Chap 19 : Un farfadet grognon

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Après quelques semaines d'absence, voici enfin la suite. Rappelez-vous des chapitres précédents.... Dans le parc, Emma et Augustin se rendent compte que Charlotte a disparu et utilisent leur premier appel pour demander l'aide des mystérieux farfadets. De son côté, Gaspard, le fils de Carl Johnson, vient d'entendre que les gardes veulent capturer Augustin et Charlotte, et tient à les prévenir...

Après avoir fait tinté la clochette, Emma et Augustin patientèrent sans un mot. Tandis que le vent secouait délicatement les feuillages, le reste de la forêt restait silencieux.

- Pff, c'étaient des conneries cette clochette, pesta Augustin.

- Chut, calma Emma. Ne t'inquiète pas.

La jeune fille songeait qu'il avait changé d'attitude depuis leur recontre, le jour précédant. A l'origine un jeune garçon calme et mesuré, le stress semblait l'envahir de plus en plus. Emme le déduisait par ses changements d'attitude. En effet, il était capable de passer de l'euphorie totale au désespoir profond en quelques secondes. De surcroît, la disparition de sa soeur semblait l'avoir mis dans un état très instable. Elle se doutait bien qu'en temps normal, Augustin n'était pas de cette nature.

Bientôt, un chuchotement leur parvint :

- Psst, on m'a appelé ?

Les deux jeunes gens se retourènt, et fixèrent le petit farfadet du la branche d'un arbre, à leur hauteur. La créature, à la différence du premier farfadet vêtu de bleu, portait un petit pantalon bouffant brun, accompagné d'une tunique vert sapin, de telle sorte qu'il était difficilement repérable dans les branchages.

- Ma soeur a disparut, expliqua Augustin. Elle était là tout à l'heure et puis elle est partie pour... enfin bref, elle n'est plus là !

Le farfadet afficha aussitôt un air grognon.

- Et c'est pour ça que vous me dérangez ?

- Mais elle est peut-être en danger !

La créature soupira :

- Non, Charlotte ne risque absolument rien. Pour tout vous dire, elle est encore plus en sécurité que vous.

- Mais pourquoi ? Elle est où ?

- Je ne peux pas vous dévoiler les secrets des farfadets. Charlotte n'est pas en danger, voilà tout ce qu'il m'est permi de révéler.

- Donc en résumé, tu ne sers à rien, lança Emma. A quoi bon nous donner cette clochette si c'est pour nous refuser votre aide ?

A ces mots, le farfadet lui lança un regard noir :

- Les farfadets ont plus d'utilité que tu ne le crois, gamine ! La clochette sert uniquement à appeler à l'aide en cas de danger. Ainsi, comme ni vous ni Charlotte n'êtes en danger, votre appel fut inutile, oui.

Sitôt après, le farfadet grimpa prestament le long du tronc et disparut dans les branchages.

- Quel abruti, ce farfadet ! gémit Emma, frustrée de l'attitude de l'énergumène.

- Je suis persuadé qu'il n'a aucune idée de l'endroit où se trouve Charlotte !

Emma et Augustin ne se regardèrent même pas, chacun désespérés par le sort qui s'abattait sur eux.

Emma ne supportait vraiment plus cette forêt maudite. La situation l'accablait et elle commençait à sentir la fatigue lui peser sur le dos. Ils étaient restés debout depuis un long moment déjà... De plus, la jungle était très chaude et le souffle du vent ne parvenait même pas jusqu'à eux.

La jeune fille prit une inspiration pour tenter de se détendre. Que se passait-il ? Pourquoi se sentait-elle aussi faible tout d'un coup ?

- Bon on fait quoi ? demanda finalement Augustin.

Il se retourna juste à temps pour apercevoir la jeune fille s'étaler sur le sol.

- Emma !

Il se précipita vers elle, tout en jetant un œil aux environs afin de découvrir si un animal l'avait blessée ou non.

- Emma répond-moi ! Emma ?

