Chapitre 8

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Les bruissements du centre commercial se faisaient entendre jusqu'à la table de la petite bande silencieuse. Yûgi, nerveux, se racla la gorge et demanda d'une petite voix ce qui s'était passé, mais n'obtint aucune réponse...

Miho brisa cette ambiance d'un faux air enjoué en déclarant :

— On devrait remettre notre sortie à une autre fois, quand il fera plus chaud par exemple ! Car le temps gris, le froid, c'est pas top !

— Tu as raison... répondit Anzu qui se leva de table en enfilant son manteau et ses gants. Je vais me reposer pour ma part, donc à la prochaine tout le monde.

La jeune fille brune quitta tranquillement le café tandis que Jôno-Uchi se vêtit dans la précipitation et partit à ses trousses.

— J'vais faire pareil, à plus Yûgi ! Attends-moi Anzu ! Je veux pas faire le chemin seul !

— Magne-toi ! cria-t-elle toujours en train de s'éloigner.

Miho se leva à son tour et finit sa boisson d'une traite. Ensuite, elle jeta un regard noir à Yûgi qui se figea sur place... son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Il se demandait si elle était en colère qu'il ait aidé Honda à la tromper. Après tout, ça serait évident, il était le complice d'un menteur qui la menait par le bout de nez.

— Merci Yûgi, acheva-t-elle avec un léger sourire avant de partir.

Il ne savait comment interpréter cette phrase. Il n'avait pas ressenti d'ironie dans sa voix et le ton était plutôt calme, alors il en avait déduit qu'elle l'avait épargné. Yûgi soupira de soulagement et regarda Mao qui se tenait à ses côtés, les mains dans les poches et les yeux rivés sur la jeune fille qui disparaissait peu à peu.

— C'est fini ?

— Visiblement, dit son compagnon qui se tourna vers lui avec un léger sourire. On peut rentrer ou alors repasser chez le luthier si tu le désires.

— Vraiment ?

— Bien sûr, ça sera notre consolation.

Yûgi souriait pour la première fois de toute cette journée interminable. Il commença à avancer, mais il remarqua peu après que Mao était préoccupé par autre chose. Son compagnon fixait l'horizon, comme s'il voyait une chose curieuse au loin. Yûgi s'apprêta à lui demander ce qui le tracassait, mais le vibreur de son téléphone le ramena à la réalité. Il venait de recevoir un message de la part de son ami Jôno-Uchi. Ce message tenait sur une ligne et disait :

Miho sait tout, Honda est foutu...

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Honda marchait, à bout de force, les pieds traînant dans la neige, tête basse, les yeux rivés au sol. Il ne désirait que marcher sans but dans la ville pour s'apaiser, mais seul l'envie de se cacher l'envahissait. En fait, il voulait être dans un cocon douillet et ne pas frissonner à chaque coup de vent.

À l'entrée de chez lui, il poussa mollement la porte et se dirigea vers l'étage, escaladant chacune des marches d'un pas lourd. Il franchit le seuil de sa chambre et s'effondra sur son lit, la tête dans son oreiller. Il ruminait sans cesse ce que Miho lui avait dit lors de leur petite conversation privée. Une dispute honteuse s'était envenimée juste devant le café, sous les regards curieux des passants.

Menteur !

Pauvre type !

Yûgi avait raison, pensa Honda en soupirant. Elle est déçue et elle me déteste...

OFF COURSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant