Dans le regard de Léa...

Chapitre 11

Ce soir-là, allongée dans ce lit où elle ne trouvait désormais presque plus le sommeil, Léa se préparait à passer une autre nuit blanche, où elle serait rongée par le remord et... la jalousie. Elle ne pouvait s'empêcher de devenir folle, tous les soirs, en imaginant Dimitri avec une autre.

Elle avait depuis un moment déjà cessé d'espérer que Dimitri puisse dépasser sa colère. Le fol espoir qu'elle avait eu le matin même avait une fois de plus, été anéanti, lui causant une cicatrice supplémentaire au cœur. Elle se devait désormais d'accepter que tout fût fini avec Dimitri. Seul le bien-être du bébé était maintenant important.

Durant ses dernières semaines interminables, elle s'était parfois laissée aller à penser que le mieux pour eux deux aurait été qu'elle quitte Dimitri. Cependant, elle ne pouvait s'y résoudre. L'enfant qui grandissait en elle la liait irrémédiablement à lui. Et ce petit être en devenir était, à présent, au cœur de ses préoccupations. Leur enfant aurait besoin de Dimitri, afin de trouver l'équilibre qu'elle ne pourrait lui apporter... De plus, la situation qu'ils vivaient actuellement avait été créée par sa seule faute.

Comme d'habitude, dans le silence de la nuit où le moindre bruit était amplifié, Léa entendit Dimitri rentrer, et écouta ses pas se diriger vers la chambre principale. Un moment après, elle perçut faiblement le bruit de la douche...

Comme les yeux de Léa s'étaient habitués à la pénombre de la pièce, elle vit soudain, la porte s'ouvrir sur un Dimitri, torse et pieds nus, en bas de pyjama.

Il fit un pas à l'intérieur et s'arrêta.

Le cœur battant de façon erratique, Léa se redressa dans le lit, et alluma la lampe de chevet.

— Dimitri ! dit-elle dans un souffle.

Tout espoir n'était donc pas perdu ?! Pouvait-elle réellement espérer qu'il veuille parler ? Était-il enfin prêt, après plus d'un mois, à écouter ses explications et à essayer de comprendre ? Était-il enfin prêt à avoir cette discussion vitale pour eux ?

Dimitri regarda longuement Léa. Et, comme toujours, bien malgré lui, l'aiguillon du désir lui vrilla les reins. Ses prunelles d'onyx enfiévrées parcoururent le beau visage de Léa, devenu soudain lumineux. Les grands yeux translucides de la jeune femme brillaient de mille étoiles d'espoir, et ses longues boucles châtain déployées sur ses épaules cachaient en partie la naissance de sa poitrine, que révélait le décolleté plongeant de la nuisette en soie diaphane couleur ivoire. Il reconnut le vêtement qu'il lui avait offert au tout début de leur relation et qu'elle avait trouvé, à cette époque, trop sexy.

Sans un mot, Dimitri vint s'asseoir sur le bord du lit, face à Léa. Ses pupilles brûlantes de désir furent irrémédiablement attirées par son sein partiellement dénudé, comme une des fines bretelles de son linge de nuit avait glissé de son épaule gracile. Il remarqua alors que sa poitrine s'était visiblement alourdie.

— Dimitri... il faut..., commença-t-elle à dire avant qu'il ne l'attire contre lui.

— Léa...

Il la fit doucement basculer sur les oreillers et posa fiévreusement ses lèvres sur les siennes. Puis il s'allongea sur elle. Comme chaque fois que Dimitri la touchait, Léa s'embrasa immédiatement. Elle lui rendit son baiser avec ardeur. Cependant, elle reprit ses esprits, alors qu'il s'écartait légèrement pour reprendre son souffle.

— S'il te plaît... On doit parler, Dimitri, murmura-t-elle tout contre sa bouche.

Il ne lui en laissa pas le temps et captura ses lèvres en un baiser fougueux. Il moula ensuite fiévreusement son corps au travers de sa nuisette et du drap, alors que Léa luttait entre son besoin de lui, de sa présence, de sa chaleur et la nécessité de lui parler. Finalement, Léa se laissa aller et, lui caressa le dos et les épaules avec ferveur, pendant qu'il embrassait maintenant la naissance de sa poitrine.