Quatre heures légendaires

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Interstice de tes genoux assemblés rapidement pour m'accueillir. Petite jupe, petite clope au bec, petit vent choppé sur la langue, je me sens mignonne sous ton regard, d'ailleurs tu me répètes que ma face est belle, et je joue avec le tissu de ton pantalon pour m'amuser.

Côme et tes jambes fines à en faire peur, ton regard de tueur, ton odeur de caramel brûlé et tes mains sèches. Tu respires la désuétude, tu es sage dans ta lenteur, et sous la lumière tamisée du salon tu reluques les anges avec ta gueule de mannequin, tes cernes en lune et la boue sur la pointe de tes chaussures. 

Sans cesse tu as l'œil qui te gratte, sans cesse prêt à éternuer, à vendre ton âme au premier passant.

Cette soirée est la soirée de notre rencontre amoureuse, j'en tremble encore de ce ventre qui se serrait et se soulevait au gré de tes œillades, qui me démangeait continuellement.

Tu portais un pull noir gris et marron, tu frissonnais car les fumeurs avaient ouvert des fenêtres sur la nuit. Du vin à une extrémité de la bouche, une haleine parfumée aux fruits alcooliques, un avis imprécis, une allure divine au bord de la fête, comme reculé, comme seul à pouvoir continuer de danser même si la musique est éteinte.

J'ai le manque de ta beauté, de tes espaces et de tes blagues désabusées.

J'ai faim de ton visage et de la douceur subite de tes joues. 

Ton absence est d'une fulgurance terrifiante, toi mon abominable flingué. Côme ton prénom me donne inévitablement la nausée.

Apocalyptic LouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant