119

12 2 0
                                    

Ce vide...
Mon dieu, ce vide...
Comment le comprendre lorsqu'on est incapable de l'expliquer ?
Comment l'apprivoiser lorsqu'il nous domine sans avoir besoin de ne rien faire ?
Comment le faire disparaitre lorsqu'il persiste à nous hanter ?


Comment ?
Comment y parvenir ?

Il est si creux dans ma poitrine mais prend tellement de place.
Il pollue la moindre de mes pensées,
S'introduit dans chaque parcelle de mon corps,
Et contamine chacune de mes cellules.

Il est un gouffre.
Un gouffre d'une profondeur sans fin, ni commencement.
Il remplit tout mon être,
Et constitue à lui seul le seul ennemi que je n'ai jamais su vaincre.

C'est étrange, vous ne trouvez pas ?
Ressentir un trou béant dans notre poitrine,
Mais n'en connaitre ni l'origine, ni la cause, ni la solution.
Être juste comme soumis à ses volontés, à ses directives, à ses humeurs.

C'est étrange, non ?
Ce sentiment étouffant de solitude constante,
Même lorsque l'on est entouré des personnes qui nous font nous sentir le plus vivant.
Être juste comme une feuille volant au gré du vent, suivant ses mouvements, allant dans sa direction.

Alors, je m'enivre, pour oublier.
Je ne m'enivre pas de vin, ni de luxure.
Non, je m'enivre de musique, d'éclats de rire, et de sourires.
Je m'enivre de douces mélodies de piano.

Vous voyez, ce genre de mélodies si puissantes ?
Le genre tellement poignant que cela vous donne envie de pleurer.
Le genre si fort et beau que cela vous donne des frissons.
Le genre de mélodie qui guérit les maux de l'âme humaine.

J'obéis au principe de Baudelaire.
Il nous recommande de nous enivrer,
De sans cesse nous enivrer, de vin, de poésie, et de vertu,
"Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps", nous dit-il.

Alors, je m'enivre, jusqu'à l'overdose.
Je m'enivre d'écriture, mon défouloir.
Je m'enivre de musique, mon échappatoire.
Et je m'enivre de lecture, mon univers parallèle.

Mais surtout, j'essaie d'oublier.
J'essaie d'oublier que la peine est fixe.
J'essaie d'oublier que ce vide est trop lourd pour une seule personne.
J'essaie d'oublier que cela est trop dur parfois.

Mais je n'oublie qui je suis,
Ni d'où je viens,
Ni d'où viennent ces souffrances éternelles,
Ni qui me les a provoquées.

Ce vide...
Ce vide dans lequel je m'enfonce,
Ce gouffre qui m'engloutit toute entière,
Ce trou béant dans lequel je me perds.

Et parfois, j'y perds mon âme.
Et d'autres fois, je l'y retrouve, errant dans sa propre douleur.
Et d'autres fois encore, je me joins à elle,
Et ensemble, nous célébrons la personne que je suis.

Entière mais en morceaux.


_By Me_

Ces citations qui me comprennent partie 4Where stories live. Discover now