J'ai cherché toute ma vie.
J'étais en quête de vérité, d'une seule et unique vérité. Je ne savais laquelle mais je savais, au fond je savais. Un secret enveloppait mon existence, un mensonge avait tracé le cours de ma vie, un non-dit avait créé la personne que je suis aujourd'hui.
J'étais en quête de savoir, avide de « pourquoi », de « comment », de « dites-moi ». J'étais en quête d'une vérité qui me dépassait. Elle était là pourtant, cette vérité. Elle planait comme un doute au-dessus de moi. Toute ma vie, je suis passée à côté, alors qu'elle était là, juste là. Il m'aurait suffi d'ouvrir les yeux, de regarder là où il fallait réellement que je regarde. Il aurait suffi que je vois avec mon âme, mon instinct, mon cœur brisé il y a tant d'années et non avec mes yeux. J'aurais du. Il y a si longtemps que j'aurais du laisser mon cœur d'enfant, mon cœur de jeune femme ressortir juste un instant. Il aurait vu, il aurait su, il aurait compris. Ce secret n'en aurait pas été un toute ma vie. J'aurais su, enfin, j'aurais su. Mais je l'en ai empêché, je l'en ai empêché parce que jamais un cœur n'avait été autant brisé. Jamais un cœur n'avait autant souffert. Jamais un cœur n'aurait dû souffrir ainsi. Je l'ai lu, vu et vécu, vous savez, cet amour dont on parle partout, cet amour dont on parle tant. J'ai eu la chance de le connaître deux fois. Deux amours, éparses, différents, mais provoquant la même douleur, le même déchirement. Alors je peux vous le dire, vous l'assurer même; jamais, dans aucun livre, un cœur n'avait été autant brisé que le mien; jamais une existence n'avait été autant bousillée que la mienne; jamais une vie autant saccagée.
J'étais en quête de vérité, mais mon cœur, mon cœur d'enfant, mon cœur pur, lui savait déjà. Depuis toutes ces années, au fond, il connaissait la vérité. Il la refusait. Il refusait de l'admettre simplement, de l'avouer et surtout, de l'accepter. C'était de la folie, toute cette histoire. Comment aurais-je pu y croire? Comment?
J'étais en quête de vérité, je cherchais désespérément une vérité plus grande, une qui me dépasserait et m'engloutirait toute entière. Je pensais que pour cela, il fallait une explication incroyable, presqu'impossible. Mais en réalité, cette explication était si simple, trop simple. Mais à elle seule, elle a fini par m'engloutir, par me dévorer toute entière en ne laissant rien, rien sur son passage. Cette vérité a fini d'achever ce qu'il restait de moi, ce qu'il subsistait encore en moi.
J'ai pourtant eu la chance d'aimer, et d'être aimée. Deux fois. Deux fois inoubliables. Deux amours éternels, gravés à jamais en moi, mais si courts, trop, beaucoup trop courts. Des amours purs, des amours inconditionnels, des amours uniques. Des amours éparses, des amours dilués dans le temps, des amours perdus.
J'étais en quête de vérité et cette inconscience de la vérité me tuait, à petit feu, un peu plus chaque jour qui passait. Cette vérité m'obsédait, m'en faisait perdre la tête, me tuait elle aussi.
Je ne savais quoi mais je savais. Je savais que toute ma vie était basée sur un mensonge mais encore fallait-il savoir lequel. Je savais que toute mon existence ne rimait qu'à un jeu sordide dont je ne pensais connaître ni le créateur, ni les règles et ni les causes de sa création. J'en connaissais juste le dénouement : la défaillance de mon âme. Je savais juste que j'en serais la victime, une fois de plus.
La vie n'est-elle qu'un jeu sordide? La vie n'est-elle qu'une succession de mensonges qui s'empilent les uns sur les autres pour se perdre toujours plus dedans, pour faire disparaître et s'enfoncer toujours un peu plus les plus anciens mensonges, de telle sorte qu'il nous soit impossible d'en sortir, vivants ou indemnes? De telle sorte que l'explication nous tue d'un coup de poignard sanglant? De telle sorte que plus rien n'ait de sens? Dans ce cas-là , la mort est-elle le seul moyen de connaître la vérité? La mort est-elle la vérité?
J'étais en quête de vérité, maintenant, je sais. Je hais cette vérité, je la fustige de toute mon âme, sincèrement. Mais j'avais besoin de savoir, je devais savoir. Pour qu'enfin, je comprenne. Pour qu'enfin je sache. Pour qu'enfin, je découvre qui je suis et à quoi rimait ma vie.
Je sais. Maintenant, enfin, je sais._By Me_
YOU ARE READING
Ces citations qui me comprennent partie 4
PoesíaComme le dit Victor Hugo :"Les mots manquent aux émotions." Pouvons-nous réellement exprimer tout ce que nous ressentons au plus profond de nous-mêmes simplement avec des mots? Est-il possible de faire comprendre aux autres tous nos sentiments? E...