Épilogue

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Dimitri avait eu raison, ils avaient bien conçu un enfant le jour de leurs retrouvailles...

Dès qu'ils avaient été certains qu'ils allaient de nouveau être parents, Dimitri et Léa avaient préféré quitter Paris pour s'installer dans une petite ville tranquille de la proche banlieue sud-parisienne.

L'agent immobilier leur avait déniché une superbe maison Art déco des années vingt. Située pas trop loin du centre-ville, elle était cachée à l'abri derrière la frondaison d'arbres presque centenaires, dans un magnifique parc.

Léa avait validé toutes les unités d'enseignement de sa première année de master d'histoire. Puis, ils s'étaient mariés — une simple cérémonie à la mairie où ne furent conviés que la famille de Dimitri et quelques amis proches.

Pour leur lune de miel, ils s'étaient envolés pour la Grèce, où ils avaient passé deux semaines dans une des propriétés de la famille Kyriakis, sur une petite île de la mer Égée. De retour à Athènes, chez Théodora, celle-ci avait donné une réception pour la famille et les amis. Christos Kyriakis, qui y avait été convié, avait accepté l'invitation. Entre Dimitri et son père, le contact restait difficile, mais il était évident qu'ils faisaient tous deux des efforts pour oublier les années d'incompréhension.

Léa et Dimitri pouvaient désormais parler de leur petit Theo, non plus avec douleur, mais avec tendresse et nostalgie. Cependant, pas un jour ne passait sans qu'ils n'aient une pensée pour lui.

Aujourd'hui, Léa vivait un bonheur si complet, qu'elle en était parfois un peu effrayée. Car, de temps en temps, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'un tel bonheur risquait de se payer chèrement...

Mais peut-être avaient-ils déjà payé leurs lots, après tout ?

En ce superbe après-midi, dans leur jardin paré de mille couleurs chatoyantes de cette fin de printemps, Zoé, à peine âgée de quatre mois, était tendrement blottie dans les bras de sa mère, qui s'était assise à l'ombre d'une tonnelle, où les glycines de couleur parme et les rosiers grimpants enroulaient leurs tiges autour des piliers. Un peu plus loin, les clématites roses et les fleurs blanches du jasmin étoilé mêlaient agréablement leurs senteurs pour former un parfum doux et sucré.

C'était de l'amour et de la tendresse que l'on pouvait lire dans le regard translucide de Léa, lorsqu'elle se pencha sur le visage joufflu du bébé.

— Ma douce, ma belle Zoé, lui murmura-t-elle doucement, alors que les prunelles couleur d'onyx de sa fille la fixaient avec attention. Pour tes quatre mois, je t'offre le petit médaillon qui me vient de ma mère.

À cet instant, Dimitri déboucha de la porte arrière de la maison. Marquant un léger temps d'arrêt, il regarda les deux femmes de sa vie. Léa passait autour du cou de leur fille une chaînette en or à laquelle elle avait accroché son petit pendentif en forme de fleur, qui ne l'avait jamais quitté auparavant.

À présent à quelques pas, il pouvait percevoir ce que disait Léa à leur petite Zoé. Il s'arrêta un instant, et un sourire aux lèvres, il écouta sa femme converser avec une Zoé gazouillante. Léa semblait si épanouie, son visage était si lumineux... Chaque jour, il la trouvait plus belle encore.

— Elle est à toi maintenant, ma douce, expliqua-t-elle en caressant doucement les petits doigts potelés de sa fille entre les siens. Ton père devient un vrai papa gâteau avec toi... À tel point, que si ça continue, je suis certaine, que tu pourras bientôt lui faire faire tes quatre volontés... Mais c'est un homme merveilleux. C'est le meilleur des hommes. Et je vais te confier un petit secret, ma Zoé. C'est ton père mon vrai talisman...

Le cœur gonflé de bonheur, Dimitri quitta son poste d'observation et approcha de la tonnelle. En l'entendant arriver, Léa releva la tête et lui sourit. Tout en répondant à son sourire, il vint s'asseoir à ses côtés, avant de se pencher sur Zoé et, avec un air d'adoration sur le visage, de lui déposer un petit baiser sur sa main potelée.

— Tu es déjà rentré, mon chéri, dit Léa. Tes clients vont finir par se plaindre de ne plus beaucoup te voir... Je disais justement à notre Zoé que tu étais devenu un vrai papa gât...

Elle n'eut pas le temps de finir sa petite tirade taquine. Car Dimitri glissait une main dans sa chevelure aussi douce que de la soie, et lui maintint doucement la nuque avant de poser ses lèvres sur les siennes. Approfondissant un court instant son tendre baiser, il l'interrompit à regret. Il enlaça tendrement Léa, qui tenait toujours leur fille dans ses bras. Penchant ensuite, la tête tout contre l'oreille de sa femme, Dimitri lui murmura.

— Toi aussi, tu es montalisman, agapi mou...    

Dans le regard de Léa...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant