Dopamine Kick || Ashton Irwin (Français)

3- Ils travaillent

     Ma conférence se déroule à merveille. Je débute par parler de mes habitudes d'écriture et comment j'en suis arrivé à faire de ma passion un métier. Par la suite, j'élabore sur les enjeux féministes dans la société actuelle et dans la littérature contemporaine. Le public est très réceptif et me posent beaucoup de questions. Je termine en annonçant qu'il me fera plaisir de signer quelques exemplaires et de prendre des photos dans le hall d'entrée. Je quitte la scène sous les applaudissements et croise Matt en coulisse. Il me sourit et me remercie d'avoir tenu parole. Le manager semble moins stressé que ce matin et me confirme que le spectacle de ce soir sera d'enfer. Il n'attend pas ma réponse et continu son chemin, la tête baissée sur son cellulaire. Rachel vient à ma rencontre et me serre dans ses bras.

– Tu étais en feu ! Toute la salle était sous ton charme ! Tu étais intéressante, claire dans tes propos et drôle en plus !

Rachel sautille sur place.

– Et ma diction ? Je ne bafouillais pas trop j'espère.

Lorsque je suis sous l'emprise du trac, je bafouille quelques fois.

– Pas du tout ! Tu étais parfaite ! Et magnifique en plus ! J'adore cette robe. Elle est nouvelle ?

– Oui, je l'ai acheté pour l'occasion, je lui souris et tourne sur moi-même.

– Je l'adore ! Et tu sais ce que j'adore encore plus ?

– Quoi ?

– J'avais apporté 150 exemplaires de ton dernier livre et ils ont tous été vendus comme des petits pains chauds !

Mon agente me serre encore plus fort dans ses bras.

– Génial !

– On doit se dépêcher, tes lecteurs t'attendent chérie !

Je quitte l'arrière scène et me dirige vers le hall.

Une heure plus tard, j'ai l'impression d'avoir le poignet en purée tellement j'ai signé d'exemplaires de mon dernier roman. Mes lecteurs sont adorables et surtout patients. Je dis au revoir aux derniers encore présents dans le hall et je quitte ma table de dédicace pour me diriger vers les loges. Plus je me rapproche de la scène, plus le plancher vibre au son de la basse et de la batterie. Ils ont commencé leurs tests de sons. J'ai hâte de troquer mes souliers à talons contre mes souliers plats. J'entre dans la loge et surprend Crystal et Sierra en pleine conversation.

– Salut Emmy ! me lance Sierra.

– Salut ! Désolé, je ne voulais pas vous interrompre.

– Tu ne nous interromps pas du tout. Je racontais à Sierra à quel point ta conférence était intéressante ! J'essaie de la convaincre de lire ton livre.

Crystal me renvoie un sourire franc.

– Tu devrais écouter les sages paroles de ton amie Sierra.

Je regarde la jeune femme aux cheveux bruns et toutes les trois, nous éclatons de rire.

– Bon très bien ! Je vais le télécharger sur ma tablette lorsqu'on reviendra à l'hôtel tout à l'heure.

– Est-ce-que tu rentres à Los Angeles ce soir Emmy ? me demande Crystal.

– Non, notre vol est demain en après-midi.

– As-tu des plans pour ce soir ?

– Je ne crois pas non. Je vais probablement rentrer à l'hôtel et écrire un peu. J'ai un calendrier éditorial assez strict à respecter d'ici la publication de mon prochain roman.

– Ça te dirait de venir souper avec nous ? Sierra et moi, on pensait aller dans un petit resto végé pas très loin d'ici pendant que les gars font leurs tests de sons. On devrait revenir pour le début du spectacle vers 21 heures.

Je suis un peu bouche bée par l'invitation de Crystal. Mais, je dois admettre que mon estomac gargouille juste à l'évocation du mot restaurant.

– Mmm ouais d'accord. Est-ce-que c'est un restau chic ?

Les deux filles froncent les sourcils en entendant ma question.

– Non, pas que je sache. Pourquoi ? me demande Sierra.

– Parce que je ne peux plus supporter ces talons hauts une seule seconde de plus !

Dès que je retire les souliers du diable, j'éprouve un sentiment de liberté. J'enfile mes souliers plats noirs. C'était bête de ma part de porter des talons.

– Ok pour les souliers, mais tu gardes cette robe parce qu'elle est vraiment top ! s'exclame Sierra en riant.

Nous sortons de la loge et le vacarme au-dessus de nos têtes nous confirme que les gars font encore leurs tests de sons. Nous croisons Rachel sur notre chemin. Les filles la saluent et l'invitent poliment à se joindre à nous. Mon agente est épuisée et elle préfère rentrer à l'hôtel afin de se reposer. Elle me confie qu'elle a également hâte de pouvoir faire du facetime avec Henri, son copain. Je la taquine et lui souhaite une bonne soirée. Nous quittons l'amphithéâtre et l'air chaud de la fin de l'été qui souffle sur New York me confirme que la soirée est loin d'être terminée.

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