Chapitre 9

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Cela faisait deux semaines que Léa se traînait littéralement, tout en essayant de ne pas perdre pied. Elle se forçait à se lever le matin, pour aller travailler, ne pouvait presque rien avaler de la journée. Et dès qu'elle rentrait chez elle, elle se mettait au lit pour essayer d'oublier son chagrin dans le sommeil.

La première semaine, Dimitri n'avait donné aucun signe de vie. Les jours passant, Léa s'était dit qu'elle avait eu parfaitement raison de lui rendre sa liberté, tout en constatant qu'elle était de plus en plus malheureuse.

Puis, contre toute attente, au début de la deuxième semaine, Dimitri avait tenté plusieurs fois de la joindre sur son portable et sur son fixe. Elle avait systématiquement rejeté ses appels et effacé tous ses messages, ses textos et ses mails sans en prendre connaissance. Finalement, il avait cessé d'essayer de la joindre.

Le vendredi soir, dès son retour du travail, Léa prit une douche rapide, se força à avaler un thé et à manger une biscotte. Elle ferma ensuite les volets pour créer une semi-pénombre et gagna son lit. La musique s'échappait de son iPhone et résonnait doucement dans la pièce. Ce fut d'abord Scott Joplin avec son « The Entertainer », suivi par Michel Berger qui chanta son « Paradis Blanc ». Les The Cranberries qui entamèrent ensuite leur « Ode to my family »...

En position de chien de fusil, la tête sous les draps, serrant son pendentif dans sa main, Léa ferma les yeux pour tenter de s'endormir.

Sans doute somnola-t-elle, car lorsqu'elle ouvrit les yeux, il faisait sombre dans la pièce devenue silencieuse. Elle regarda l'heure sur l'affichage digital : 21 h 19.

On sonnait à la porte. Son cœur fit un bond dans sa poitrine.

Dimitri !

Elle se redressa dans le lit, le souffle court, le cœur battant à tout rompre.

Non ! Elle ne devait pas céder. Elle allait rester là, sans bouger, et il finirait par s'en aller.

Un nouveau coup de sonnette, insistant et presque rageur, retentit. Un chien, quelque part dans l'immeuble, se mit à aboyer. Des coups furent frappés à la porte. Le chien aboya de plus belle.

— Ouvre, Léa. Je sais que tu es là ! cria Dimitri derrière la porte.

La jeune femme se leva brusquement du lit et s'approcha de la porte d'entrée, soudainement furieuse contre lui.

Qu'essayait-il de faire ? Voulait-il que ses voisins portent plainte pour tapage ?

Lorsqu'il recommença à frapper violemment sur le battant, elle l'ouvrit en laissant la chaînette de sécurité en place. À nouveau, son cœur bondit contre ses côtes quand elle le vit dans l'entrebâillement.

Éclairé par la lumière du couloir, Dimitri était imposant et comme toujours, magnifique dans sa veste trois-quarts noire en cuir souple à la coupe légèrement ajustée, en tee-shirt noir et jean délavé. Ses cheveux étaient encore humides de la douche qu'il venait, sans doute de prendre, et... ses yeux étaient noirs de colère.

— Qu'est-ce que tu veux ? lui demanda-t-elle rageusement, alors que son cœur battait de plus en plus fort.

— Ouvre cette porte, Léa. Ou, je te jure que je la fais voler en éclats, répliqua Dimitri à voix basse, mais sur un ton ne laissant aucun doute sur la véracité de ce qu'il venait d'affirmer.

Elle ferma en partie le battant pour enlever la chaînette de sécurité, et dès qu'elle l'eut ôtée, la repoussant sans ménagement, Dimitri entra, et referma derrière lui.

Dans le regard de Léa...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant