Chapitre Premier

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A gauche, à droite, tu tires. A gauche, à droite, tu tires.

Voilà le mantra que je me répète depuis que je suis sorti de la voiture. Mission de repérage mon cul. Le boss veut surtout qu'on s'amuse à en buter deux ou trois. Bah, c'est pas plus mal que ça, au final.

Un sifflement retentit soudain dans la nuit et je sais ce qu'il signifie : c'est le signal.
J'avance à gauche, à droite et me cache derrière un pilier. La porte de service.
Elle n'est gardée que par deux gars. Ça devrait le faire. Facile même.
Je fais un signe avec ma main et tires. Je ne me retourne pas, on ne sait jamais.

Mais le bruit de corps qui s'écroulent et l'odeur caractéristique du sang me confirment bien que les deux gardes ne sont plus une menace. Je tourne la tête vers mon coéquipier pour cette mission, et nous avançons vers ladite porte de service.

-Putain mec, lâche Hidan, dans quoi on nous a fourré ?

-Dans une mission, sombre abruti. Je réponds du tac au tac.

Bon ok, je suis peut-être un peu dur, mais ce genre de mission est cruciale, et je ne peux pas me permettre de perdre mon temps avec des gens comme Hidan.

-Bon, on entre.

-Et s'il y a des gars de l'autre côté ?

-Comme pour eux, je lui réponds en désignant les deux hommes au sol.

-Ça marche.

Voilà. Ça c'est l'avantage de travailler avec Hidan. Quand il faut tuer, il tue et ne pose pas de question. Et je ne lui reprocherai jamais ça. Dans ce métier, il faut faire preuve de beaucoup de sang froid, surtout si on veut survivre.

Revenons à nos moutons. Il a raison. S'il y a des gars derrière, on devra obligatoirement les réduire au silence, radicalement. Mais on se fera remarquer. Et c'est pas ça qu'on cherche. Bon.

-Mec ?? On fait quoi ?

-Prêt pour la varappe ? je demande

-Toujours.

Je hoche la tête, satisfait, avant de me tourner vers la paroi du mur. C'est raide, mais pas d'autre choix.

-La canalisation ?

-D'autres choix ?

-Négatif.

-Alors ouais, la canalisation.

Je regarde le fameux tuyau et pose mes mains dessus. Merde, c'est humide. On est pas sortis...

-Fais gaffe, c'est humide, je le préviens.

-Je vais la tuer.

-Ouais, moi aussi.

Je sais de qui il parle, et je suis totalement d'accord. Je vais la buter à notre retour à la base.

Je continu à escalader ce putain de tuyau, en poussant toutes sortes d'injures dans ma tête, pour la même personne.
Trop occupé à m'occuper du courroux de ma boss, je ne vois même pas que je suis arrivé en haut. J'aide Hidan à monter et essaye de trouver un endroit ou passer pour s'infiltrer dans le bâtiment. Mon regard s'arrête bien vite.

-Putain, t'es sérieux ? D'abord la tuyauterie, et après, le conduit d'aération ? Mais tu veux ma mort ?

-La ferme. On a pas d'autres choix. Arrête de faire ta chochotte et bouge ton cul.

J'ouvre la grille et regrette mon choix. Je n'ai jamais fait ça. Ça risque d'être une première fois inoubliable...
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En fait... Non, je vais vous passer les détails.

-Bon, à la réflexion, c'est toi que je vais tuer, marmonne Hidan.

-Plus tard. Aller, on y va.

Le bâtiment est étrangement désert, je n'aime pas ça. Ça sent le traquenard à des kilomètres. Ça empeste même. Mais bon, tant pis, il faut continuer à avancer.
Je nous fait bifurquer à gauche, sur un couloir sombre où sont accrochés des tableaux qui valent sans doute une fortune.
Soudain, j'entends des voix qui viennent vers nous. Je fais aussitôt signe à Hidan de se cacher, ce qu'il fait aussitôt.
Deux mecs passent près de nous sans nous voir, et j'essaye de savoir de quoi ils parlent, mais je n'entends rien.
Une fois qu'ils sont suffisamment éloignés, nous reprenons notre course.
Quand j'entends alors un bip dans mon oreille. J'appuie sur mon oreillette, et la voix de mon guide retentit :

-Tout droit, il y a la chambre de son bras droit. Et il est seul. Bougez vous.

