Chapitre 17: Cassandre

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Dimanche :

            D'un bon, je me levai de mon lit. Mon téléphone glissa sur le sol, je le ramassai et revins sur le dernier appel reçu afin d'être sûre de ne pas avoir rêvé. Je fixai celui-ci, les larmes aux yeux, je n'avais pas rêvé. C'était bien réel. Sans prêter attention à l'heure qu'il était, je fis défiler mon répertoire jusqu'au nom de Taylor. Je n'avais pas eu de ses nouvelles depuis trois jours, mais je savais qu'il était venu voir Tess à l'hôpital. Les infirmières me l'avaient dit et mon père aussi d'ailleurs et nous avions une discussion assez houleuse à ce sujet encore une fois.

-Oui... répondit-il d'une voix endormie.

-Taylor, dis-je d'une voix tremblante.

-Cassandre, il est six heures du matin... C'est dimanche et il y en a qui essaie de dormir.

-Elle s'est réveillée.

-Quand ?

-A l'instant, l'hôpital vient de me téléphoner.

-Je passe te chercher dans un quart d'heure.

*****

            Trente minutes plus tard, Taylor se gara sur le parking de l'hôpital. Il n'avait pas prononcé un seul mot durant le trajet. Juste un bonjour quand il était venue me chercher. Il avait l'air épuisé, des cernes avait élu domicile sous ses yeux rougis. Il n'avait plus une barbe de trois jours, mais plutôt d'une semaine. Je restai à une distance respectable de lui, quelque chose avait changé mais je n'arrivai pas à voir quoi. Il était froid et distant et cela me mit mal à l'aise. Je l'avais laissé tranquille ces derniers jours, mais il allait bien falloir que l'on parle de Tess. Je n'avais d'ailleurs pas réfléchis à la façon de lui annoncer que Taylor était son père.

            Alors, que je continuai jusqu'à l'ascenseur, Taylor s'arrêta près de la machine à café. Je le rejoignis, il ne leva pas les yeux vers moi, à aucun moment son regard ne s'était posé sur moi et mon malaise grandit encore un peu plus. Il devait appréhender la rencontre avec sa fille, même s'il l'avait déjà rencontré, le contexte était différent.

-Tu veux un café, me demanda-t-il sans me regarder.

-Non, je suis incapable d'avaler quoi que ce soit.

-Ok. Je vais en prendre deux quand même. Je sens que je vais en avoir besoin.

            Munit de ses deux cafés, nous montâmes dans l'ascenseur. Nous étions seuls. Il but une gorgé de son premier café et grimaça. Je n'arrivai pas à rester calme, tellement d'émotions de bousculèrent en moi. L'euphorie de retrouver ma fille, l'angoisse de lui présenter son père et la peur d'affronter le mien. J'étais perdue et le seul homme sur lequel je pouvais compter avait un comportement des plus étranges.

-Je te trouve bizarre. Est-ce- que ça va ? osai-je demander.

-Avant que tu ne reviennes dans ma vie, j'allais très bien. 

            Ce fut comme si je recevais un coup de poignard. Je le dévisageai sans rien dire, choqué par sa phrase. Et je réalisai que jamais il ne me pardonnera de lui avoir caché Tess. Je sentis les larmes monter, une glissa le long de ma joue.

-Je suis désolée.

-Arrête de t'excuser, tu me fatigues.

            Les portes s'ouvrirent enfin. Il me laissa passer devant lui. J'avais l'impression de revenir huit ans en arrière lorsque je l'avais rencontré la première fois, quand il était arrogant avec moi. En même temps, il n'avait jamais vraiment changé, juste un peu apaisé durant les quatre années que nous avions passées ensemble. Mais là, c'était différent, il était en colère, furieux et je ne savais quoi d'autre. Est-ce-que je le connaissais encore ? Était-il toujours le même homme que lorsque je l'avais quitté ? Je fus sortie de mes pensées lorsque la porte de la chambre de Tess s'ouvrit sur le docteur Dan.

Huit ans après (TAD-MED Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant