CHAPITRE 6

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*Suis-je seul à trouver Natsu trop beau sur cette image 😍😍😍😍 bon, désolé, bonne lecture !!*

La peur.
La peur.
La.
PEUR.
Je lis de la frayeur dans le regarde sombre de ce fougueux animal. Pourquoi a-t-il peur de moi ? Que lui ai-je fais... ?
...
Ou qu'est ce que la race humaine lui a fait ?
Il y a quelque chose qui explique cette peur indomptable. J'en suis sûre. Et je sais aussi que ça a un rapport avec l'Homme. Mais pourquoi ? Que s'est-il passé ? Je ne comprends pas. Je ne sais pas. Alors, c'est là que je me rends compte que je suis bien naïve. J'ignore tant de choses de la vie... Et pourtant je veux aider les autres. Comment porter secours lorsqu'on ne peut pas comprendre ce qu'ils ont vécu. Comment les aider ? Comment L'aider, lui ? Est-ce seulement possible ?
Doucement, je me déplace à sa gauche et instinctivement, je monte mon pied à l'étrier et me hisse sur le palefroi. À peine ai-je commencé à m'asseoir qu'il lève brutalement les pattes arrières en une violente ruade. Je me fais violemment projeter en avant, c'est limite si je ne m'écrase pas lamentablement sur l'encolure de Météore. Non, enfaîte il n'y a pas de limite, je m'écrase réellement lamentablement sur l'encolure de Météore.
Sting est accoudé sur la rambarde, mort de rire, se moquant ouvertement de moi.
« Bah alors la bonne, t'a du mal à tenir sur un cheval ??!! Abandonne, tu vas te tuer autrement !!!!! »
Je ne réponds et sers les dents. Jamais. Je n'abandonnerai pas. Je ne lui donnerai pas là satisfaction de me voir faiblir.
Doucement je descends de cheval sous son rire moqueur. Mais je fais abstraction de ses moqueries et viens me planter juste devant le museau du palefroi et plonge mon regard noisettes dans le sien. Je veux savoir ce qu'il lui est arrivé.
Alors, lorsque je vois ce reflet dans ses yeux, je maudis ma curiosité. Jamais je ne pourrais m'ôter ces images de la tête. Dans ses prunelles, je contemple sa vie, son passé, ce qu'il lui est arrivé. J'y vois ds flammes, rouges, bleus, oranges, elles dévorent tout sur leur passage, ne laissent rien derrière elles. La robe sombre de Météore traverse ces flammes incandescentes. Je le vois lâcher un hennissement d'alerte avant de se jeter dans un enclos en feu. Dans cet enclos, le corps d'une jument repose, couchée au sol,  son poitrail se soulevant rapidement et irrégulièrement. L'étalon se précipite sur la jument et plonge son museau dans son encolure. Elle lâche un faible hennissement. Elle a juste la force de redresser un peu la tête et de le pousser légèrement pour lui faire signe de partir. Obéissant à sa dernière volonté, Météore s'enfuit au galop. Mais lorsqu'il est à une distance respectable, il se retourne. Et son regard se pose sur l'enclos qu'il vient de quitter, dévorer par les flammes, laissant échapper les faibles cris d'agonie de la jument. Il ferme les yeux, voulant les empêcher de voir l'horreur de ce monde. Mais soudain, il entend un bruit. Un bruit continue. Un bruit de joie. Un rire. Il rouvre les yeux et les braque sur celui qui fait tant de bruit. Son regard se pose sur les silhouettes de plusieurs hommes. Ils dansent autour du feu, leurs bras s'agitent en l'air, leurs jambes esquissent des pas. Ils sont contents. Contents de la mort de plusieurs palefrois et de dizaines de cette espèce d'êtres vivants que l'on nomme végétaux. Il fait volte-face mais il se promet de revenir. Il se promet de faire payer aux hommes ce qu'ils leur ont fait subir. La haine prend peu à peu place dans son cœur. Il se met à galoper dans la landes. Sa crinière flottante au vent. Ses sabots martelant violemment le sol. Ses membres se pliant et se dépliant. Il coure sans but, n'ayant plus qu'en tête une promesse : faire payer aux hommes. Alors brusquement, une larme coule le long de sa joue sombre avant de se perdre dans ses crins*.
Je me dégage brusquement de cette vision. À jamais je m'en souviendrai. Cette vision apocalyptique. Cette vision vu pas un cheval. Un cheval qui sait bien plus de choses sur la vie que moi.
Ce cheval...
Je place une main sur sa joue, et pose mon front sur son chanfrein avant de plonger mon regard dans le sien. Une larme que je n'ai pas réussi à refouler coule sur ma joue. Je sais ce qu'il a vécu. Je sais pourquoi il est comme ça. Et j'ignore tout de la violence des Hommes.
« Je sais, je murmure à Météore. Je sais ce que tu as vécu. Mais je te le promets. Je ne suis pas comme eux. Je ne fais pas parti de ceux qui ont fait tant de mal à tes semblables. Je ne suis pas eux. J'aimerais réellement que nous apprenions à nous faire confiance. Je veux te montrer que le monde n'est pas si laid, que les Hommes ne sont pas tous violent malgré les apparences.  »
Alors, sous les yeux exhorbités de Sting, je m'agenouille aux pieds du palefroi.
« Je ne suis pas comme les autres et j'aimerai apprendre à être ton amie. Je veux te connaître. »
Et je ferme les yeux, attendant la sentence. Je suis prête à me faire recaler, piétiner même, s'il le souhaite. La seule chose que je désire, c'est qu'il se calme, qu'il cesse d'avoir peur, cesse d'être poursuivit par son passé.
Mais brusquement, je sens quelque chose de doux et de chaud se frotter contre ma joue. Je relève la tête et vois Météore se frotter doucement à moi. Il m'a comprise. Il sait que je ne veux que l'aider, que je ne suis pas un danger pour lui... C'est tellement...
« LUCY, SI TU NE TE DÉPÊCHES POINT, TA PUNITION TU L'AS TOUT DE SUITE. »
Et mon imbécile de frère casse se magnifique instant. Mais je l'ignore royalement et plonge mon regard dans celui du palefrois noir.
« On m'oblige à te chevaucher. L'acceptes-tu ? Je ne le ferais pas si tu ne le désires pas. »
Il me regarde profondément avant de plier ses pattes avants pour se baisser et me permettre de monter sur son dos. Je mets mon pied gauche dans l'étrier et me hisse pour passer ma jambe droite au-dessus de la selle. Aussitôt, mes mains se saisissent de mes rênes et les règles à la bonne longueur.

1) Pour toujours à tes côtés [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant