~Chapitre 11

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Je me réveille étonnement de bonne humeur ce matin. Après être rentrée hier soir, ma mère m'a un peu réprimander d'être arrivée tard. Après ça je suis allée me doucher tout en me ressassant mon après-midi passée avec lui... me remémorant ce moment où il me tenait fermement près de lui... trop près même... et ce moment où nos deux corps n'arrêtaient pas de se frôler sur ce banc... voyant que mes pensées commençaient à partir un peu trop loin je me suis ressaisie immédiatement et suis partie me coucher.

Je me décide enfin de sortir de mon lit et descends prendre mon petit déjeuner. Dans la cuisine je croise ma mère au fourneau.

-Bonjour ma belle, bien dormi ?

-Très bien et toi maman ?

-Une bonne nuit oui. J'allais nous acheter du pain ce matin mais puisque tu t'es levée tôt, tu pourrais me rendre ce petit service s'il-te-plaît ?

La chance lui sourit, car aujourd'hui je suis plus que motivée. Contrairement aux autres jours où je prends quarante minutes aller et retour pour aller à la boulangerie du quartier. J'accepte avec plaisir et pars me changer.

Après dix minutes de marche j'arrive enfin. Je commande un pain. Tout en regardant la serveuse aller récupérer mon pain je me demande comment elle peut être aussi joyeuse un dimanche matin. C'est vrai, après tout, elle n'a aucunes raisons... Tout le monde est pénard chez eux profitant de leur famille et elle... elle travaille...

-Tenez madame. Ça fera quatre-vingt-dix centimes.

Je lui souris en retour et lui donne la monnaie exacte. Je dis au revoir et sors de la boutique toute joyeuse.

À peine franchis le seuil de la porte je me bats contre une personne qui à ce contact sort un juron. Décidément. Je lève les yeux pour m'excuser et...

-C'est moi qui te rend aussi joyeuse ? dit-il d'un ton taquin.

Jason... Je le regarde froidement et récupère mon pain qui était tombé par terre. Je préfère l'ignorer. Il ne vaut même pas la peine. Après ce qui s'est passé la dernière fois avec ces imbéciles j'ai compris qu'il n'était pas une bonne personne. Qu'il était influençable aux jugements des autres. J'arrive à le contourner et repris mon chemin. Non mais ! S'il croit qu'il peut continuer à me parler comme ça !

La pluie commençait à tomber. Il ne manquait plus que ça. Et je ne peux même pas courir à cause de ces baskets qui au contact de l'eau se met facilement à glisser. Je me maudit intérieurement de les avoir mis. Je soupir et essaye tant bien que mal de protéger le pain sous ma veste. Soudain je sentis une main se poser sur mon épaule gauche. Je me retourne sur la défensive et n'est pas étonnée que ça soit encore cet individu.

-Qu'est-ce que tu veux ! Il en était presque choqué de mon agressivité.

-Je... je voulais juste t'offrir ce croissant au chocolat... puis, il poursuivit hésitant pour me faire pardonner... Il se gratta la nuque un court instant pour la dernière fois devant le lycée... Surprise je n'osai plus bouger...

Je regarde le croissant puis le regarde droit dans les yeux... il avait l'air gêné... mais je n'y crois pas une seule seconde qu'il veuille se faire pardonner. Fière comme il est il n'oserai jamais se montrer ainsi ! Non... Ça doit être un de ces pièges. Il s'est peut-être dit que vu que je suis grosse ça ne doit pas être si compliqué de la ridiculiser avec un gâteau. Si ça se trouve, si j'accepte ce croissant il ira ensuite le répéter à ses amis qui ne se gêneront pas pour me critiquer... Eh bien oui, après tout il suffit juste qu'on m'offre à bouffer pour que je me calme et que j'oubli tout hein. Je sens soudain une haine monter en moi. Rien que de penser à cette scène me met le rouge aux yeux.

-Garde ta pitié pour toi, je n'en ai pas besoin. Je finis par lui dire.

Sur ces belles paroles je le quitte n'attendant pas sa réaction. S'il croit qu'il va m'avoir facilement, il se met le doigt dans l'œil.

J'arrive enfin chez moi. Par chance le pain n'était pas si trempé que ça finalement. On prend notre petit déjeuner et je monte dans ma chambre. J'enlève mes baskets et mes chaussettes trempées. Hop ! À la machine. Demain c'est lundi, encore une semaine interminable qui m'attends. C'est sous une pluie battante que s'achève finalement ma journée de dimanche.

Ronde et TimideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant