Chapitre 12

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Les êtres de lumière sont rares et aussi précieux qu'un joyau. Les êtres des ténèbres comme Mao et ses amis peuvent les voir et les sentir comme s'ils étaient les premiers rayons du soleil de l'aube.

Fascinés et attirés, le désir de les protéger était omniprésent.

Mais depuis ce jour fatidique, le jour de sa dix-septième année de sa première vie, il avait juré fidélité au démon « Zorc » le dévoreur d'âme. Et au grand jamais, il n'aurait pensé que son existence ne serait agréable qu'en présence de ses êtres rares qui n'apportaient qu'apaisement. Il y a longtemps, ils étaient plus nombreux... Ils étaient les fidèles bénis de la déesse Horakhty, créatrice de lumière et étaient pour le peuple égyptien des personnes puissantes et importantes.

Depuis que le Pharaon « Aknamkanon » était tombé et que l'ère des ténèbres régnait, ils résistèrent à la répression pour le bien des habitants du royaume, mais ils furent torturés ou éliminés. Très peu ont réussi à travers les années en gardant en eux cette lumière, d'autres sont devenus des esprits, servant leur déesse à tout jamais, comme Shadi.

— Maître nous y sommes, la chambre d'âme d'Hedj.

Mao regarda les alentours, tout blanc, l'environnement était une ville semblable à une esquisse tracée au feutre noir. Il faisait tout de même chaud et c'était agréable à vivre, toutefois, cela était étrange qu'ils entendent en permanence un sifflement persistant.

— Nous devons faire attention, cet esprit est vaste, l'avertit Shadi qui regardait autour d'eux, méfiant et impressionné à la fois.

La voix de Shadi était étouffée, et le sifflement n'arrangeait rien. Mao se gratta plusieurs fois les oreilles afin de soulager ses tympans, mais c'était inutile.

— Quoi ? Tu peux répéter ?

— Non, désolé je n'en ai pas envie ! cria Shadi, visiblement lui aussi touché par ce phénomène. Il ne faut pas oublier que votre compagnon est malentendant...

— C'est pénible ce sifflement...

— Pardon ! Qu'avez-vous dit ?

— J'ai dit ! C'est pénible ce sifflement !

— Quoi ?

— J'ai dit ! C'est pé-

— Tout compte fait, je m'en fous Maître ! l'interrompit Shadi toujours en criant et en avançant sans attendre.

Mao soupira et suivit l'esprit. Il ne comprenait toujours pas comment il pouvait faire confiance à cet être. À leur première rencontre, il s'était présenté en tant qu'esprit de lumière envoyé par la Déesse, mais plus il l'avait côtoyé, plus il avait du mal à y croire. Shadi était toujours moqueur, sarcastique... Néanmoins, il était toujours présent et fournissait une très grande aide à leur groupe maudit. Ils les avaient maintes fois menés sur la voie de la lumière et celle de la sagesse... à sa manière.

— Curieux...

— Quoi donc ?

— Cet endroit est blanc, vaste et tout est comme dessiné à main levée. Rien n'est précis ou complet... J'ai visité de nombreuses chambres d'âme dans le passé et c'est bien la première fois que je vois ça. Habituellement, elle est colorée, et exprime les désirs et la « personnalité » de l'occupant. Certes, on y ressent la même source d'énergie qu'un être de lumière mais...

— Elle s'affaiblit... remarqua Mao.

Il s'éloigna de Shadi et inspecta les lieux de son côté. Peut-être que s'ils fouillaient les bâtiments, ils trouveraient quelque chose... Alors il s'approcha d'un logis, l'observa et le toucha. Il avait l'impression de regarder une feuille de papier griffonnée de trop près et de toucher du carton. À la porte, il y avait une poignée dessinée.

OFF COURSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant