Chapitre 8

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Lexa était restée au chevet de Clarke les jours suivants, refusant de quitter l'hôpital. Mary l'avait rejointe. Elle n'avait pas disputé Lexa pour avoir pris la voiture sans prévenir et s'être lancée dans une mission dangereuse. Dans un sens, elle comprenait les actions de sa fille. Elle les comprenait terriblement. Et si elle ne pouvait pas le dire en tant que mère, elle admirait sa fille pour avoir eu assez de courage. Sans Lexa, Clarke serait probablement morte. Et ça, Mary ne se le serait pas pardonné.

Mary ne força pas Lexa à rentrer à la maison. Elle lui apportait des tenues de rechange et avait prévenu le lycée.

Lexa suivait les cours qu'on lui envoyait par internet grâce à son ordinateur portable.

- Je dois y aller, ça ira ?

Lexa leva la tête. Sa mère posait toujours la même question.

- Comme toujours, Maman. Tu le sais bien.

- Lexa... hésita Mary, je suis sûre que Clarke va se réveiller. Et quand elle le fera... on sera là.

Cela réveilla en Lexa une interrogation jusqu'ici inconsciente.

- Maman... pourquoi avoir voulu prendre Clarke chez nous ?

Mary parut gênée par la question, et tenta de répondre maladroitement :

- Disons que je crois que Clarke a le droit de vivre une vie normale. Le plus normal qu'on puisse lui offrir, au moins. Je lui dois bien ça.

Elle quitta les lieux, laissant Lexa avec encore plus de questions. Elle lui devait bien ça ? Ce que Mary avait laissé échapper soulevait des doutes dans l'esprit de Lexa. Décidément, sa mère ne cessait de cacher des choses.

Lexa s'allongea au bord du lit, exténuée par les heures qu'elle passait à rattraper ses cours et faire ses devoirs. Elle serra doucement la main de Clarke au creux de la sienne et resta longtemps à contempler sa belle endormie.

Lexa s'assoupit avec la même détermination que les jours précédents : celle de ne plus jamais laisser quiconque emmener Clarke loin d'elle. Pas quand Clarke était contrainte à partir.

Alors, quand deux semaines plus tard Lexa revint de la cafétéria et vit une femme familière se tenir devant le lit de Clarke, elle se braqua immédiatement :

- Qu'est-ce que vous faites là ?

La femme se tourna aussitôt. Nulle autre que l'assistante sociale. Celle qui avait emmené Clarke loin de Lexa.

- Clarke doit se voir assigner un nouveau tuteur jusqu'à sa majorité.

- Il n'est même pas certain qu'elle se réveille avant sa majorité, siffla Lexa entre ses dents.

- Il est tout de même préférable qu'elle soit sous la garde d'une nouvelle famille d'accueil, au vu de ce qui s'est passé avec les précédentes.

Cette remarque ne manqua pas de faire tiquer Lexa. L'assistante poursuivit :

- Le seul lien familial légal qu'il reste à Clarke est son père, qui je vous le rappelle est en prison pour le meurtre de votre père à vous, Mademoiselle Woods. C'est pourquoi nous jugeons meilleur pour Clarke d'être mise sous la tutelle d'une famille et, s'il le faut, déplacée vers un autre hôpital jusqu'à son réveil.

Lexa se retenait de mettre cette femme exécrable à terre. Que savait-elle sur le bien de Clarke ? Ses décisions avaient mené Clarke à l'hôpital pour pas moins de trois séjours. Et sans les quelques mois passés chez les Woods, Clarke aurait pu bien plus mal finir.

Lexa afficha un visage stoïque. Elle refusait d'offrir à cette femme un quelconque signe d'énervement. De plus, Lexa venait d'avoir une idée. Elle jouera le jeu de l'assistante sociale et elle comptait bien gagner.

De tous les mauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant