De tous les maux

Chapitre 3

Je tiens à prévenir que l'événement qui se passe en fin de chapitre n'arrivera plus dans la suite de l'histoire. Vous comprendrez pourquoi je dis ça.

Sur ce, bonne lecture. :)

Clarke sortit de l'hôpital quelques jours plus tard. Mary travaillait beaucoup et avait été peu présente. Ce fut Lexa qui la ramena à la maison. Clarke avait eu plusieurs crises. Le médecin avait expliqué que cela était dû au choc, le corps de Clarke exprimait son traumatisme via ses crises. La découverte de sa grossesse avait été l'élément déclencheur. Clarke avait essayé d'oublier son agression et, maintenant que son esprit ne pouvait plus couvrir ce qui s'était passé, son corps se vengeait de la façon dont Clarke l'avait ignoré en faisant comme si rien ne s'était passé.

Il n'y avait personne à la maison à part elles deux. Clarke monta dans sa chambre, lentement mais sûrement. Lexa alla préparer le déjeuner, mais Clarke ne descendit pas manger. Elle allait avoir du mal à manger de nouveau correctement après tous les vomissements et le manque de nourriture. Apparemment, à force de vomir le ventre vide, son estomac s'était à moitié retourné. Heureusement, il s'était peu à peu remis en place tout seul et une opération n'avait pas été nécessaire. Parfois, il suffit de repos et de quelques bons traitements.

Le premier soir, Clarke s'endormit les écouteurs dans les oreilles, la musique de son baladeur à haut volume. C'était le seul moyen pour ne pas angoisser. Elle craignait de déclencher une crise si elle enlevait le casque. Son baladeur, elle l'avait depuis longtemps. Elle ne l'avait pas utilisé depuis qu'elle avait été placée en famille d'accueil quatre ans auparavant car elle n'avait pas le chargeur. Elle savait que quand le baladeur n'aura plus de batterie, il ne fonctionnera plus jamais. C'était un vieux modèle, aucun chargeur classique n'était compatible.

Le second soir, elle se leva pour aller boire quelque chose. En rejoignant la cage d'escalier, elle vit la porte de la salle de bain entrouverte. Elle vit Lexa enfiler son t-shirt et eut tout juste le temps de voir des marques sur son dos, par-dessus son tatouage. Voyant Lexa s'apprêter à sortir, Clarke se glissa dans les escaliers et disparut.

Ces deux derniers jours, Clarke avait pris les médicaments que le médecin lui avait prescrits pour éviter les crises. Mais elle ne pouvait pas rester allongée éternellement et elle devait essayer de reprendre un rythme de vie normal. Cependant, sans les médicaments ni son baladeur qui la lâcha le soir du troisième jour, Clarke ne pouvait empêcher les spasmes de revenir. Sentant son corps commencer à trembler, Clarke essaya de se lever. Elle fit quelques pas, ses jambes la lâchèrent et elle tenta de s'accrocher à une étagère de livres installée là récemment, des livres qui ne lui appartenaient pas. Les livres s'écroulèrent avec elle. Elle ne contrôlait de nouveau plus son corps. Dans ces moments-là, elle avait l'impression d'être piégée dans son propre corps. Cela ne faisait qu'augmenter son angoisse.

Lexa entra dans la pièce, ayant entendu le vacarme des livres et le corps de Clarke s'écroulant. Elle vint la saisir comme elle l'avait fait à l'hôpital mais Clarke se dégagea aussitôt. Paniquée par tout. Angoissée à l'idée d'être une chose dans les mains des humains. Angoissée à l'idée que Lexa, qui était censée la détester, pouvait avoir pitié d'elle.

Clarke essaya de se réfugier contre son lit, espérant retrouver possession de son corps rapidement. Mais cela empira.

Lexa avait quitté la pièce et revint rapidement, un appareil dans les mains. Elle rejoignit Clarke et lui glissa un masque. Clarke essaya de se débattre mais ses convulsions avaient pris le dessus sur son libre-arbitre depuis plusieurs minutes déjà. L'air s'immisça aisément dans ses poumons et Clarke put se remettre à respirer normalement. Lexa la tenait, attendant son apaisement.