Chapitre 2

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Dans une salle lugubre et abandonnée du lycée de la ville de Domino, un jeune homme à la carrure imposante était assis dans la poussière, en train de consommer un rail de cocaïne. Esclave de cette substance, son corps se sentait apaisé, reposé. Son esprit était enfin libéré de tous les tourments de la vie. Mais malheureusement, son stock touchait bientôt à sa fin et son porte-monnaie ne pouvait subvenir à ses achats futurs.

Il devrait donc trouver un moyen rapide de se remplir les poches, car le temps qu'il trouve un emploi, il serait réduit à l'état de loque !

La porte de la pièce s'ouvrit, il paniqua et planqua à toute vitesse son sachet de poudre dans sa poche. Il regarda derrière lui et aperçut un de ses camarades du comité de discipline.

— Ushio, on t'attend pour la réunion de cette après-midi ou pas ? demanda celui-ci un peu troublé.

— Non ! J'aurai à faire... tu peux me laisser ? demanda le jeune homme à l'air renfrogné.

— OK ! rétorqua le garçon avant de refermer la porte aussitôt.

De nouveau seul, il se donna encore un peu de temps pour se détendre jusqu'à la fin de la pause-déjeuner.

Alors que la foule bruissait dans les corridors, dans une classe de première année, le jeune Yûgi était assis à sa place, à lire un vieux cahier usé par le temps. Habituellement, celui-ci était rangé dans un tiroir, caché sous plein d'autres affaires. Depuis qu'il dormait paisiblement, une bonne partie de ses idées noires avaient disparu et il avait rouvert ce cahier de musique. Cet objet était un jalon d'un passé heureux, car chaque page était griffonnée de textes enchanteurs. De la simple reprise à la composition personnelle... cela parlait d'amour, de joie et de moment de bonheur partagés. Yûgi se souvenait de tout ça comme dans un lointain souvenir, car ses pages étaient encrées de la main de son défunt père.

Il s'arrêta sur une page particulière et fredonna les paroles à mi-voix, essayant de trouver le rythme parfait. Mais une petite tape dans le dos le déconcentra, il jeta un coup d'œil par-dessus son épaule et vit son amie Anzu toute souriante.

— Salut ! Oh ! Ce carnet me rappelle tellement de souvenirs ! On s'amusait à chanter chaque mélodie. Ton père partageait avec nous sa passion de la musique et... Oh pardon... je..., dit-elle tout en agitant les mains dans tous les sens, tentant de signer ses propos.

— Ce n'est rien... répondit-il en lui prenant doucement les mains. J'ai compris, n'essaye plus de signer, d'accord ?

Elle se mit à rougir légèrement et acquiesça d'un mouvement de tête.

— Merci... Tu peux le lire tu sais, après tout... ça ne sera pas la première fois.

— Vraiment ? Merci !

Anzu prit une chaise et s'assit en face de Yûgi qui la regardait lire, pensif. Cette brune à la coupe au carré plongeant, possédait de grands yeux couleur océan au fond desquels il s'était perdu autrefois. Il la trouvait parfaite, avec son caractère doux et enjoué, et à sa vue ses joues s'empourpraient et son cœur battait la chamade. Mais c'était avant qu'il se déclare et qu'elle lui réponde que ce n'était pas réciproque.

Aujourd'hui, il avait de la difficulté à la regarder droit dans les yeux. D'ailleurs, Yûgi préférait fuir le regard des autres ou baisser la tête... Effrayé de lire dans leurs regards à quel point il était faible et minable. Il n'y avait guère que Mao qu'il pouvait fixer du regard.

— Yûgi ? Ça ne va pas ? demanda Anzu un peu inquiète, le tirant de ses pensées.

— Hum ? Ça va... rassura-t-il d'un faux sourire. Tu veux me dire quelque chose ?

OFF COURSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant