CHAPITRE 11

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Je le fais ? Je ne le fais pas ? Je lui obéi au risque de briser ma couverture ? Je ne lui obéi pas au risque de m'attirer sa fureur que l'on dit destructrice ?
« Alors ? tonne-t-il. Vous avez honte de vous montrer ??!!! »
J'inspire un grand coup et ferme les yeux. Je passe doucement ma main sous ma chemise pour la remonter vers ma poitrine. Je vérifie que le tissu qui enserre ma poitrine est bien en place et que je n'ai pas de peau qui dépasse.
Rien.
Tout est bien en place. Je rouvre les yeux et reprends ma respiration, m'apercevant que j'étais restée en apnée lors de mon inspection.
Alors, prudemment, je me saisis du bas du tissu blanc de mon haut.
Et je fais passer ma chemise par-dessus ma tête.
Natsu s'approche lentement de moi, comme un félin avec sa proie, ayant peur que sa victime ne s'enfuisse avant qu'il n'ai pu plonger ses crocs dans sa gorge.
Avant qu'il n'ai pu la tuer.
Il fait le tour de mon corps, ses yeux balayent chaque parcelle de peau. Je croise les bras sur ma poitrine aplatit, frissonnant à cause de la brise fraîche qui rentre dans la pièce.
« Pourquoi n'enlèvez-vous point ce tissu ? demande-t-il froidement en se munissant des bords.
— Je... Je suis blessée.
— Depuis quand ?
— Hier... Ou du moins peu avant ma fête.
— Oui, c'était bien hier. »
Il se tait et reprends de nouveau son inspection. Après quelques minutes, il se plante devant moi et les bras croisés, me dit :
« Vous n'êtes point comme je m'étais imaginer. Vos épaules sont étroites, votre ventre parfaitement plat mais pas dure, vos hanches un peu plus larges... On pourrait presque croire que vous êtes une fille !!! »
Sur ces mots, il part d'un grand rire. Je le rejoins, amèrement.
« Sting la fillette !!!!! ricane-t-il encore. Stinguette !!!!!! Hahaha !! »
Je ne vois rien venir. Je ne me rends compte de ce que j'ai fait seulement lorsque ma main est douloureuse et que sa tête part sur le côté tandis qu'une tâche rouge s'étend sur sa joue.
Lorsqu'il ramène son regard sur moi, je frissonne. La lueur meurtrière dans ses yeux ne m'inspire vraiment rien de bon...
Brusquement, il se saisit de mon poignet et me plaque contre un mur.
« Vous m'avez frappé ? »
Il me demande ça d'une voix froide. Beaucoup trop froide. D'une voix calme, beaucoup trop calme. Je pense que j'aurais préféré qu'il me hurle dessus plutôt que de subir ce ton plat et en même temps gorgé de reproches dissimuler sous une miellerie trompeuse.
« N'est-ce pas, continue-t-il. Vous m'avez frappé. Vous avez frappé celui qui tient votre vie entre ses mains.
— Vous ne me tuerez point, je réplique. Vous avez besoin de moi. Si je meurs, vous n'aurez jamais le royaume de père et mère ! »
Il fait mine de réfléchir pendant quelques instants à ma question.
« Oui, finit-il par dire. Je ne peux vous tuer... Mais je ne suis pas obligée de vous ramener en bon état... »
Je n'ai pas le temps d'analyser sa phrase que quelques chose me frappe au ventre, me coupant la respiration. Je suffoque quelque peu. Un poing atterrit dans ma mâchoire, ma tête part en arrière. Un pied me fait une balayette et je m'effondre. À terre, je suis incapable de me relever. Alors, je protège mon visage de mes mains et me met en boule, les coups continuant à pleuvoir.

Cela fait bien cinq minutes que Natsu Dragneel se défoule sur mon corps. J'ai mal. Terriblement mal. Les coups de Sting me font encore souffrir et ce prince en rajoute. J'ai mal... Je souffre. Mais je ne lui ferais pas le plaisir de me voir gémir, crier ou même frémir de douleur. Je reste impassible.
Mon visage, mon corps n'affichent aucune émotion.
Mais tout au fond de moi, je hurle.

Il est parti. Natsu Dragneel a fini. Et il m'a laissé là, au sol, comme une misérable.
Il n'est plus là.
Alors là et seulement là, je m'autorise à lâcher prise.
Mes mains se portent vers mon visage et se plaque sur ma bouche. J'en ai marre tellement marre...
Mes yeux me piquent, ils sont embués.
Une larme glisse sur ma joue.
Bientôt suivie par des centaines.
Mes mains étouffent mes cris et mes gémissements.
Je me redresse et m'assois, ramenant mes jambes vers ma poitrine. Je pose mes bras sur mes genoux et y enfouit ma tête.
Je continue à pleurer le plus discrètement possible. Je me balance sur mes talons, comme si on me berçait.
Sting Eucliff... C'est pour toi que j'endure ça.
Pour toi et pour Lévy, pour Mira, Pour Roméo, Macao, Elfman, Lisanna, Cana, Biska, Arzak , Jet, Droy et tous mes amis qui sont prisonnier de leur condition.
Soudain, je me relève brusquement et essuis rageusement mes larmes. Ce n'est pas le moment. Je n'ai pas le droit de pleurer. Ce n'est rien comparé à ce que subissent bien des femmes. Rien comparé aux coups qu'elles reçoivent chaques jours. Rien comparé à celles qui n'ont d'autres choix que de vendre leurs corps pour survivre. Rien comparé à tous ces sans-abris qui mendient tous les jours, bénissant dieu lorsque qu'un inconnu lui offre la moindre piécette, si peu précieuse soit-elle...
Oui, j'ai de la chance...
Une chance qui m'est encore inconnu...
Une chance que je conserverais au plus profond de moi...
Car je garde encore espoir...
L'espoir d'un jour tous les revoir : mes amis et Sting... Mais le Sting avant cette funeste nuit lorsque l'on avait douze ans... Cette fameuse nuit d'il y a un peu moins de sept ans...
L'espoir brille en moi...
Tel un petit soleil, réchauffant mon cœur lorsque j'ai l'impression que celui-ci va se briser...
Un espoir dans lequel brillent tous les sourires de ceux que j'aime, de ceux dont je ne pourrais jamais me passer... Qu'ils soient sourires tordus, quelque peu forcés, exprimant clairement la joie, pris lors d'un rire...
Car oui, tant qu'il y a de l'espoir, je continuerai toujours à aller de l'avant.
Et ce n'est sûrement pas ce prince de pacotille qui me fera penser le contraire...
Tu ne me briseras pas, Natsu Dragneel...
**********
Coucou,
Aïe aïe aïe. 1032 mots... J'ai dépassé de peu mon objectif pour ce chapitre.
Que pensez-vous du comportement de Natsu ?
Et celui de Lucy ?
Endurer tous ça pour son frère, moi je dis respect.
Mais après... Que ne ferons-nous pas pour ceux que nous aimons ?
Sinon votez commentez ça fait toujours plaisir.
Bisou bisou

1) Pour toujours à tes côtés [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant