Chapitre 6

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Dimitri ouvrit les yeux.

Il s'était assoupi, sans même aller jeter son préservatif, constata-t-il. Ne voulant pas se détacher de Léa tout de suite après l'amour, il s'était finalement endormi, repu et ressentant un intense bien-être, comme il n'en avait jamais éprouvé auparavant.

Il replia son bras libre sous sa tête et regarda Léa qui s'était lovée contre lui. Elle avait posé sa tête dans le creux de son épaule, sa main reposait, légère, sur son torse et sa jambe, fuselée et douce, était repliée sur sa cuisse. Elle était endormie, sa respiration était régulière et un léger sourire flottait sur sa figure. Elle était si belle et paraissait si jeune, ainsi, le visage complètement détendu. Resserrant l'étreinte de son bras autour de ses épaules, il se pencha vers elle, déposa un baiser sur la tempe.

Il n'avait jamais ressenti une telle jouissance avec une autre femme. Et pourtant, il en avait connu quelques-unes ! Même si à l'évidence, il y avait une puissante alchimie sexuelle entre eux, il savait que s'il avait eu autant de plaisir avec Léa, c'était parce qu'il l'aimait.

Lui, Dimitri Kyriakis, qui n'avait jusqu'alors été attiré que par des femmes affirmées, sûres d'elles et sophistiquées à l'extrême, était finalement tombé amoureux d'une femme-enfant névrosée. Ça en aurait été presque risible si les sentiments qu'il éprouvait pour elle n'avaient pas aussi puissants.

Léa se débattait avec des démons, était entêtée et fragile à la fois... Mais il l'aimait. Il n'était plus effrayé par tout ce que cela impliquait. Il saurait se montrer patient avec elle et arriverait à la convaincre de se faire aider par un spécialiste. Car, s'il était heureux qu'elle ait eu assez confiance pour se donner à lui, il restait cependant très lucide. Il ne se produirait certainement pas un miracle. Il resterait encore du chemin à parcourir...

Sentant déjà le désir refaire surface en lui, il caressa la longue chevelure de Léa, puis dégagea doucement son bras et glissa hors du lit. Il remonta les draps sur ses épaules, et se dirigea vers une porte derrière laquelle, pensait-il, devait se trouver la salle de bain. Il pénétra dans la pièce microscopique, où la minuscule cabine de douche, les w.c. et le lavabo ne laissaient pratiquement pas de place pour se mouvoir. Un sourire fleurit sur ses lèvres lorsqu'il vit des sticks papillons, coccinelles et bambous orner le mur autour du miroir.

Un moment plus tard, il ressortit de la pièce, et fit les quelques pas qui le séparaient du lit, en frissonnant de froid. En soulevant les couvertures, il aperçut quelque chose de brillant sur les draps. Reconnaissant le collier et le pendentif en or de la jeune femme, il les prit et les déposa sur la petite table basse au pied du clic-clac. Puis, il s'allongea contre le corps doux, chaud et encore endormi de Léa.

Elle était maintenant sur le côté, presque sur le ventre et lui donnait son dos. Il effleura le creux de sa taille, sa hanche et sa cuisse, avant de l'enlacer tendrement, puis se lover contre elle. Écartant doucement ses cheveux, il déposa une série de petits baisers sur sa nuque fine et gracile.

Léa gémit et se tournant vers lui, elle lui sourit presque timidement avant de lui frôler la joue du bout des doigts. Elle les laissa lentement errer sur sa mâchoire. La main posée sur sa taille, Dimitri, la caressait de son pouce.

La jeune femme songea que personne ne l'avait jamais regardée comme cela. Il posait sur elle un regard tellement doux et bienveillant, même si le désir faisait briller ses yeux.

— Ça va ? lui demanda-t-il doucement de sa belle voix de baryton.

— Je me sens bien, dit-elle simplement. Et... toi ?

Dans le regard de Léa...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant