Chapitre 6 : Réalité royale

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La louve recula d'un pas. Une sorte de pression la faisait plier. Son regard partit en quête d'un quelconque soutien, sans succès. Une sorte d'impuissance prit place sur ces épaules. Elle réalisait douloureusement que malgré ces instincts animales la peur l'étreignait face au poids, la force brute qui émanait des chefs. Elle avait quelque chose de sauvage, indomptable, dangereuse. Un peu comme le fluide de Xalème quand il semblait sur le point de commettre ce qu'elle qualifierait subtilement de petites erreurs.

Elle ouvrit courageusement la bouche, l'étau se refermant sur elle.

-Le roi, je, il va revenir.

-C'est une attitude peu digne tout de même.

Pendant que Luxime s'empêtrait dans des explications pour le moins douteuses, Xalème lui était déjà loin. Plus précisément, il était dans la forêt de Zaïga se trouvant presque aux limites du secteur Sud. Un petit attroupement d'une dizaine d'individus le fixait suite à son apparition, pour le moins soudaine et inhabituelle.

Parmi eux, un avait une odeur légère, mi boisé, mi musqué, absolument attrayante, irrésistible. Elle avait quelque chose de volubile, familière. Elle se diffusait dans l'air, s'infiltrait dans ses pores, l'enveloppait dans un tendre cocon provoquant le frétillement de son énergie de vie. Il était incapable d'en comprendre la cause, trouver la raison de la familiarité à cette signature olfactive pourtant inconnue. Il huma l'air quand les différentes créatures, des lycanthropes, se mirent en position de combat.

C'était une véritable attraction, qui l'obligeait à se faufiler parmi le groupe pour se saisir du possesseur de cette flagrance. La peur très loin au-dessus de son corps. Il prenait tout de même la peine d'éviter soigneusement de frôler de trop près les différents loups qui le séparaient de l'objet de ses désirs. C'était déjà un miracle que son fluide ne l'a pas déjà trahi.

Et quand finalement, il eut posé les doigts sur les bras de celui qui l'intéressait, il dû se contenir de grogner. La force avec laquelle l'odeur corporelle de son obsession l'avait frappé, en occultait ses autres sens. L'hostilité autour de lui monta d'un cran. Le petit cercle qui l'entourait s'était réduit. Avec le maximum de prudence que lui laissait encore ses ardeurs, sous le flot de grognement naissant, il se dématérialisa entraînant son émoi avec lui. L'alerte disparition ne tarda pas à retentir dans toute l'étendue boisée que le roi venait d'abandonner.

A peine leurs molécules réassemblées, Xalème avait plaqué son butin sur la première surface à portée, tout en sauvagerie.

Il avait usé évidement dès lors de ses endorphines pour rendre sa proie plus que consentante, prête à tout. C'était surtout un réflexe de son corps mais au vu de ses désirs, ardents, était une très bonne chose pars ce que ce serait sans aucun doute un viol atroce qui aurait eu lieu.

Le temps fila, s'étira.

Le nez et les lèvres collées à la peau fine et douce du cou de sa proie, il humait cet épiderme intensément, encore et encore, tel une bête sauvage. Il s'imprégnait de cette senteur qui résonnait en parfait combo avec les lieux dans lequel ils se trouvaient. Cela l'enivrait que d'autant plus. Le déconnectant définitivement de la réalité au fil des inhalations, jusqu'à l'en faire tourner la tête, les poils hérissés, la peau moite et sensible. Le faisant saliver abondamment.

Mais cela ne reflétait que peu ses réelles aspirations, sensations désirées. C'était sa quinzième victime en moins d'un quart de cycle. De celle-ci il voulait plus qu'un peu de sang et quelques baisers enflammés. Il voulait faire corps avec elle, la baiser. Brutalement. Ces mains voyagèrent au travers des poils court de sa proie, s'y agrippèrent, les tirèrent.

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