Chapitre 7

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À peine quelques jours plus tard, les médias s'étaient emparés de cette affaire et échafaudé plusieurs théories. Celle mise en avant renvoyait à une secte « satanique », aux ambitions macabres, prête à manipuler tout esprit fragile. Ils avaient aussi relaté des faits divers similaires dans le passé et en débattirent durant toute une émission de divertissement banale.

Yûgi regardait d'ailleurs cette émission d'un point de vue mitigé, complètement affalé sur le canapé. Mao, lui, n'y prêtait pas attention...

— Aie, aie... Mao laisse mes pieds tranquilles ! Ça fait mal !

— Il faut bien les désinfecter Yûgi, dit Mao qui soignait les pieds du garçon qui geignait doucement. Je sais que ça pique...

— Tant pis, ça m'apprendra à jouer les somnambules en pleine nuit ! se plaignit Yûgi qui serrait un coussin dans ses bras. Aie ! Mao je t'en prie ! Arrête !

Évidemment, Yûgi, ne se souvenait pas de la soirée et encore moins de son envoûtement et il fut surpris quand il découvrit ses blessures. Pour répondre à ses questions, Mao lui avait simplement raconté qu'il s'était levé en plein sommeil pour déambuler en ville toute la nuit, ce qui était en partie vrai. Ça n'avait pas suffit pour le convaincre certes, mais il était toujours étonné d'être somnambule.

— Tu as fini ?

— Non et je prendrai encore plus mon temps à chacune des plaintes que tu émettras, le taquina Mao qui lui chatouillait les pieds en ricanant doucement.

— D'accord ! D'accord... Maître Mao, je ne dirais plus rien, rigola Yûgi qui s'impatientait.

La sonnerie du téléphone retentit, Mao se détourna de sa tâche d'infirmier pour répondre. Le combiné à l'oreille, il entendit la voix tonitruante de Jôno-Uchi qui souhaitait parler à son meilleur ami. Une fois le sifflement à son oreille estompé, il se décida à répondre, lassé.

— Résidence Mutô, Mao à l'appareil... soupira le garçon qui se grattait l'oreille, un peu ailleurs.

— Oh pardon Mao ! J'aimerais savoir si Yûgi est là. J'ai une nouvelle de ouf à lui raconter !

— Je te le passe...

Mao donna le téléphone à son compagnon qui le remercia et il reprit les soins qu'il avait commencés. L'appareil sur haut-parleur posé sur la poitrine, Yûgi et Jôno-Uchi discutèrent un peu de l'émission.

— C'est fou quand même ! Plus de vingt de nos camarades sont blessés ou morts. On devrait faire attention nous aussi !

— Oui... Après des faits de ce genre... il y en a partout, souffla Yûgi peu inquiet en regardant le plafond.

— Bon ! Changeons de sujet ! J'ai entendu dire qu'Anzu t'avait offert des chocolats pour la Saint-Valentin. Tu les as mangés ?

— Non... enfin, je préfère pas en parler. Enfin, à demain Jôno-Uchi, acheva-t-il raccrochant au nez de son ami.

Mao remporta le téléphone et lui massa les pieds dans l'espoir de le relaxer. Il avait bien remarqué que la jeune Anzu créait chez son compagnon une forme de mélancolie qu'il avait du mal à masquer. Il n'avait vraiment aucune idée de la raison, mais ses soins attentifs portaient quand même ses fruits, Yûgi était maintenant plus détendu.

— Merci Mao...

— De rien Yûgi, d'ailleurs... j'ai un cadeau pour toi, dit-il avant de s'absenter un instant et de revenir avec son présent. Si ça ne te plaît pas dis-le-moi.

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