N'ayant pas la moindre idée de l'attitude à adopter, Augustin n'osa pas toucher la jeune fille. On lui avait souvent répété qu'il ne fallait pas déplacer quelqu'un évanouit. Prudemment, il tapota la joue blanche d'Emma qui ne frémît même pas. Cette fois-ci, il cira plus fort :

- Emma ! Réveille toi !

Très inquiet, Augustin jeta un œil au sac de la jeune fille. Il n'avait pas la moindre idée de comment l'aider, alors à tout hasard, il ouvrit le sac. Peut être contenait-il un médicament...

Parmi des livres, il trouva une plaquette de Doliprane ainsi qu'une barre de céréales. L'évidence lui sauta aux yeux.

Hypoglycémie. La jeune n'avait rien avalé depuis les minis-ananas de ce matin. Soulagé d'avoir trouvé la raison de son évanouissement, Augustin saisit la main de la jeune fille et tapota à nouveau sa joue, plus fermement cette fois-ci.

Emma cligna des yeux et émergea doucement de son état léthargique. Elle se sentait très faible, et avait envie de se rendormir.

- Il faut que tu manges, ordonna Augustin en déchirant l'emballage de la barre de céréales.

Sans répondre Emma ouvrit la bouche le laissa déposer des petits morceaux de céréales sur sa langue. Elle mâcha doucement, et rapidement, l'énergie revint.

- Tu reprends des couleurs, sourit le jeune garçon. Ça va mieux ?

Emma acquiesça.

- Tu dois être épuisée. On s'est à peine reposés depuis hier, et tu vit des choses très éprouvantes.

- Ce n'est rien... Fit-elle d'une voie faible.

Elle tenta de se redresser, mais Augustin l'arrêta immédiatement.

- Tout va bien, reste allongée. On doit attendre que Gaspard nous envoie ses instructions.

*

Gaspard était retourné dans la volière, où sa colombe argentée d'attendait patiemment. Il déplia le petit papier accroché à sa bague :

"Salut Gaspard, c'est moi, Augustin. Merci mille fois de ton aide. Charlotte vient de disparaître, on ne sait pas où elle est. Si je te disait qu'un farfadet nous avait assuré qu'elle était en sécurité, tu me croirais ? Bien sur que non. Bref, c'est la pagaille, je ne sais pas ce qui nous arrive. La fille qui est avec nous s'appelle Emma. (C'est l'ex de notre voisin bizarre, Antoine Malot) D'après ce qu'on a compris, c'est une femme appelée Irina qui aurait voulu enlever Charlotte, sauf qu'elle s'est trompé d'otage... Trop bizarre.

Je suis sincèrement désolé pour ce qui est arrivé à ton père. Si tu en as besoin, n'hésite pas à rentrer chez toi voir ta mère et ta sœur, Louise. On peut se débrouiller. Courage."

Gaspard remercia mentalement son ami pour sa compassion. Il en avait bien besoin.

Il entama alors la rédaction de la réponse, avant de fixer le petit message dans la bague de l'oiseau Mélodie. Avec ceci, il espérait de tout son cœur que ses amis parviendrait à s'échapper. Il s'approcha de la fenêtre de la volière et l'ouvrit délicatement, afin d'éviter que les autres oiseaux ne s'échappent. Il caressa une dernière fois les plumes de la colombe qui roucoula doucement, avant de la laisser partir livrer le message.

Gaspard n'avait jamais été aussi fier d'avoir créé un tel animal.

Soudain, des pas retentirent dernière lui. Il se précipita derrière l'un des arbres de la volière, priant pour qu'aucun oiseau ne dévoilât sa présence. Heureusement, les bruits de pas s'éloignèrent. Gaspard souffla, rassuré.

Hélas, quelques secondes plus tard, un tintement de clés lui parvint. Il couru immédiatement vers la porte de la volière, et actionna la poignée. La porte restait close.

Gaspard réalisa alors qu'il venait être enfermé dans la grande volière.

L'utilité d'un Farfadet [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant