Black Jack Love

16, chacun son point de vue

~ AMBER ~

En perspective, si on fait le bilan de ma vie, on s'aperçoit que ce n'est pas un chef d'œuvre. Je suis venue au monde, ma mère est morte, mon frère s'est mis à s'en foutre de moi, mon père me hait, et j'ai fait 4 fausses couches en tout. Donc, non, ma vie n'a pas été grandiose. Et elle ne l'est toujours pas. Enfin... Ça vous est déjà arrivé de tomber amoureux ? De rencontrer LA bonne personne ? Celui ou celle qui fait battre votre cœur si vite que vous avez l'impression qu'il va sortir de votre corps ? Eh bien, moi, je l'ai connu. Le jour de mes 5 ans, je courais, et je suis rentrée dans quelqu'un. Lorsque je me suis relevée, je suis tombée aussitôt amoureuse du garçon en face de moi. C'est dingue, on ne s'y attend pas, ça nous tombe dessus à l'improviste. Et, finalement, on se rend compte que c'est la meilleure chose qui nous soit arrivé. Aujourd'hui, nous sommes ensembles, mais je vous mentirais si je vous disais que tout a toujours été simple. Parce que non, ça a même été la galère. Et que je fais pas si, et qu'il fait trop ça... Enfin bref, ça n'a pas toujours été la vie en rose. De plus, ce qu'on veut le plus, c'est avoir un enfant.

Je repense à ce que me disais Sasuke, et il n'a pas tort. Pourquoi vouloir un enfant quand on a un tel cadre de vie ? C'est vrai que ce ne serai pas le meilleur cadre de développement pour un enfant, mais voilà. Si on veut à tous prix un enfant, c'est parce qu'on s'aime. Non seulement pour ça, mais si on en avait un, cela serai également notre porte de sortie pour profiter d'un monde meilleur, d'un monde... normal.
Quand j'étais petite et que je me regardais dans le miroir, je voyais une fille cool qui éliminait les gens néfastes. Mais aujourd'hui, quand je me regarde à nouveau dans le miroir, je ne vois plus cette fille si courageuse, seulement un reflet trouble, comme si je ne savais plus quoi penser de moi. Comme si, à mes yeux, je ne valais plus rien. Et c'est triste de penser ça, à 25 ans seulement. Je me demande bien ce que je penserai de moi dans vingt ans. Ça risque de pas être très encourageant...

Quoi qu’il en soit, je suis aujourd’hui dans ma chambre, à l’agence U&NSpy, plus précisément dans la salle de bain, a essayer de cacher l’énorme marque rouge sur ma joue. Quand j’étais gamine, je pleurais à chaque fois que mon père levait la main sur moi. Il le faisait lorsque nous étions seuls tous les deux, bien entendu. Avec le temps, j’ai appris à supporter la douleur, et je reste stoïque face à tous ces coups que mon père m’inflige. Là encore, il n’y est pas allé de main morte, ma joue gauche est aussi rouge qu’une tomate mûre. Si Itachi voit ça, il va péter un câble. En plus de celui qu’il va péter en voyant mon atèle au poignet. Il n’est pas cassé, même si ça ne serait pas une première, il est juste foulé. Bon, c’est moins pire que ce que je croyais.

Je sursaute d’un coup, quand j’entends la porte de la chambre s’ouvrir et se refermer. Je me précipite sur la poignée de la porte de la salle de bain et pousse le verrou, empêchant quiconque d’entrer. Il tente de l’ouvrir, mais je m’y adosse et me laisse descendre progressivement, les larmes aux yeux.

-Ouvre Amber ! Putain, ouvre la porte !

-Non ! Tu, je... je ne veux pas que tu vois ça !

A présent, les larmes coulent sur mes joues, et je sanglote :

-Ma chérie, ouvre, s’il te plaît. Laisse-moi voir.

Sa voix est douce, je me relève et ouvre doucement le verrou, puis la porte. Il a un temps d’arrêt face à mon visage, mais lève doucement sa main et me caresse délicatement la joue rougie.

-Mon ange, je... je m’en veux, j’aurais dû être là et...

-Non, rien de tout cela n’est ta faute Itachi. Tu n’y es pour rien si mon père aime s’en prendre à moi.