~Chapitre 14

1.4K 89 5
                                    

Posée sur mon lit, je scrute d'un air rêveur par ma fenêtre le brouillard cachant le beau paysage qu'il y avait auparavant... Il me fait penser à toutes ces mauvaises ondes autour de moi gâchant mon joli paysage de rêves et de joies. J'essaye en vain de chercher les petites lueurs de lumières à travers ce nuage épais mais rien. Tout reste flou et imperceptible. C'est fou tout ce que l'être humain peut faire ou dire pour nous démoraliser comme ça. Il suffit juste d'un ''non'' pour être triste ou en colère ou bien d'un ''oui'' pour être joyeux. ça aurait été tellement mieux si on n'était pas doté de paroles... quoique ça n'aurait rien changé puisqu'on blesse autant à travers nos actions.

Enfin bref, je n'ai pas envie de commencer mon premier jour de vacances en me morfondant sur moi-même (quoique ça ne m'aurait pas déplut). Je décide de sortir prendre un peu l'air. Quand je ne me sens pas bien j'ai pour habitude de me rendre dans un coin tranquille dans la nature et fredonner une chanson accompagner de ma guitare.

L'air est tellement pure ici. Il n'y a personne. Comme d'habitude. Très bien. Je m'assois, inspire un bon coup toute cette bonne onde et commence à gratter. Tout en fermant les yeux, je me laisse d'abord emporter par cette douce mélodie... puis commence à chanter laissant toutes mes émotions s'évader petit à petit. Cela ne m'aidait pas à tout oublier mais faire ce que j'aimais me faisait oublier un bon moment la réalité. Après chaque sortie je me sentais comme plus légère. Et pendant ces deux semaines de vacances je n'ai fait que ça. En réalité, cette petite drogue je dirai avec humour, a commencé à faire son apparition lorsque j'étais au collège. On me critiquait très souvent. Les gens prenaient malin plaisir à me rappeler chaque jour ce qu'ils appelaient des défauts. Depuis la maternelle j'ai été rabaissé, critiqué et j'en passe. J'ai tenu bon. Quelques fois je craquais à travers la violence mais ce n'était absolument pas la bonne méthode. Alors, j'ai commencé à faire la sourde oreille. Car, c'est plus facile de cette manière d'empêcher les méchants mots atteindre notre petit cœur. Mais même si mon cœur n'était pas vraiment touché par ces moqueries, mon esprit lui était fortement touché. Et comme vous le savez, l'esprit n'oublie jamais. Un jour, et de ce jour-là je m'en rappelle très bien malgré que j'ai enfouit ce mauvais souvenir au plus profond de mon âme, je mangeais tranquillement dans un coin dans la cour. Mon amie était absente. Je vois une silhouette s'approcher de moi.

-Alors la grosse, on se goinfre ? j'entends encore les rires de ces imbéciles raisonner dans ma tête.

Je n'ai pas fait attention, car je sais par expérience que la violence ne résoudra pas les choses. Alors, je me suis levée pour changer d'endroit mais voilà que cette même personne décide de me pousser assez violemment me forçant à me rassoir. Je ne vous cache pas qu'intérieurement j'étais entrain de bouillonner. Je n'osai le regarder dans les yeux, car des sauvages comme ça on ne peut les contrôler. Si c'était un chien on l'aurait déjà euthanasier. Ses amis étaient placés autour de moi de façon à me cacher des autres. Je commençai à stresser au moment où ce garçon fit tomber exprès mon goûter par terre pour ensuite l'écraser de son pied droit. Paralysée, je le vis prendre mon goûter tout amoché et sentis le placer au niveau de mon visage. Je ne regardai toujours pas ce malpoli.

-Manges-le. je commençais à stresser.

D'habitude le temps passe plus vite. La récréation passe d'une vitesse hallucinante normalement. Cloche, pourquoi tu ne sonnes pas ma liberté ! Ding Dong Ding Dong ! Ce n'est pas bien compliqué ! Voyant alors que je ne réagissais pas, il pris donc cette initiative intelligente de me l'étaler sur toute la surface de mon visage. Il me l'a étaler grossièrement partout tout en rigolant fièrement. Humiliée, j'ai commencé à pleurer. Affolés, les garçons ont commencé à s'éloigner. Sauf lui. La pomme de sa main, interrompue par mes larmes, était toujours placée sur ma joue. J'avais les yeux fermés. Mais je sais qu'il me regardait. Je continuais à pleurer silencieusement. Puis la cloche sonna.

-Viens mec on y va, laisses cette baleine nager dans ses larmes. Dit un de ses camarades.

J'ai senti un vide sur ma joue. Il est parti... mais pas ma tristesse. Après m'être débarbouillée, je suis retournée en classe. Je n'avais rien dit à personne, car on me disait toujours la même chose depuis que je suis en maternelle. ''Ne fais pas attention à eux''. Et ce garçon d'ailleurs, je n'ai plus jamais entendu parler de lui. Il a dût déménager sûrement.

Ce même jour, une fois rentrée chez moi j'ai commencé à pleurer et à me morfondre. J'étais triste. Je réalisai que toutes mes amies autour de moi s'épanouissaient alors que moi... moi j'étais là, comme une grosse merde souriant à ce monde pourri. Ne sachant faire que cela. Sourire pour montrer aux gens qu'on va bien alors que c'est tout le contraire. Et c'est ce jour-là que j'ai vu la guitare que m'avait offerte ma tante à Noël. Je l'ai regardé un instant, et une heure après j'essayai de la gratter. Mais je n'y arrivais pas. Toute l'après-midi j'ai essayé et ré essayé de la manier. Je me suis tellement entraîné sur cette guitare que j'en ai fait une de mes nombreuses passions. Avec du recul, je me dit que c'est grâce à elle que j'ai sût mettre de côté tout ce qui me chagrinait en exprimant mes émotions dans quelque chose que j'aimais faire. Et moi, j'adore jouer de la guitare et chanter. Et c'est comme ça que je me drogue. Et depuis, je vis mieux.

En faisant ce que j'aime sans me préoccuper des critiques non fondées de ces gens-là.

Ronde et TimideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant