Chapitre 14

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Yûgi craignait la réaction de Mao face à ses confidences, c'était la première fois qu'il racontait son passé à quelqu'un. Alors voir de la pitié dans les yeux de celui qu'il chérissait le plus au monde était la dernière chose qu'il désirait. Il ressentit avec force l'étreinte de son compagnon et ses lèvres posées dans son cou. Un touché doux et agréable qui le fit sourire. Être au près de lui le ravissait et d'autant plus que c'était réciproque... Son compagnon était particulièrement doux en sa présence. Mao se mit soudainement à fredonner une mélodie coutumière.

— Elle est jolie...

— Oui... c'est un ami qui l'a composé pour moi avant de mourir, répondit Mao avec des sanglots dans la voix.

Je ne t'oublierai jamais,

Comme les montagnes, la mer,

Le foyer de ma ville natale,

Et ça, jusqu'au jour où nous nous rencontrerons de nouveau.

Pour toujours...

Comme une berceuse, elle réconfortait celui qui l'écoutait, lui assurant que même séparé, ça ne serait jamais un adieu.

— Tu devrais écrire ta propre chanson, lui conseilla Mao.

— Tu crois que j'y arriverais ?

— Bien sûr, pour l'instant tu ne peux plus jouer d'instrument, mais tu as toujours ta voix.

— Tu as raison, mais je me demande...

— J'en suis persuadé !

Il avait toujours voulu mettre au propre le carnet de son père, mais jamais il n'avait pensé à écrire ou composer.

— Je n'ai pas d'idées...

— Même pas une à offrir ?

Yûgi se mit à réfléchir. Offrir une chanson ? Est-ce qu'une seule suffirait ?

— J'ai une idée... Mais elle ne sera jamais aussi elle belle que celle de ton ami.

— Non, elle sera encore mieux, lui répondit Mao qui appuya sur son nez.

La nuit était tombée, les étoiles dans le ciel les regardaient. Toujours assis sur l'herbe, ils étaient collés l'un à l'autre, silencieux. Yûgi se sentait fatigué, il ne voulait pas que ce moment d'intimité prenne fin. Malheureusement, son corps le ramena à la réalité et bien qu'il luttât de toutes ses forces, il s'endormit.

Quand il ouvrit les yeux, il était au lit. Il ne vit pas Mao à ses côtés, balaya des yeux la pièce. La chambre était spacieuse avec une collection de livres plus qu'impressionnante. Il y avait même des antiquités qui devaient coûter plusieurs millions dans des vitrines. Yûgi regarda le cadran et vit qu'il était minuit passé. De ce qu'il se souvenait, il était dix-neuf heures lorsqu'il s'était assoupi, et il avait encore sommeil. Il se força à se lever et tituba hors du lit avant de se diriger vers la salle de bain.

Les lumières étaient toujours allumées et il pouvait déceler la voix de Mana depuis le salon. Après s'être rincé le visage, il alla la rejoindre. Elle était allongée sur le canapé, les pieds sur l'accoudoir, le casque aux oreilles, la musique à fond. Complètement absorbée par sa musique, elle chantait et mimait un solo de guitare. « She's Fresh ! » chantait-elle avec un grand sourire.

Il regarda les alentours et il vit Mahad en cuisine boire son thé, assis au comptoir feuilletant un carnet. Contrairement à Mana, il remarqua sa présence dès qu'il franchit la porte.

— Plus sommeil ?

— Un peu, et vous Mahad ?

— Comme vous, je compte me coucher en même temps que Mana, mais c'est une vraie pile Duracell, donc je dois attendre un long moment.

OFF COURSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant