Et puis, d'un coup, j'ai éclaté.
J'ai éclaté en sanglots, comme ça, sans rien prévoir, sans prévenir personne, sans même savoir pourquoi. J'ai juste éclaté comme un ballon trop rempli d'eau. J'ai juste éclaté parce que je n'y arrivais plus, je n'en pouvais plus. J'avais juste trop mal en moi. J'ai perdu les pédales, j'ai craqué complètement. Et mes larmes, mes sanglots, sont venus exprimer tout ce que je taisais depuis trop longtemps, tout ce que j'étais incapable de formuler avec des phrases. Mes larmes ont parlé à ma place. Mes yeux ont reflété le vide qui m'habite. Mes sanglots ont traduit ma douleur et ma solitude. Et j'ai juste tout lâché, comme une éponge qui absorbe, encore et encore et qui, à un moment donné, n'est plus capable d'absorber et rejette par conséquent tout ce qu'elle avait en elle. J'ai juste éclaté comme une bulle de savon éclate. Une bulle si fine et fragile qui se brise au moindre frôlement trop insistant. Trop de petites choses me frôlaient, me collaient de trop près depuis un moment et elles ont fini par faire éclater la bulle protectrice dans laquelle j'étais, celle qui retenait mes pleurs, celle qui protégeait mon cœur, qui cachait mes peines, la dernière couche de protection qu'il me restait. Pour me protéger de ce monde, de vous tous, de moi-même. J'ai éclaté et tout est sorti d'un coup.
Et puis, d'un coup, j'ai sombré.
J'ai sombré, je me suis noyée, trop profondément pour pouvoir être sauvée. J'ai toujours comparé la vie à un océan. Cet océan peut être calme, paisible, clair, comme quand on nage dans des eaux paradisiaques. Il peut être légèrement plus agité ou plus froid bien que très supportable. Et puis, il y a des fois où de violentes tempêtes surviennent et engloutissent tout sur leur chemin. Des fois où cette eau est glacée et nous fige de l'intérieur. Des fois où l'on se noie seuls, sans bouée pour nous retenir, sans possibilité de respirer, en s'acharnant tant bien que mal pour remonter à la surface, en vain. Des jours où l'on sombre dans ses abysses, dans ses profondeurs les plus sombres sans pouvoir remonter, sans avoir une chance de s'en sortir. Et on se noie si violemment, si cruellement, dans notre douloureuse solitude, dans nos larmes et dans cet océan qu'est la vie. La vie, c'est un océan de possibles qui nous force à suivre son courant et à affronter ses intempéries. Et aujourd'hui, j'ai sombré. J'ai sombré sans possibilité de remonter, dans les tréfonds de mon âme sombre, trop sombre.
Et puis, d'un coup, je me suis perdue moi-même.
Je me suis perdue moi-même, quelle belle phrase pour une si triste réalité. Mon âme a définitivement quitté mon corps, sans retour en arrière possible. Je suis morte en moi, à l'intérieur et rien, ni personne ne pourra me faire revivre. Je ne suis plus qu'un morceau de chair qui existe parce qu'il le faut bien et que la mort n'est pas la solution mais c'est tout ce qu'il reste de moi. Une carapace vide, sans vie, vidée de toute trace d'existence. Je ne suis plus qu'une enveloppe physique, qu'un corps vide, qu'une âme déchue. Je ne suis plus rien. La vie n'a pas quitté mon corps mais elle a quitté mon cœur, mon âme, mon for intérieur. Je peux effectivement affirmer être un être vide. Il n'y a plus rien en moi. Je ne suis plus rien. Je me suis perdue moi-même ce soir et peut-être suis-je en train de me retrouver dans ce monde auquel vous n'aurez jamais accès, là où mon âme s'est enfuie et a disparu, là où elle a sombré. Ce monde-ci, le vôtre, n'est pas fait pour moi. Je l'ai toujours su au fond. Et peut-être, mon âme a-t-elle enfin trouvé son échappatoire, un moyen de partir loin, une issue de secours.
Mon âme attendait juste sa déperdition.
Et maintenant, elle est partie.
Elle s'est perdue pour mieux se retrouver.
_By Me_
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Ces citations qui me comprennent partie 4
PoesíaComme le dit Victor Hugo :"Les mots manquent aux émotions." Pouvons-nous réellement exprimer tout ce que nous ressentons au plus profond de nous-mêmes simplement avec des mots? Est-il possible de faire comprendre aux autres tous nos sentiments? E...