Prologue

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Ennui. Ennui. Ennui.

Cela faisait bientôt un mois qu'on ne l'avait pas appelé pour une enquête.

Sherlock Holmes s'ennuyait.

Prostré dans son canapé, l'homme était imbuvable et particulièrement pour son colocataire, le docteur John Watson.

-Tu pourrais trouvé une occupation - autre que tirer sur le mur car je crois que Madame Hudson n'apprécie pas.

Pas de réponse.

Un bip indiqua à John qu'il avait reçu un message.

Je t'attend ce soir au Indiny Destiny ;) Sarah

Grognement de Sherlock.

-Je suis désolé Sherlock mais je ne pourrai pas te tenir compagnie ce soir.

Pas de réponse. Cela en devenait agaçant.

-Je sors avec Sarah.

-Ennuyeux, lâcha le sociopathe - toujours sur son canapé en position je boude le monde entier car je m'ennui.

Watson leva les yeux au ciel exaspéré par le comportement de son ami.

-Par pitié Sherlock faite quelque chose ! s'écria le docteur. N'importe quoi! Non, tout compte fait oubliez ce que je viens de dire. Je n'ai pas envie de trouver encore une tête dans le frigo ni que ce pauvre mur subisse de nouveaux sévices.

Nouveau silence.

-Tu devrais essayer des activités un peu plus saines -et normales, continua John, comme la poterie ou la peinture à l'eau.

S'attendant à une réplique cinglante, le médecin fut un peu plus que surpris des yeux intéressés de son ami.

Il fallait d'urgence que Lestrade appelle ! pensa Watson horrifié par une vision de Sherlock Holmes en train de faire de la poterie.

oooooo

Scott Canavan luttait depuis plusieurs heures contre un terrible ennemi, la poussière. Armé de son aspirateur dernière génération, le concierge du Glass Block traquait dans le moindre recoin la trace de l'ennemie des asmathiques et des maniaques de la propreté - dont faisait parti Scott Canavan.

Le concierge passait rageusement l'aspirateur de la moquette du quinzième étage tout en maudissant ces foutus gamins qui osaient marcher dans son immeuble avec des chaussures pleines de boues. Mais s'il se plaignait, il risquait de s'attirer la foudre de leurs parents plus que riches et qui occupaient des postes importants dans la finance ou le gouvernement.

Scott se permit un sourire et une petite pause devant la porte qui portait le numéro 4. Le concierge savait parfaitement qui habitait cet appartement. Il s'agissait de la séduisante et mystérieuse avocate, Mindy White. D'ailleurs chaque matin à sept heure pile il se tenait derrière son comptoir juste pour apercevoir la belle sortir de l'immeuble. Le concierge n'avait jamais osé l'aborder.

Alors que son esprit divaguer vers des pensées peu catholiques, les yeux de Scott s'arrêtèrent sur une étrange tâche brune sous la porte de l'appartement de Mrs White. Le concierge se mit à quatre pattes pour analyser ce nouvel ennemi de la propreté. Etrange la texture et l'odeur lui rappelait quelque chose...mais quoi? Soudain un affreux doute lui tordit l'estomac. Il frappa à la porte.

Personne ne répondit.

Il frappa de nouveau.

Pas de réponse.

Scott savait pertinemment que la jeune femme n'était pas sorti de la matinée. Il avait seulement passé l'aspirateur à cet étage, si l'avocate était sortie il n'aurait pu que la voir passer.

Le doute se transforma en une certitude. Quelque chose était arrivée à Mrs White !

Le concierge se mit à tambouriner la porte en criant son nom. Mais toujours aucune réponse.

Des voisins curieux ouvrirent leur porte pour voir ce qu'il se passait. Scott se souvint qu'il possédait un double des clefs de tous les appartements. Il se précipita pour les chercher. Mais lorsqu'il enfonça la clef dans la serrure, une résistance l'en empêcha. Une autre clef se trouvait à l'intérieur et l'empêchait d'ouvrir. Scott se résigna à appeler des secours.

oooooo

Le corps avait été lacéré de coup de couteau. On devinait à peine le visage de la jeune avocate. L'appartement entier était couvert de tâche de sang, à croire que le meurtrier avait trainé sa victime un peu partout avant de la déposer dans sa chambre. Lestrade poussa un soupir, chaque nouveaux meurtres le poussait à remettre en question la limite en l'humanité et la monstruosité.

Ce crime aurait pu être banal, un simple assassinat à coup de couteau et de plus la victime était une brillante avocate qui s'était fait de nombreux ennemis et se faisait enviée par ses pairs. Seulement l'appartement et la chambre de la victime avait été fermés de l'intérieur. Pas d'évasion possible par la fenêtre, on était au quinzième étage d'une des plus grandes tours de Londres. C'était comme si le meurtrier pouvait se rendre invisible ou traverser les murs. Cette affaire lui rappelait désagréablement un livre qu'il avait lu mais dont il n'arrivait plus à se souvenir du titre.

Il avait besoin de lui. Encore une fois.

Il devait l'appeler malgré les protestations de Anderson. Lestrade prit son portable à contre-coeur et tapa:

On a besoin de vous pour une affaire au Glass Block. Lestrade.

La réponse ne se fit pas attendre.

Ce n'est pas trop tôt. J'étais sur le point d'envisager de faire de la poterie ou de la peinture à l'eau. SH

Lestrade leva un sourcil interrogateur. Qu'est-ce que c'était cette histoire de poterie et de peinture? L'inspecteur haussa les épaules, il avait renoncé depuis longtemps à comprendre ce sociopathe.

Sherlock : A story of pottery and watercolorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant