- Mattew ?
Il fit volte-face, et me dévisagea, l'air encore plus surpris que je ne l'étais.
- Halley.. Qu'est-ce-que tu fais ici ?, me demanda-t-il, troublé.
- Et bien, je suis venue voir mon petit fr
- Tu sais que c'est pas l'étage pédiatrie ici ?, m'interrompa-t-il, sifflant entre ses dents.
- J'me suis trompée d'étage.
-Mais bien-sûr, lança-t-il en roulant des yeux.
- C'est quoi ton problème, grondai-je.
- Tu m'espionnes, c'est ça ?
- Evidemment que je t'espionne, c'est que maintenant que tu t'en aperçois ? J'ai que ça à faire de mes journées, ma vie ne tourne qu'autour de toi, répondis-je sarcastique, mais.. Tu faisais quoi toi ?
- Je rendais visite à ma grand-mère, moi, affirma-t-il sans hésitation.
- Ta grand-mère que t'appelles « madame », soufflai-je en levant les yeux au plafond, en associant le protagoniste de la conversation que j'avais surprise quelques secondes plus tôt à Mattew.
- T'as dis quoi là ?
- Rien, j'ai rien dit, et j'ai rien à te dire.
- Et bien ça tombe bien, parce que moi, j'ai beaucoup de choses à te dire.
- Je crois pas avoir envie de t'écouter.
- Dommage, parce que je crois pas t'avoir donné le choix, chuchota-t-il à mon oreille, en passant son bras derrière mon dos, pour appuyer sur le bouton du dernier étage, ce qui lui laissait au moins 10 minutes, étant donné la lenteur de l'ascenseur et la descente.
Je souris malgré moi, et le laissai poursuivre, en croisant les bras sur ma poitrine, tandis qu'il s'adossait contre la paroi qui me faisait face, dans un air de défi.
- Je suis heu.. il marqua un temps d'hésitation, heureux de t'annoncer que mes potes musiciens ont vraiment hâte de t'écouter leur faire une démo demain soir.
- Pardon ?? Je manquai de m'étouffer.
- Quelque chose d'autre de prévu ?, me lança-t-il, un sourire espiègle accroché sur ses joues.
- Mais.. Je t'ai jamais dit oui..
- Ah... J'ai dû mal comprendre alors.. J'ai probablement perdu l'esprit sur ta langue, me taquina-t-il en faisant allusion à notre dernier et premier baiser. Je mordis ma lèvre inférieure en repensant à la sensation de sa bouche sur la mienne, mon pouls s'accélérant.
- Il faut vraiment que tu le récupères alors, lui susurrai-je, en souriant d'un air entendu.
Il ne lui en fallut pas plus. Il passa de nouveau son bras autourderrière mon dos pour presser le bouton du dernier étage, l'ascenseur étant déjà arriver au rez-de-chaussée.
Il me plaqua contre la paroi et m'embrassa avec ardeur, passant ses doigts froids dans mon dos, provoquant un frisson délicieux en moi. Puis il ôta ses mains de mon échine, pour les glisser délicatement dans les poches arrières de mon jean. Il recula alors contre la paroi opposée, m'attirant contre lui, ne laissant aucun centimètre entraver nos deux corps. Je sentis avec une certaine satisfaction l'objet de son entre-jambes se dresser derrière la fine barrière deson pantalon. Je lui lançai un sourire malicieux. Il me rendit mon sourire, en haussant les épaules, me faisant croire à son innocence. Il retira sa main droite de mon postérieur pour placer avec douceur une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, et, me regardant profondément dans les yeux, il me dit, comme une confession :
- Tu es magnifique Halley.
Comme sur la reconnaissance d'un mot de passe, le mur de l'ascenseur s'ouvrit de part et d'autre dans son dos, le faisant chavirer sous mon poids, dépourvu de son soutien de fer. Je tombai à plat ventre sur le sien dans le couloir de l'ultime étage, mes bras de chaque côté de son visage, m'empêchant de l'écraser complètement. Nous éclatâmes de rire. L'espace d'un instant, je dois admettre que j'ai eu peur. Peur de voir Mattew cesser de respirer, comme Scott quelques jours plus tôt. Il s'aperçu de mon trouble et me demanda :
- Qu'est ce qu'il y a ?
Une voix surgit de nulle part, accompagnée d'un faisceau de lumière nous éblouissant sans scrupule.
- Une effraction, voilà ce qu'il y a ! Le gardien de nuit, compris-je.
Mattew me fit rouler sur le côté avec empressement, et couru à l'autre bout du couloir, vers l'escalier de secours. Je me retrouvai assise par terre, hébétée par ce qu'il venait de se passer. Je lançai un regard vers le gardien qui secouait la tête en regardant Mattew prendre les jambes à son cou, qui devenait mon seul témoin. Il haussa les épaules en guise de réponse au questionnement que jen'avais pas formulé.
- Je vais devoir vous raccompagner mademoiselle, et ne me dîtes pas que vous étiez en visite d'un proche, parce que vous devriez savoir que l'heure des visites est largement dépassée, me dit-il.
Une fois dans ma voiture, je repensai à cette fin de soirée, à Mattew et à sa fuite. Décidément, il y avait quelque chose chez lui qui m'échappait... D'abord le lendemain de notre première rencontre, ensuite la fois où il m'avait redonné son numéro, après chez moi, et maintenant ce soir... Comme s'il fuyait quelque chose.. moi ?Comme la première fois, j'avais remarqué la peur remplir ses yeux, en un instant ; en apprenant l'heure, où envoyant le gardien, c'était la même peur qui le rongeait.
Une fois arrivée dans mon studio, je me déshabillai, et en pliant mes affaires, je trouvai un papier plié dans la poche arrière de mon jean.. Je le dépliai soigneusement, et lus : « Voici le numéro de mon ami batteur, tout le groupe t'attend impatiemment. Je t'en prie, appelle-le ça me ferait vraiment plaisir. Tu as un talent incroyable Halley... Ne sois pas égoïste, partage-le. Je t'embrasse. M. »
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Ces Poussières Filantes
RomanceHalley vient d'avoir 18 ans. L'âge des fêtes, des aventures, de l'impossible et de l'insouciance ? Pour elle, pas vraiment. Son petit frère est à l'hôpital et, quelles qu'en soient les raisons, elle porte sa part de culpabilité et de remords. Mais...