Chapitre second, ou le début des ennuis...

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Un homme vient de mourir par ma faute. Un collègue vient de mourir par ma faute. Un ami vient de mourir. Par ma faute. Je suis un monstre.

Je regarde la fille qui est assise à côté de moi. Je ne lui en veux pas. Rien de tout cela n'est de sa faute. Je ne peux rien lui reprocher. Je viens de commettre un acte irréversible et très coûteux, et je suis le seul responsable ici.
La voix de la fille me tire de mes sombres pensées :

-Pardon, mais, est-ce que tu peux me dire qui tu es ?

Je tourne brusquement la tête vers elle. Elle a une voix très douce et un joli visage. Mais elle veut des réponses. Et les trottoirs de villes ne sont pas des endroits très confortables. Sauf que, si je la ramène à la base, je sais ce qu'il va se passer. Cependant, c'est le seul endroit ou on sera en sécurité. Tant pis, je prend le risque, et en assumerai toutes les responsabilités.
Je me lève alors et lui tend la main :

-Viens. Je t'amène d'abord en lieu sûr. Et après, on parlera, Petite Fleur.

Elle me sourit doucement et saisit ma main. On va devoir marcher. La nouvelle a due arriver à la base, et ma boss est sans doute dans une rage folle. Là aussi, je vais devoir répondre de mes actes.

Nous marchons une petite demi-heure, avant d'arriver devant une porte en bois avec le logo de ma boîte. Je passe la main sur la troisième brique et tape le code et fait la reconnaissance faciale.
J'ouvre la porte et invite cette fille à rentrer. Mon arrivée à dû être envoyée à l'accueil, on ne va pas tarder à me convoquer. Je prend donc la direction de la salle de réunion, une grande pièce circulaire avec des vitres. Une grande table en acajou au milieu et des dizaines de chaises autour.

À peine deux minutes plus tard, plusieurs personnes pénètrent dans la salle et dévisage la fille à mes côtés, sans rien dire, et s'assoient a une place libre. Tous me regardent comme si j'étais la peste en personne.
Je sens la main de cette fille serrer très fort la mienne, comme si sa vie en dépendait. Ce qui est un peu le cas...

Mais soudain, la porte s'ouvre sur une jeune femme, dont le visage est tordu par la colère et dont la fumée sort des oreilles. Elle referme la porte, qui claque à en faire trembler les murs. La petite à mes côtés se crispe, je le sens.

-Amber, je commence. Je suis...

-Fermes ta gueule, putain !!! Est-ce que tu sais ce que tu viens de faire ?!!

-Amber, crois-moi, je peux...

Mais une chaise éclate contre le mur, jetée par Amber. Merde, elle est vraiment colère.

-Est ce que tu sais le temps qu'il m'a fallut pour former des gens ?! Pour monter cette entreprise ?!! Est-ce que tu sais tous les sacrifices que j'ai fait, Uchiwa ?!!! Parce que tu viens de tout, TOUT bousiller !!!

-Je sais...

-Non, non, apparemment tu ne sais pas ! Commente-t-elle sarcastique. Tu sais quoi Uchiwa ? Ton père aurait honte de toi !!

Je tique. Sa remarque me fait vraiment mal, je sais que j'ai merdé, mais quand même...

-Tu ne peux pas dire ça.

-Ah ouais ? Qui t'a épaulé à la mort de ton père ? Qui te donne toutes les missions que tu veux ? Qui te donne ta paie tous les mois ?! Hein ?! C'est qui ?!

Je ne peux que m'incliner. J'ai merdé, encore. Mais je dois faire quelque chose. Pour la fille au moins.

-Amber, je sais, j'ai fait une erreur impardonnable. Mais j'ai sauvé une vie, et la vie en question a besoin de soins, d'urgence.

Le regard d'Amber se pose alors sur la fille à mes côtés, qui s'agrippe très fort à ma main.

-Oh, et toi, tu es ?

-Je... Je m'appelle Sakura... Je suis désolée, mais... Où suis-je ?

-Pas à ta place, intervient une voix sur ma droite. Je me retourne et observe le dernier membre de ma famille qu'il me reste. Son regard juge Sakura, et ça ne me plaît pas du tout, allez savoir pourquoi...

-Ce qui veut dire ?

-Ce qui veut dire que cette gamine, aussi mignonne soit elle, n'est qu'une fille à papa qui ne sais rien faire d'elle même. C'est quoi ton nom de famille ?

-Euh... Haru... Haruno.

-Sans déconner ?!

-Heu, et bien oui...

-Et tu étais là-bas pour quoi ?

-Je... Je ne sais pas. Ils sont venus me chercher chez moi et ils m'ont embarqué... Ils m'ont dit que mon père et ma mère n'avaient pas fini de payer leurs dettes...

-Fais pas ton innocente !

-Je n'avais aucune idée de ce dont ils parlaient, je vous le jure !

-Mouais, c'est ça. Passons outre. Tu savais ce que c étais leur métier, à tes parents ? Continu une autre voix, celle du frère de Amber.

-Politiciens.

Amber éclaté soudain de rire, mais d'un rire amer.

-Politiciens ?! Tu crois réellement qu'ils étaient politiciens ?!

-Bah, euh, je... C'est ce qu'ils m'avaient dis, en tous cas...

-Alors désolée de te l'apprendre, mais ils t'ont menti ma puce.

-Non, mes parents n'étaient pas des menteurs !!

-T'es parents faisaient parti d'un réseau de dealer, miss.

Haruno, Haruno, Haruno... Bordel, ça me revient ! C'était une vielle affaire, mais je m'en souviens ! Quel bordel, maintenant qu'on en parle...

-Un réseau de... de dealer ?

-Eh oui. Tu dois sans doute avoir plein de questions, mais je ne te donnerais pas la joie de te donner les réponses.

-Amber, ça suffit ! Elle est déjà toute retournée, et elle est blessée ! Laisse-la respirer deux minutes et se faire soigner, après on verra !

Je vois ma boss se pincer l'arrête du nez, puis souffler, avant de relever les yeux vers nous :

-Bien. Ma jolie, suis Karin, la rousse. Elle va te soigner. Ne t'en fait pas, personne ne va te faire de mal.

Amber lui sourit et Sakura se lève en tremblant un peu, mais elle saisit tout de même la main tendue d'Amber, qui la confie ensuite à Karin, notre infirmière en titre. Une fois la porte de la salle refermée, Amber se retourne vers moi, et tout les regards également. Si elle vient de se montrer douce avec Sakura, elle ne va pas être aussi tendre ave mon cas. Et apparemment, personne ne va me soutenir. Je passe ma main dans mes cheveux, prêt à ce que le dragon que j'ai déclenché chez ma patronne crache ses flammes...

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