Dans le regard de Léa...

Chapitre 10

Dimitri s'allongea aux côtés de Léa, puis frôla lentement son bras de sa main ferme et douce. La sentant frissonner, il plaqua son torse musclé contre son dos et commença à la caresser. Sa main chercha à couvrir son sein, mais Léa l'agrippa.

Se dégageant, dans le même mouvement, il effleura sa cuisse tout en relevant sa chemise de nuit jusqu'à sa taille. Puis, sa main se fit douce et erra sur sa hanche et sur le creux de sa taille, déclenchant des petits frissons sur la peau satinée de la jeune femme, avant de remonter résolument vers son sein, malaxant doucement le globe tendre, afin d'en faire raidir le mamelon. Dès qu'il durcit, il titilla celui-ci du pouce, tout en pressant son sexe raidi par le désir, contre les fesses fermes et douces de Léa.

Écartant cette fois sa main, Léa se retourna vers lui.

— Je suis désolée, Dimitri. Je me sens si fatiguée. Ne m'en veux pas, mais pas ce soir, s'il te plaît.

— Tu n'as pas à t'excuser, repartit-il sur un ton inquiet. J'ai remarqué que tu n'étais pas dans ton assiette, ces derniers temps. Ce n'est pas normal de se sentir aussi fatiguée. Peut-être que tu devrais consulter le médecin ?

— Je vais juste tâcher de me reposer pendant quelques jours. Et après ça ira mieux, dit-elle, quelque peu crispée. De toute façon, je dois retourner voir le médecin pour le renouvellement de l'ordonnance de ma pilule. Si ça ne va toujours pas, je lui en parlerai...

Et le cœur gros, Léa laissa sa tête rouler dans le creux de son épaule ronde et musclée.

Dimitri la serra contre lui avant de lui donner un baiser sur la tempe. Ces derniers mois, depuis leurs retrouvailles, leur vie de couple avait imperceptiblement changé. Entre eux s'était créé une harmonie faite principalement de tendresse, d'une certaine sérénité et d'une passion un peu exaltée...

Dimitri avait senti Léa, plus libre avec lui. Il pouvait désormais laisser libre cours à son désir pour elle. Cependant, si sur le plan sexuel elle se livrait maintenant totalement, elle gardait un côté mystérieux, et ne lui parlait que parcimonieusement de son enfance...

Par contre, depuis qu'elle avait pris contact avec une association d'aide aux victimes d'agression sexuelle, il l'avait trouvé plus sereine. Elle avait accepté leurs sorties dans les réceptions et les soirées, apparemment, sans trop de réticences. Elle avait également semblé beaucoup plus à l'aise avec les amis proches.

Bien sûr, elle était toujours timide et réservée. Mais n'était-ce pas là, une part importante de son caractère ? N'était-ce pas ce qui faisait d'elle une femme spéciale à ses yeux ? N'était-ce pas pour cela même qu'il avait été irrémédiablement attiré par elle ?

Dimitri se sentait heureux avec Léa. Avant de la connaître, même s'il se disait qu'il finirait tôt ou tard par se marier, surtout pour fonder une famille, il avait toujours envisagé la vie de couple plutôt comme... un devoir... Il n'aurait jamais cru que la routine qu'entraînait forcément la vie à deux le rendrait aussi comblé et satisfait.

Cependant, depuis quelques semaines, Léa semblait à nouveau se replier sur elle-même. Elle semblait fatiguée, était souvent très pâle et avait le regard fuyant... Et, de plus en plus fréquemment, il surprenait ses yeux si tristes, soudain perdus dans le vague. Il en venait à se demander, si elle lui cachait quelque chose de grave, et s'inquiétait maintenant sérieusement...

Léa entendit la respiration de Dimitri ralentir et devenir plus profonde. Il s'était endormi. Elle aurait aimé en faire autant, mais elle était incapable de fermer l'œil. Sa conscience la torturait.