Chapitre 18

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Bercé par la lumière, Yûgi se demandait où il était. Allongé sur le sol blanc et chaud, il trouvait ce lieu fort agréable. Il aurait pu s'y reposer pendant des heures, mais la sensation d'être observé le força à se relever. Il s'épousseta et balaya du regard les alentours. Sa chambre d'âme n'était plus esquissée au feutre noir fuyant, mais dessinée avec la précision d'une encre dorée.

— Ma chambre d'âme ?

— Oui... répondit une voix cristalline et venue d'ailleurs. C'est ta chambre d'âme, Hedj.

— Ah... excusez-moi... mais... êtes-vous Horakhty ?

— C'est exact mon enfant. Je suis ravie de te revoir...

Yûgi, gêné, ne sut que dire à part afficher une mine confuse, déclenchant chez la déesse un rire chaleureux. Elle apparut et nimba le jeune garçon de sa chaude lumière. L'adolescent, une fois sa vue rétablie, fut sublimé par cette femme à la beauté indescriptible. La lueur qu'elle dégageait faisait ressortir ses ornements d'or et mettait en valeur son physique parfait. Yûgi en eut le souffle coupé, les joues empourprées face à une telle splendeur...

— Hedj, je te souhaite un bon retour parmi nous.

— Je ne comprends pas, dit Yûgi troublé.

— Tu es un être de lumière Hedj, et tu as parfaitement rempli ta mission.

— Vraiment ? De mes souvenirs, ce n'est pas du tout le cas.

— Ta mission était d'aider le pharaon sur la voie de la rédemption. Grâce à ta seule présence et l'amour que vous avez partagé, tu lui as retiré toute envie d'arracher des vies pour Zorc.

— Dieu merci, souffla Yûgi la main posée sur sa poitrine. Toutefois, je suis toujours confus...

— Oui, tu as perdu une partie de tes souvenirs et de tes dons volontairement. Tu peux les récupérer en traversant cette porte.

Une porte apparut parmi d'autres, ornée d'un symbole d'Ânkh en son centre.

— Il te faudra du temps pour tout appréhender, alors sois patient avant de revenir auprès de tes proches.

— D'accord ! Et merci beaucoup...

— Hedj...

— Oui ?

— Aide Kura, il est totalement perdu.

— Je ferai de mon mieux.

Ils échangèrent un sourire et Yûgi prit congé. Enfin prêt à accomplir sa mission, il s'engouffra dans la lumière sans peur ni tremblement...

Hors de ce monde...

Yûgi était dans le coma depuis trois mois. Mao venait tous les jours voir l'évolution de son état, accompagné de son grand-père, de Jôno-Uchi et d'Anzu. Ils étaient fort inquiets, mais le blond faisait en sorte de remonter le moral de la petite troupe. Anzu était souvent prise de remords et sanglotait pendant de longues minutes sans raison apparente. Cela agaçait d'ailleurs un peu Mao qui n'hésitait pas à le montrer... Il savait que son compagnon allait se réveiller, car sa lumière d'antan était de retour et plus forte que jamais.

— Bon, je pense qu'il est temps pour nous de rentrer, déclara Jôno-Uchi en s'étirant. À demain.

— À demain, répondit tout le monde en chœur.

— Tu peux prendre une pause Mao, je reste là encore un peu, renifla Anzu.

— Rentre chez toi, ça vaut mieux, répondit-il sèchement les sourcils froncés comme à son habitude. Ça fait déjà longtemps que tu es là, tu dois être... fatiguée.

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