Le Serpent qui Rugissait

28 Décembre 1991 - LA RÉPONSE

         "Harry réfléchis, puis il dit lentement :

          - Il nous montre ce que nous voulons voir...

          - Oui et non, répondit Dumbledore, il ne nous montre rien d'autre que le désir le plus profond, le plus cher, que nous ayons au fond de notre cœur. Toi qui n'as jamais connu ta famille, tu l'as vue soudain devant toi. Ronald Weasley, qui a toujours vécu dans l'ombre de ses frères, s'est vu enfin tout seul, couvert de gloire et d'honneurs. Mais ce miroir ne peut nous apporter ni la connaissance, ni la vérité. Des hommes ont dépéri ou sont devenus fous en contemplant ce qu'ils y voyaient, car ils ne savaient pas si ce que le miroir leur montrait était réel, ou même possible.

          - Alors... commença Harry sans pouvoir s'en empêcher en regardant ses pieds. Ma... Je n'ai... Monsieur, est-ce que vous savez si j'aurais dû avoir une sœur ?

          Les mots avaient fini par s'échapper tout seul. Sans avoir encore la réponse, il se sentit soudain plus léger. Comme si un poids énorme s'était envolé en posant cette simple question. En entendant Dumbledore, il s'était soudain demandé si sa sœur lui était apparue simplement parce qu'au fond il était un peu jaloux de la famille de Ron.

          - Ta sœur n'est pas le fruit de ton imagination, Harry, répondit lentement Dumbledore. Tu aurais dû grandir avec elle, j'en suis sincèrement désolé.

          Harry releva la tête et croisa le regard bleu électrique du professeur.

          - Elle est... C'est à cause de Voldemort ? demanda Harry d'une voix faible.

          - Pas exactement. Dans son cas, ce sont plutôt les partisans de Voldemort qui ont scellé son sort.

          Harry voulait en savoir plus, mais quelque chose dans le regard du directeur lui fit comprendre que ce n'était ni le lieu, ni le moment.

          - Demain, le miroir sera déménagé ailleurs, et je te demande de ne pas essayer de le retrouver, reprit Dumbledore en confirmant l'intuition de Harry. Mais si jamais il t'arrive encore de tomber dessus, tu seras averti, désormais. Ça ne fait pas grand bien de s'installer dans les rêves en oubliant de vivre, souviens-toi de ça. Et maintenant, remets donc cette cape merveilleuse et retourne te coucher."