L'utilité d'un Farfadet [TERMINEE]

Chap 20 : Le message de Gaspard

La colombe s'élança dans le ciel, tournoya autour de la forêt, puis plongea dans l'immense manteau de verdure.

*

- Le jeune Johnson est enfermé, madame, rapporta le garde fier de lui.

- Parfait, félicita Irina. Il ne nous reste plus qu'à capturer les enfants Marvel, et le laboratoire sera à moi.

- Les gardes sont en route. Ils utilisent les passages secrets que vous nous avez indiqués.

*

- Tu es excessivement lourd, Antoine, on ne te l'a jamais dit ? Demanda Charlotte.

- Lourd ? Je ne me trouvais pourtant pas gros.

- Lourd dans le sens insupportable, agaçant, tu comprends ?

Charlotte et Antoine avançaient dans le tunnel noir depuis plusieurs minutes, sans que Charlotte ne sache vers où ils se dirigeaient.

- Ne sois pas si dure ma Charlotte... Tout ça je le fais pour toi.

- Tais-toi, dis-moi juste où on va !

- Tu veux que je me taise ? Ou que je te dise où l'un va ? Je ne peux pas faire les deux à la fois.

Exaspérée, Charlotte soupira et fouilla dans son sac, qu'elle avait gardé avec elle. Elle saisit son portable, car elle tenait à éclairer ce tunnel lugubre. Hélas, plus de batterie.

- Je hais ce portable, gémit-elle.

À ce moment. Antoine plaque sa main contre la bouche de la jeune fille et la propulsa contre le mur.

Avant que la jeune fille n'émit un son, il chuchota :

- J'entends des pas. Pas un bruit, je sais par où passer.

Il la guida alors dans un autre couloir du tunnel, apparemment sûr de lui. Heureusement, ils s'éloignèrent suffisamment des bruits de pas.

- C'était qui ? demanda Charlotte.

- Des gardes, à en juger par leur démarche régulière. Je ne sais pas ce qu'ils font ici...

*

La colombe se posa en douceur sur l'épaule d'Augustin, qui laissait Emma se reposer dans l'herbe.

- Mélodie ! Qu'est-ce que tu nous apporte ma jolie ?

Augustin déplia le mot, et perdit immédiatement son sourire.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Emma.

- Rien. Rien du tout. Repose-toi.

Tout de suite, la jeune fille se releva et arracha le message des mains d'Augustin.

- Laisse moi voir.

"Augustin,

Je n'ai pas beaucoup de temps. Il faut que tu marches vers le Nord. Il y a une sortie là-bas. Elle est très petite, bien cachée, mais aucun garde n'y a accès. J'ai découvert qu'il existait des sous terrains, sous le parc. C'est sûrement comme ça que tu es arrivé ici. Ces sous terrains s'étendent partout sous le parc, à l'exception de cet endroit la. Mais attention, si les gardes n'y ont pas accès, il faudra quand même faire attention aux animaux. Crois-moi, pour avoir participé aux recherches, il vaut mieux ne pas croiser certains d'entre eux.

Mais voici autre chose : Irina te cherche, toi et ta sœur. L'autre fille qui est avec vous, elle s'en fiche. Mais elle envoie des gardes te chercher avec Charlotte. Soyez prudents.

Gaspard."

- Il faut se séparer, ordonna Augustin dès qu'Emma eut fini de lire.

- T'es stupide ou tu le fais exprès ? Se séparer est la pire des choses à faire !

- Les gardes me cherchent. Pas toi. Au moins tu seras en sécurité !

- Pas question ! S'énerva Emma. Je ne veux pas qu'on soit tout seul chacun de notre côté !

- Je ne t'ai pas demandé ton avis, on se sépare point barre.

- Mais Augustin ! Non !

- C'est comme ça.

- Ah oui ? Défia Emma. Et si je te suis, tu fais quoi pour m'en empêcher ?

- J'ai tout prévu.

À cet instant, avant même qu'Emma ne réagisse, Augustin fit tinter la clochette des farfadets. La créature surgit sur une branche, emmitouflée dans une cape rouge bordeaux.

- Farfadet, empêche Emma de me suivre. C'est pour sa sécurité.

- Pas de soucis.

- Non Augustin ! Lança Emma.

Mais aussitôt, le farfadet grimpa sur l'épaule de la jeune fille, qui ressenti une douleur dans la nuque.

- Mais tu m'as piqué ! Qu'est-ce que tu as fait farfadet ? Augustin !

Sa tête se mit à tourner. Elle ne devait pas tomber, non...

- August...

Emma s'écroula par terre.

- Fais en sorte qu'elle soit en sécurité, ordonna Augustin.

- Bien, répondit le farfadet.

- Si seulement j'avais fait de même avec Charlotte, au lieu de la laisser partir de la maison... Soupira le garçon.

Alors Augustin jeta un dernier regard à Emma. Il l'appréciait bien, cette fille. Elle était intelligence, futée, et plutôt mignonne aussi. Il s'en voulait de l'abandonner ainsi, mais il devait la protéger. Surtout qu'elle n'avait absolument rien à faire dans cette guerre de laboratoire entre Irina et son père ! Prudemment, Augustin s'approcha de la jeune fille endormie, et lui murmura :

- Je ne te laisse pas tomber Emma. Je fais ça pour toi.

La dessus, il déposa furtivement un baiser sur son front, puis détala.