Chapitre 6

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Mary toqua à la porte. Il était l'heure pour Clarke de se lever si elle voulait être prête à partir dans une heure. N'ayant pas de réponse, elle ouvrit doucement la porte. Ce qu'elle vit lui arracha un sourire. Clarke était recroquevillée contre Lexa dont le bras l'entourait. La tête de sa fille reposait contre celle de la jeune Griffin. Mary ne put s'empêcher d'aller chercher son téléphone pour prendre une photo. Une fois fait, elle mit son téléphone dans sa poche et alla secouer Lexa par peur de déclencher une crise chez Clarke si elle la réveillait brusquement.

Lexa s'éveilla, surprise et embarrassée de découvrir sa mère à son chevet. Mary lui murmura qu'il était l'heure avant de quitter la pièce.

- Clarke, souffla Lexa en relevant la mèche de cheveux qui était tombée sur le visage de la jeune femme. Clarke, c'est l'heure de se lever.

Clarke gigota et finit par entrouvrir les yeux. Elle vit le sourire de Lexa et cela la fit enlacer la brune, sachant que ce réveil était son dernier ici. Pour le moment, l'espérait-elle.

L'arrivée de l'assistante sociale ne manqua pas de briser une fois de plus le cœur de Clarke. La jeune femme n'était pas prête à quitter cet endroit. Elle n'était pas prête à quitter Lexa.

Elle enlaça Mary, la remerciant pour son hospitalité, et se rua dans les bras de Lexa qui lui murmura des paroles réconfortantes pour l'apaiser et lui éviter une crise.

Clarke ferma les yeux dans la voiture, ignorant les paroles de l'assistante sociale. Non, ce changement n'était pas un bon choix. Non, ce n'était pas bien pour elle. Si, elle aurait dû avoir le choix. Mais puisque son émancipation avait été refusée l'année passée, Clarke devait subir jusqu'à ses dix-huit ans. Encore sept longs mois.

Clarke fut réveillée par l'ouverture de sa portière et le dégagement de fraîcheur qui en suivit. Elle descendit, s'habituant peu à peu à la lumière. Elle se trouvait devant une petite maison entourée d'autres petites maisons. Sur le perron, une femme l'attendait. Enveloppée dans une robe de chambre rose ternie, les cheveux noirs mi-longs en bataille, elle arborait un air faussement accueillant. Clarke savait déjà qu'elle était mal tombée. Mais en même temps, qui voulait d'une Griffin chez soi ? A part Lexa, celle dont on l'avait arrachée.

- Sois sage, lui dit l'assistante sociale comme si elle était une enfant. Demain, tu reprends les cours au lycée du coin. Il est temps.

Clarke ne dit rien. C'était inutile. S'opposer ne mènerait nulle part, elle le savait par expérience.

L'assistante sociale remonta dans sa voiture et quitta les lieux après avoir adressé quelques paroles à la nouvelle mère d'accueil de Clarke.

La jeune femme rejoignit le perron. La quinquagénaire avait déjà perdu son sourire.

- Je te conduis à ta chambre, lui dit-elle. Tu y restes jusqu'au dîner. Ensuite on fera connaissance tous ensemble.

Clarke la suivit et se retrouva vite seule dans une petite chambre étroite à l'étage. Les murs étaient couverts de planchettes de bois. Le sol était protégé par un vieux linoléum. Clarke s'assit sur le lit. Elle le sentit grincer et s'enfoncer sous son poids. Les barres métalliques lui entraient dans la chair.

Clarke souffla. Tomber dans un foyer aussi peu accueillant après avoir vécu plusieurs mois avec Lexa était une énorme blague. Décidément, le monde se foutait vraiment d'elle.

En fin de soirée, la porte de la chambre de Clarke s'ouvrit et la jeune femme eut à peine le temps de voir une silhouette qu'elle avait déjà disparue. Elle comprit qu'il était l'heure de descendre dîner.

De tous les mauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant