Epilogue

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Trois ans plus tard

PDV TAYLOR


-C'est pas possible !!

-Laisse-moi faire. On croirait que tu n'as jamais fait ça de ta vie.

            Jessy saisit ma cravate et commença à en faire le nœud. Elle souriait et rayonnait dans sa robe rose pâle. Moi, j'étais nerveux comme jamais je ne l'avais été. Même un procès difficile et compliqué n'avait jamais eu cet effet là sur moi. Je passai une main dans mes cheveux pour me calmer.

-Mais arrête voyons, tu vas te décoiffer, râla mon amie. Tu as déjà gardé ta barbe de trois jours, si on pouvait faire en sorte que tes cheveux soient en ordre, ce serait bien.

-Maman !!

            Un petit blond entra en trombe dans la chambre. Haut comme trois pommes, il ne manquait pas d'énergie et avait le don de rendre sa mère folle. Elle ajusta ma cravate et reporta son attention sur son fils.

-Que se passe-t-il mon chéri ?

-Tonton Jeff demande s'il peut rentrer.

-Mais oui bien sûr. Je pense que Taylor en à besoin.

            Jessy me fit un clin d'œil et quitta la pièce en emmenant sa petite terreur avec elle. Mon meilleur ami entra derrière elle et me rejoignit près de la fenêtre qui donnait sur le jardin. Il ouvrit celle-ci et sortit sur le balcon. Sa maison était splendide et il avait insisté pour que tout se déroule ici, chez lui. J'avais accepté, car cela aurait été difficile de le faire chez moi, mon loft aurait été bien trop petit. On prit appuie sur la rambarde, et il sortit un paquet de cigarettes. Je levai un sourcil, car je ne fumai plus.

-En souvenir de nos vingt ans, et je pense que tu en meurs d'envie.

-Oh putain oui !!!

            On fuma ensemble sans un mot, nous regardions les invités arriver un à un. Il faisait beau et chaud, aucun nuage ne viendrait ternir cette journée.

J'allais me marier. Je trouvai ça assez étrange d'ailleurs, étant spécialiste des divorces, c'était plutôt ironique de vouloir s'unir pour le meilleur et pour le pire. Quoique, le meilleur était à venir puisque le pire nous était déjà arrivé...

            Après cette fameuse nuit avec Cassandre, tout avait été très vite. J'avais reconnu Tess et nous avions fait connaissance doucement. Je l'avais initié au basket et c'était sans doute pourquoi aujourd'hui du haut de ses sept ans, elle était gardien de but de l'équipe de foot de la ville. Ouais, j'avais échoué sur la reconversion. Mais elle était heureuse et nous vivions tous les trois dans mon loft depuis deux ans.

            Après de longues discussions avec Cassandre au sujet de son père, nous nous étions mis d'accord qu'il pouvait voir Tess en compagnie de sa mère un week-end par mois. J'avais accepté de ne pas mettre tout ça par écrit et passer devant un juge. Et Tess aimait son grand-père. Quoiqu'il aurait mérité de ne plus la voir. Bien évidemment, je ne me rendais jamais chez lui, car j'avais encore cette envie de lui en coller une.

            J'avais fait exception sur sa présence aujourd'hui, oui il allait marier sa fille à un homme qu'il méprisait depuis maintenant onze ans, mais je ne pouvais pas faire ça à Cassandre et Tess. Je n'étais pas sans cœur non plus. Du moment qu'il se tenait assez loin de moi, ça me convenait et je savais que Jeff et Jessy feraient en sorte que ce soit le cas.

-Va falloir y aller, Tayl', dit mon ami en écrasant sa cigarette.

-Je suis nerveux.

-C'est normal, je pense.

-Je ne suis jamais nerveux.

-Il y a un début à tout. Allez viens.

*****

            Tess avança vers moi, elle portait une jolie robe rose pâle comme celle des demoiselles d'honneur. Je me baissai et lui déposai un baiser sur la joue. Elle ressemblait de plus en plus à sa mère, avec mes yeux. Elle allait faire tourner la tête à plus d'un mec plus tard.

-Tu es beau, papa.

-Merci ma chérie, tu es très jolie aussi.

-Dis, je pourrais enlever mes chaussures après et mettre mes baskets ?

            Je lui dis oui en me retenant de rire, ma fille avait horreur des chaussures qui brillaient ou qui laissaient entrevoir les doigts de pied, elle n'était bien que dans des baskets. Et les robes n'en parlons pas, si elle en mettait une, elle devait être assorti aux baskets.

         Jeff était près de moi et fixait la porte et je la vis enfin arriver.

Mon dieu qu'elle était magnifique dans cette robe blanche, que je mourrai d'envie de lui enlever. Elle s'avança vers moi accompagnée de son père. Je ne regardais qu'elle et je mis ma rancœur pour cet homme de côté quelques minutes. Elle se mit face à moi avec un large sourire sur ses lèvres brillantes. Une fleur ornait sa chevelure châtain.

Le Maire de la ville avait accepté de se déplacer afin que l'on puisse célébrer notre union dans le jardin de mon meilleur ami. Je jetai un œil aux invités. Tous mes amis et ma famille étaient présents. Mes parents avaient pris la nouvelle de l'existence de leur petite fille bien mieux que moi et ils rattrapaient eux aussi le temps perdu. John et Rachel étaient toujours ensemble, Léa tenait une petite fille brune sur ses genoux, le portrait craché de son père. Stan était là aussi, il était toujours là d'ailleurs, je n'en savais pas plus sur lui, mais je savais qu'un jour, ce sera son tour. Lina ? Je ne l'avais jamais revu après qu'elle est quitté son poste. D'après ce que je savais, elle était retournée dans sa famille.

Le Maire se racla la gorge et commença son discours qui me sembla interminable. Puis enfin, il prononça cette fameuse phrase, me demandant si j'acceptai de prendre Cassandre pour épouse. Je fixai ma future femme dans les yeux. Elle souriait, puis avant que je ne réponde elle s'avança et me susurra quelque chose à l'oreille.

-Non !!

-Pardon, dit le Maire.

            Elle souriait toujours tandis qu'un léger brouhaha se fit entendre au niveau des invités. Je regardais vers eux et je vis leur visage décomposé. Je reportai mon attention sur Cassandre, je posai ma main sur sa joue et sans qu'elle ne s'y attende, je l'embrassai et la pris dans mes bras la faisant tourner sur elle-même. Puis, je la reposai au sol.

            Après la cérémonie, où j'avais dit oui et que les invités avaient repris leur souffle, je m'étais éclipsé avec Cassandre dans le petit chalet au fond du jardin. Et je peux vous garantir qu'une robe de mariée prend beaucoup trop de place. Mais j'avais tellement eu envie d'elle au moment où elle m'avait annoncé que j'allais à nouveau être papa, que je n'avais pas eu la patience d'attendre que les invités soient rentrés chez eux.

-Je suis vraiment le plus heureux des hommes, Madame Cooper, lui dis-je avant de remettre sa robe en ordre.

-Je suis heureuse aussi, Monsieur Cooper.

~~FIN~~

Huit ans après (TAD-MED Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant