Je me souviens de tout. Je me souviens de tes larmes, des larmes déchirantes qui coulaient sur tes joues. Je me souviens de tes cris, de tes plaintes, de tes gémissements de douleur. Je me souviens de ton regard, de la manière dont il se perdait dans le vide, là où personne d'autre que toi n'avait accès. Je me souviens de ta respiration saccadée, entrecoupée, brisée. Je me souviens de chaque seconde de cette soirée, de chaque détail, de chaque émotion. Je me souviens de toi, je me souviens de moi, je me souviens de nous. Je m'en souviens comme si c'était hier. Et peut-être était-ce hier, ou bien avant-hier, ou peut-être même demain? J'ai perdu toute notion du temps depuis ton départ, je ne sais plus quel jour nous sommes. Et je ne cesse de me demander à quoi tout cela rime. Ce temps, qu'est-ce que c'est en réalité? Une seconde dure-t-elle réellement une seconde? Peut-être est-elle un infini? Peut-être n'existe-t-elle même pas? Qui le sait? Qui maitrise ce pouvoir? Celui de contrôler le temps, cette notion bien trop abstraite? Sais-tu qui détient ce pouvoir de contrôler combien de temps il accorde à une seconde, une minute ou une heure? Qui a ce pouvoir de donner comme reprendre le laps de temps qu'il a auparavant accordé aux mortels? Qui est celui qui a osé me reprendre mon temps avec toi? Qui est celui qui a osé me prendre ce qui m'appartenait? Qui est celui qui a pris la décision que notre histoire avait assez duré et que le temps ne nous appartiendrait plus pour la continuer? Au final, notre histoire a-t-elle duré toutes ces années ou n'était-elle que le songe d'une nuit, ce temps limité si précieux? N'était-elle qu'un mirage, telle une oasis au fond du désert? M'as-tu aimé quinze ans ou bien trois minutes? Celui qui contrôle le temps a très bien pu jouer là-dessus. Il a très bien pu ne nous accorder que cinq minutes qui semblaient être une éternité. Mais, si la vie ne m'accorde que cinq minutes, alors je supplie tous les dieux de la Terre, du Temps et de la Vie de me faire passer ces cinq minutes avec toi. Alors, je les supplie que tu sois la durée qui m'est accordée. Alors, je les supplie d'accorder ma vie à la tienne, et de me faire passer chaque instant de ce temps d'or avec toi. Peut-être ma vie n'est-elle que d'une durée de quinze secondes, ou bien peut-être est-elle bien de 28 ans, au fond, qui le sait? Qui peut en être sûr? Qui peut affirmer avec certitude que nous sommes maitres de notre destin et du temps de notre vie? Nous pensons souvent et voulons contrôler notre vie, nos choix, notre temps, notre destin, mais au fond, nous avons tous ce questionnement de savoir si nous sommes réellement seuls maitres de tout cela ou si, au contraire, une entité supérieure se charge de cela à notre place. Nous avons tous ces questions existentielles qui nous travaillent. A nous demander comment sera notre futur, si la vie arrêtera un jour de nous abattre, si l'Amour nous ouvrira ses portes, etc. Des "si", des "peut-être", des "et si", des questions, toujours plus de questions sans réponses. Et aurons-nous seulement jamais la réponse? Cette ignorance pèsera-t-elle sur nous jusqu'au bout, en nous faisant nous demander pourquoi ça et pas autre chose, pour cet évènement et pas un autre? L'inconnu sera-t-il toujours aussi effrayant? Avec toi, c'était tellement plus facile. Avec toi, cette peur se teintait de couleurs chaudes, lisses, agréables et elle s'enfouissait au fond d'autres choses, d'autres émotions. Le temps ne me faisait pas peur avec toi, parce que je pensais sincèrement qu'il n'aurait pas de fin, qu'il n'aurait pas de limite, pas de pause. Je pensais sincèrement qu'il nous était accordé avec une limite s'élevant à l'éternité. C'est tellement dur de réaliser qu'en fait, pour nous aussi, même si c'était si beau de croire le contraire, il avait une fin. Il a eu un début, il est vrai qu'il était logique qu'il ait une fin, mais je ne peux me résoudre à y croire. Je refuse cette possibilité. Maya, c'est impossible. N'en as-tu pas conscience?
J'ai toujours cru et aimé croire que l'Amour, notre amour, n'avait pas de limite, qu'il échappait au cours du Temps, aux mauvais tours de son détenteur, et qu'il n'appartenait qu'à nous. J'aimais croire que c'était nous et seulement nous qui avions ce pouvoir de le contrôler. Peut-être me suis-je trompé, une fois de plus?
Mais s'il y a une chose dont je suis absolument sûr et certain, et je sais que je me répète inlassablement, c'est que mon amour pour toi ne connaitra jamais de fin, comme il n'a jamais connu de commencement. C'est-à-dire qu'avant même de te rencontrer, je t'aimais déjà, je le sais, je t'ai toujours aimée. Alors comment pourrait-il connaitre une fin s'il n'a même pas eu besoin de commencer tant il a sonné comme une évidence? Dis-moi Maya, comment pourrait-il s'arrêter?
Extrait du futur chapitre de "Et si", selon Samuel...
_By Me_
YOU ARE READING
Ces citations qui me comprennent partie 4
PoesiaComme le dit Victor Hugo :"Les mots manquent aux émotions." Pouvons-nous réellement exprimer tout ce que nous ressentons au plus profond de nous-mêmes simplement avec des mots? Est-il possible de faire comprendre aux autres tous nos sentiments? E...