19 Août 1992 - LE SURVIVANT

1.5K 86 3
                                    

          Ce jour-là, Lucius, qui avait des affaires à mener sur le Chemin de Traverse, en profita pour emmener Aya et Drago faire leurs achats scolaires. Aya n'avait toujours pas digéré la lettre de Durmstrang, mais après avoir dormi presque quarante-huit heures, vociférer sur ses parents pendant vingt-quatre heures, avant d'être punie de corvée pour trois jours, et passer une journée entière enfermée dans sa chambre... Elle avait décidé d'adopter une attitude plus « conciliante ». Principalement, pour éviter d'être punie, isolée, ou de se retrouver plongée dans un sommeil forcé, et donc de gâcher le précieux temps qu'il lui restait à passer avec son frère, avant d'être envoyé dans un autre pays. Drago aussi ne semblait pas se faire à l'idée d'une séparation sur encore sept ans. Mais comme toujours, il pesté contre ses parents loin de leurs oreilles, ce qui lui évitait beaucoup d'ennuis.

          Lucius, les emmena en premier chez Barjow et Beurk, une boutique dans l'Allée des Embrumes, vendant des objets ensorcelés, le plus souvent liés à la Magie Noire. Ni Aya, ni Drago n'y avait encore mis les pieds, et ils furent enchantés d'y suivre leur père. Une cloche sonna lorsqu'ils pénétrèrent dans la boutique. C'était une petite boutique mal éclairée, au sol de pierre froid. Surchargés d'objets de toutes sortes qui s'alignaient sur des présentoirs, étaient accrochaient aux murs ou pendaient du plafond. Lucius traversa la boutique, en jetant un regard nonchalant sur les objets exposés et agita une clochette posée sur le comptoir.

          - Ne touchez à rien, dit-il en se tournant vers Aya et Drago.

          - Je croyais que tu voulais me faire un cadeau, répondit Drago qui avait déjà tendu la main vers un œil de verre, alors qu'Aya se penchait sur un jeu de cartes tachées de sang.

          - Je t'ai dit que j'allais t'acheter un balai de course, dit Lucius en tapotant des doigts sur le comptoir.

          - À quoi bon, si je ne suis même pas dans l'équipe du collège, répliqua Drago avec mauvaise humeur. Harry Potter, lui, a eu un Nimbus 2000 l'année dernière. Par autorisation spéciale de Dumbledore pour qu'il puisse jouer dans l'équipe des Gryffondor. Il n'est même pas si bon que ça, c'est simplement parce qu'il est célèbre... célèbre à cause de cette stupide cicatrise sur le front.

          Drago se pencha pour examiner une étagère remplie de crânes humains, pendant qu'Aya observait attentivement des masques sinistres accrochés aux murs qui semblaient leur jeter des regards sournois.

          - Moi, je veux bien le balai sinon... lança-t-elle hasardeuse avec un petit regard en biais vers son père qui, sans surprise, fit la sourde oreille.

          - Tout le monde est persuadé qu'il est tellement intelligent, le merveilleux Potter, avec sa cicatrice et son balai... continua Drago sur sa lancée, sans prêter attention à Aya plus que Lucius.

          - Tu nous as déjà répété ça une bonne douzaine de fois, dit-il en jetant à Drago un regard noir. Et je te rappelle qu'il n'est guère... prudent... de ne pas manifester la plus grande admiration pour Harry Potter, étant donné que la plupart d'entre nous le considèrent comme un héros qui a fait disparaître le Seigneur des Ténèbres... Ah, Mr Barjow.

          Un homme aux épaules voûtées venait d'apparaître derrière le comptoir. D'un geste de la main, il ramena en arrière les longs cheveux gras qui lui tombaient sur le front, pendant qu'Aya se penchait vers Drago en murmurant avec un sourire goguenard :

          - Tu radotes un peu, oui, mais tu tiens ça de ton père.

          Drago fit mine d'attraper un objet et de lui lancer dessus, et elle mit une distance de quelques pas entre eux, par simple sécurité.

Le Serpent qui RugissaitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant