Son visage de poupée est tout tremblant, elle doit juste sortir d'un cauchemar. Comme sa chambre est trop éloigné de la mienne je ne l'entends pas crier de peur ou respirer trop fort.
- Mais non ma puce, c'est encore un de tes cauchemars. Tu sais bien que les monstres n'existent pas.
- Mais papa...
Sa lèvre se met à trembler, je vois qu'elle est au bord des larmes. Je me dépêche de rattraper la catastrophe. En sortant de mon lit trop accueillant, je passe un bras autour de ses épaules et la soulève. En la portant dans mes bras où elle se blottie, je l'emmène voir la chambre. La pièce est calme, comme d'ordinaire. J'allume l'interrupteur et m'approche du lit.
- Tu vois, il n'y a rien.
- Mais tout à l'heure... murmure-t-elle d'une voix incertaine.
En soupirant intérieurement, je la dépose et me penche sous le lit. Evidemment il n'y a rien, juste de la poussière et des boîtes de cartons vides. De la main, je balaye l'endroit. Ses yeux me fixent avidement, attendant que quelque chose se passe. Mais il ne se passe rien.
- Tu vois ma chérie ? Il ne faut pas t'en faire, c'est juste ton imagination d'enfant qui te joue des tours. Moi aussi j'ai eu ça quand j'étais petit.
Elle secoue la tête vivement. Malgré tous mes efforts, c'est chaque fois un combat pour la remettre au lit. C'est même caque fois plus dur. Cette fois, je la sens presque au bord de la crise de nerfs. Je fronce les sourcils. C'est inquiétant qu'un enfant soit terrifié à ce point, peut-être que je devrais l'amener voir un psychologue ? Pour l'instant ce n'est pas possible en tout cas. Soudain, une idée me jaillit me tête. Sans hésiter plus longtemps, je me couche dans le lit.
- Regarde bien, dis-je, il ne se passe rien.
J'éteins la lumière, me retrouvant dans le noir.
- Rien non plus.
Je rallume puis me tourne vers elle. Son visage affiche une expression peu convaincu.
- Ecoute, si tu veux je dors ici cette nuit et toi dans ma chambre d'accord ? proposais-je. Comme ça tu verras qu'il n'y a rien dans cette chambre.
Finalement elle acquiesce. Je la porte jusque dans mon lit où je la borde, puis je vais me recoucher dans son lit. Il est un peu étroit mais ça ira pour cette fois. Je tiens à la convaincre définitivement que les monstres sont des fables. Mais alors que je ferme les yeux pour plonger dans le sommeil, un bruit me surprend. Je tends l'oreille. On dirait une respiration sourde.
- Ma chérie ? j'appelle en pensant que ma fille est peut-être revenue.
Mais elle ne réponds pas. Puis je me rends compte que j'aurais vu la porte s'ouvrir. Je me redresse lentement et allume sa lampe de chevet. Les ombres s'étalent autour de moi, sur les murs et les meubles. Je tends l'oreille : de nouveau cette respiration lente. Bizarre. Soudain, un éclair passe au coin de mes yeux. Je me tourne vivement vers ce que j'ai cru voir. Rien.
- Je deviens parano moi...
Je me laisse tomber sur le matelas. Alors que je tends le bras pour éteindre la lumière, j'entends quelque chose bouger sous moi. Je baisse les yeux. A ma plus grande horreur, le matelas se soulève en un coin comme si une personne sous le lit s'amusait à le pousser du bout des doigts. Un long frisson me parcourt le dos.
- Qu'es-ce que... !
Je me penche brusquement sous le lit. Une masse sombre pousse le coin de matelas. Mon cœur s'accélère mais je tends le bras sans réfléchir et agrippe la masse que je tire jusqu'à moi... Ce n'est qu'un simple carton mal rangé. Un soupir de soulagement s'échappe de ma bouche en même temps que la réflexion que je suis débile.
- Franchement, j'ai vraiment 35 ans ?
Je me rallonge sous les couvertures et tend le bras pour éteindre la lumière. Mais soudain, je me sens attiré par ce carton. Après tout, je ne sais pas ce qu'il contient. Sans savoir pourquoi, je l'ouvre en tremblant... Et ce que je découvre me fait hurler de terreur en bondissant hors du lit. J'atterris sans douceur sur le parquet et tombe à la renverse. Dans le carton, la tête de ma fille me regarde fixement, les yeux grand ouverts et la bouche figée. Séparée de son corps. Du sang séché est plaqué sur son visage. Une horreur sans nom m'envahit, un mélange de terreur, dégoût, désespoir... Mon cerveau ne parvient pas à analyser cette situation, est-ce vraiment ma fille là-dedans ? Un haut le cœur monte et je manque vomir. A la place, ce sont des larmes.
- Anna... murmurais-je sans parvenir à regarder le visage coupé.
Soudain, la porte de la chambre s'ouvre en grand. Je me tourne vivement et vois Anna qui est partit dormir dans mon lit entrer, un sourire étrange sur le visage. Elle commence à parler avec une respiration sifflante, la même qui me dérangeait tout à l'heure.
- Oh, je vois que tu l'as trouvé... Papa !
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Le Recueil d'Histoire d'Horreur...
HorrorBonjour tout le monde ! Vous aimez les histoires d'horreur ? Vous êtes au bon endroit, voici un petit recueil de récits flippants qui vous donnerons vos pires cauchemars. On y trouvera de tout : des poupée démoniaques, des clowns fous, des hôpitaux...