-Merci, je réponds. On rentre après ça.

-Bien.

Puis la communication s'arrête, et je fais ce que la voix m'a indiqué, je files tout droit. Je plaque mon oreille contre la porte, écoutant. J'entends la voix de ce putain de mec mais... il n'est pas seul. J'entends une autre voix. Sauf qu'on dirai que l'autre personne souffre. Putain, mais il se passe quoi dans cette chambre ?! Tant pis, je l'enfonces. Et là scène à laquelle je dois faire face me laisse bouche bée : ce n'est pas le bon type ! Il faut que je me dépêche ! Je m'apprête à tirer sur ce sale imposteur, quand la fille qu'il tient par la taille attire mon attention.

Elle doit avoir 21 ans tout au plus et ne doit pas être là de son plein gré. Ses yeux sont remplis de peur et elle me regarde comme si j'étais son sauveur.
Quand soudain, le type la place devant lui. Quelle ordure ! Il se sert d'elle comme d'un bouclier ! Si je tire, elle meurt.
D'habitude, je n'ai pas de mal à sacrifier s'il le faut mais là, je ne peux pas tuer cette fille. Bordel de bordel de merde ! Vite, un plan ! Euh... Bon, ça peut marcher.
Je dévie mon pistolet et tire sur la cheminée, plus précisément sur la statuette en verre. Faites que ça marche !
La fameuse statuette éclate et les morceaux de verre éclatent à leurs tours de partout, et l'un d'eux va se nicher dans l'œil du type. C'est ma chance ! J'attrape cette fille par le bras et l'attire hors de la chambre en courant.

Nou longeons les couloirs, sa main dans la mienne. Un bruit d'explosion se fait entendre. Pa besoin d'être devin : on nous tire dessus ! Rhaaa, fais chier !! Dans quoi je me suis fourré ? Et où est ce crétin d'Hidan ??

Bon. Pas le choix. Je prends la fille par la taille et tire. La fenêtre explose en mille morceaux et je nous fais sauter. J'ignore le cri de peur de la fille et ses sanglots, et prie plutôt pour qu'on s'en sorte.

La rencontre avec le sol est brutale. Nous roulons, collés l'un à l'autre et je me dépêche de me relever et d'attraper sa main à nouveau. On cours alors le plus vite possible, et passons par le trou que Hidan et moi avons fait plus tôt dans les barbelés.

Nous continuons à courir, jusqu'à l'orée de la forêt. Là, on est en sécurité, j'en suis sûr. J'en profite donc pour la regarder. Elle a du sang sur le visage et un morceau de verre dans l'arcade sourcilière. Il faut qu'on se dépêche de rentrer.

-Ça va ? Je lui murmure.

Elle ne me répond pas et baisse la tête. Je crois entendre un faible "merci", et je souris. Pauvre fille, ce n'est pas un environnement pour elle, ça.

Puis, un détail me percute : où est Hidan ?!

Je tourne la tête vers le bâtiment d'où nous venons, et je réalise. Non ! Qu'est ce que j'ai fait ?! Je me retourne vers la fille. Je sais ce que j'ai fait. Je viens de sacrifier la vie d'un camarade pour une inconnue. Je viens de transgresser la loi des espions. Et je sais ce que cela augure. Je vais me faire tuer. Par ma boss, mais surtout par la honte et le remord. Une inconnue au prix d'un collègue de travail.
Ce soir, un homme est mort. Ce soir, Hidan est mort. Par ma faute.







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Alors voilà, je me lance dans une nouvelle histoire, qui me trotte dans la tête depuis un moment. Dites moi ce que vous en pensez, ça me ferai vraiment plaisir ❤️🙏😄

Je vous aime tous très fort 💕💕💞
Plein de bisous 💋💋
Mademoiselle_Nara 🐄🐄

Black Jack Love Où les histoires vivent. Découvrez maintenant