Chapitre 5 : Lucidus daemonium

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C'était un roi vampire terrassé qui passa la rune royale de son palais, pour atterrir dans le hall de ses appartements privés. Pour la première fois il prit le temps d'observer plus amplement les lieux qui lui étaient dédiés.

Il y avait de visible en ce cycle trois portes tout en sobriété que ces yeux scrutèrent aisément, reconnaissant celle qu'il avait choisi la veille. Mais il supposait non sans mal, et à raison, que comme tout le reste du palais, au besoin, des pièces, objets ou quelconque élément pouvaient s'ajouter au besoin.

Décidé à oublier, s'oublier, prendre du repos, dormir, ou quoique sois d'autre qui ai aucun rapport avec « activité royale », Xalème se dirigea vers la porte du fond et y entra en espérant que ce soit sa chambre. Et effectivement ce fut le cas. La pièce était exactement la même à quelques détails près. Ça le rassura inconsciemment.

Il eut alors le loisir d'être enfin dans son lit après ce qui lui parut être la première, d'une longue série de phamnas abominables. Mais à ça il ne voulait pas y penser pour le moment. Il se sentait enfin à l'abris, inaccessible, seul, loin de la folie de toute cette populace, leurs sensations, contacts.

Son énergie de vie réclamait le repos. Il était vidé et avait besoin de se ressourcer. Tous son corps lui donnait l'impression d'être à deux doigts de craquer. Un gémissement douloureux lui échappa.

Oisif, il balaya du regard la pièce luxueuse, tout de noire et de pourpre, en inspirant profondément. Il ferma les yeux, se blottit dans ses draps et se plongea dans état de sommeil qu'il espérait réparateur.

Quand il émergea il se sentait mieux, bien mieux. Son songe n'avait duré qu'un cycle de lumière mais la tension qui l'habitait s'était évanouie. Son esprit était maintenant totalement vide. Un silence bienfaiteur planait. Il était seul. Personne en vue pour venir lui casser les oreilles. Que pouvait-il demandé de mieux... ?

Sa conscience lui souffla, sournoise : « Peut-être bien la démone du cercle ? Dans ton lit. Dans toutes les positions possibles et imaginables. ».
C'était vicelard. Il ne lui en avait pas fallu de plus pour se maudire intérieurement. Il venait à peine d'ouvrir les yeux, de se sentir enfin apaisé, calme, qu'il brûlait d'envie. Pire, un incendie démesuré ne cessait de s'accroître aux quatre coins de son corps. Le désir de jouer avec son corps, passer ses mains sur sa peau à l'apparence si soyeuse, embrasser ses boutons dresser, mordre la peau de son cou, s'abreuver de son liquide...Ces yeux s'agitaient, floues, face aux images torrides qui s'imprimaient sur ses rétines. Il voulait cette démone. Malgré la sensation persistante de l'avoir halluciner, il ne pouvait pas oublier, ne pas l'imaginer, ne pas se languir d'elle. Elle avait forcément existé.

Tous ses sens étaient en alerte. Il ne pouvait pas se calmer, pas même tenter de le faire. C'était impossible. Il était assoiffé, affamé. En manque. En manque d'elle, de son corps, son sang ! Il avait cette faim. Ce besoin primaire de se repaître d'elle, de tout d'elle. Ces canines sortirent, sa langue partant jouer avec l'une d'elle. Il se sentit saliver. Il se releva, il lui fallait une proie. Il lui fallait oublier. L'oublier. Oublier cette obsession qui naissait autours d'elle, qui lui faisait perdre la tête et vite. Calmer cette envie, ce besoin, cette horripilante pulsion.

Il était le roi. Le roi Xalème. Il ne pouvait décemment pas s'abaisser comme cela. Il devait être maître de lui. Il agita sa tête de gauche à droite, fortement. Enfonçant sans douceur sa langue contre sa dent pointue.

Sa conscience pas du même avis, souffla toujours aussi sournoise : « Tu essayes de convaincre qui ? Tu es une cause perdue. Tu es juste une bête en manque...Tu pourrais jouir rien qu'en te touchant sur ses vulgaires fantasmes. Avoues que tu veux te toucher...Quelle te montre comment elle te baise. »

Némésis UltimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant