chapitre 6

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Chapitre 6

**********karim
Je ne pouvais rien refuser à la mère de ma femme. En fait cette femme était la douceur incarnée. C’était un être à qui on ne pouvait pas dire non. Elle était différente de ma mère. Plus calme, plus sereine, plus posée et plus logique.


J’avais fait d’elle mon idole, et je retrouvais certains traits de caractère de ma femme chez elle.
Mais en dehors de cela, je savais que si ma femme était au courant de ce que je sais, elle n’allait jamais accepter ce voyage.  En réalité, sa mère m’avait appelé le jour où elle lui a annoncé notre retour. Bien sûr, elle n’était au courant de rien, mais elle m’a demandé de jouer le jeu et de lui faciliter les choses afin que sa fille puisse rencontrer ses autres frères et sœurs…


Elle les connait certes, mais elle m’avait dit que ces derniers venaient à peine de découvrir que nana n’était pas leur cousine mais plus tôt leur sœur.


Je ne voulais pas qu’elle entre dans les détails, car je sentais à quel point cette histoire la touchait au fond d’elle et j’ai aussitôt accepté. Mais je n’aurai jamais pensé qu’elle allait parler de 15jours.
Qu’est-ce que je vais faire maintenant sans la lumière de ma vie….

J’étais toujours dans mon lit pensant à elle, au premier jour où  a vraiment dormi dans le même lit… je pensais encore à tous ce bien qu’elle me procurait. Le fait d’être une bonne mère et une bonne épouse… elle était une femme pour moi, mais il y a des jours ou je la voyais comme ma mère….
Aucune âme sur terre ne s’est jamais occupé de moi comme le fait si bien ma petite femme. En fait, je me pose tous les jours cette question : me lasserais-je d’elle un jour ? Surement pas. Je n’y pense pas, je n’y pense jamais…


Et à chaque fois que la routine veut s’installer entre nous, elle me sort quelque chose, un petit changement. Soit de coiffure, soit de tenue ou même de style de nuisette. Rire. Je ne sais pas ou elle puise toute cette énergie, mais elle me rend dingue chaque jour un peu plus….


Je me levai à contre cœur pour me préparer à aller au bureau. Nana est partie avec charlotte, et Sahara est surement dans la maison avec mon fils. Ce dernier avait plutôt changé depuis notre arrivé, et je le voyais de plus en plus épanoui, ouvert et surtout, dur…


Pour dire la vérité, j’ai un peu peur. Peur de ce que mon fils pourra devenir quand il sera grand, peur de ce que cette société fera de lui quand ça sera le cas.
Il y a des signes qui ne trompent pas et je compte les enlever dès maintenant.

Pour l’instant, je m’habille de manière très stricte, car je savais ce qui m’attendait au bureau. On me connaissait pour ma réputation de vrai homme d’affaire et ça ne comptait pas changer, pensais je en ouvrant mon dressing….


Mais j’étais perdu devant cette armoire. Nana avait tout rangé à sa façon et même pour porter un vêtement, elle se chargeait de tout…. Shit…


Je pris une veste accrochée en dernier, une chemise blanche que je trouvai par hasard et…. La cravate… ou sont mes cravates ?????


Je regardais partout mais rien… je cherchai encore et encore mais rien…. j’avais envie de rire, car je ne m’étais pas rendu compte du peu d’effort que je fournissais pour m’occuper de moi….

Pour ne pas déranger ma femme, je décidai de m’habiller sans cravate, et une fois devant le miroir, l’image que je vis me plut bien : veste grise chemise blanche ouverte jusqu’à la poitrine et pantalon gris ton sur ton… je mis mes soulier avant de quitter la maison sur la pointe des pieds….


Je ne voulais pas que junior me voit par peur de vouloir m’accompagner….


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Le bureau avait changé d’ambiance et d’aspect. Ce conard de mor talla ne nous avait pas raté. Son détournement sentais à des km et pourtant, il est là, dans le pays, faisant comme si de rien n’était et se disant surement qu’il était assez intelligent pour ne pas se faire prendre. Et bien il ne sait pas à qui il a affaire….


La nouvelle réceptionniste ne me reconnut pas à mon arrivée. Mais je décidai de tester une chose. Je m’approchai doucement d’elle et déposa mon coude sur la table, la faisant lever la tête. Mais son sourire accueillant m’éblouit aussitôt. Un atout que peu de personne a : bonjour madame


- Bonjour monsieur que puis-je faire pour vous ?

- Je voudrais voir Mme sall s’il vous plait.

- Elle est partie à la banque pour régler quelque chose. Mais vous pouvez l’attendre elle ne va pas tarder.

- D’accord c’est madame comment ?

- C’est Mlle mbene Faye. Vous pouvez m’appeler bijou. C’est pour les intimes.


Rire, moi qui pensais que cette femme était accueillante, et bien, elle me faisait juste un numéro de charme. 
Je m’assis en face d’elle et les jambes croisées, je manipulais de temps à autre mon portable, lui jetant des regards furtifs. Eh bien, elle était bien osée cette femme, pensais je le sourire aux lèvres….


- Je vous offre du café ?

- Merci Mlle….

- Le nom c’est comment ?

- Modou fall….

- Ah ok… vous êtes venu pour affaire ? je peux vous aider surement….

- Ah mais bien sur… (je me levai de nouveau pour aller vers elle) je suis un consultant et j’ai besoin du numéro du directeur. Si possible. Il est ici ?

- Ah non, il était au usa mais il parait qu’il est rentré. Moi je n’ai pas son numéro puisque je suis nouvelle  mais j’ai le numéro fixe de sa maison actuellement à Dakar. J’ai aussi son adresse  je peux vous la donner si vous voulez. En même temps prenez ma carte et appelez-moi quand vous voulez pour d’autres infos….


Je la regardais me sortir son baratin, et surtout les informations qu’elle me donnait étaient tout sauf professionnelles . Je me demande comment Mme sall a pu dégoter une personne pareille. Elle ne sait pas que la réception, l’accueil est l’image même de l’entreprise ????


- Merci Mlle mbene Faye… dites-moi, vous travaillez ici depuis combien de temps ?

- Depuis juste 2 semaines. Le directeur comptable m’a recruté et vous savez… vous les hommes vous êtes….


Je souris, la faisant perdre un peu les moyens. Je comprenais maintenant ce qu’il se passait. Elle est recrutée par mor talla et elle ne se gêne pas de me faire savoir qu’elle a bénéficié d’une promotion canapé…. Quelle idiote….


Je lui caressais le bras avant de retourner de nouveau à mon siège, sentant son regard sur moi. Je manipulais encore mon portable quand j’entends la voix de Mme sall à la porte : ahhhhhhhhh monsieur Gueye… bon arrivée….


Je ne voulus pas regarder le visage de cette jeune dame. Je me levai pour faire une accolade  à ma secrétaire avant qu’elle ne se tourne vers elle : je vous présente mbene Faye, la nouvelle réceptionniste.

- J’ai déjà fait sa connaissance… alors dis-moi, ou est mor talla ?

- Rire, il nous nargue karim et de temps en temps, il nous montre qu’on ne peut rien contre lui.

- Rire, il est bien bête alors. Mamie a appelé ?

- Oui elle arrive dans une heure. (elle se tourna vers mbene, toujours effarouchée) mbene tu as préparé les deux bureaux fermés de Mr et madame ?

- Euh…. Oui depuis hier

- Parfait allons y karim….

- Mbene tu peux venir à mon bureau s’il te plait ???


La jeune femme était tellement sous le choc que j’eus envie de rire. Mais une fois dans ma pièce, je le vis sans grand changement. Tout était à sa place et bien nettoyé….

Mme sall me laissa le temps de m’installer avant de m’annoncer qu’elle avait trouvé que dalle dans les comptes de la société. Heureusement que nos dividendes étaient déjà partagés et le fond de roulement sorti. Ce qui voulait dire que c’était le reste de l’épargne que ce salaud avait touchée, pensant qu’on ne s’en rendrait pas vite compte…


- Mme sall, qui a recruté cette femme ?

- Mor talla ; Mais elle est très professionnelle…

- Ah… dis-lui de venir, j’ai besoin d’elle….


Elle allait sortir quand j’entends un grand bruit à l’autre bout des locaux… et je reconnu sa voix parmi mille. Mamie…. Mme sall me jeta un coup d’exil furtif avant de sourire : elle se fait bien entendre. J’espère qu’elle est en mesure de nous aider karim.


- Ne t’en fais pas. dis-lui d’entrer et tu diras à mbene qu’elle est virée.

Mme sall était tellement choquée qu’elle était restée sur place : mais pourquoi ?

- sall, je suis venu comme un inconnu, quand je lui ai demandé l’adresse du boss, elle l’a donné sans hésiter ; EN FAIT je ne lui ai même pas demandé l’adresse du boss… elle s’est juste proposée de me le donner pour mes beaux yeux… sall, j’ai des enfants, j’ai une famille, mais aussi j’ai des ennemis…. C’est tout sauf prudent de donner mon adresse à tout bout de champs….

« Salutttttttttttt »

Mamie fit irruption dans la pièce sans frapper… Mme sall fronça les sourcils avant de se tourner vers moi : on en reparlera ne t’inquiète pas. Excusez-moi…


Quand elle sortit, je me tournai vers elle… plusieurs années que je ne l’avais pas vu mais elle n’avait pas changé d’un yota… ou….


- Bonjour chaton…. Et ben dis donc. Tu es toujours aussi beau….

Qu’est-ce que je disais… elle n’a pas changé….



*********nana

J’avais ma charlotte dans les bras, qui dormaient profondément. Je n’aurai jamais cru que ma mère m’emmènerai jusqu’à saint louis uniquement pour me mettre devant le fait accompli. Mais j’avoue que j’adore cette ville. Il y régnait une joie de vivre certaine, un climat de paix et d’amour mais surtout une bonne entente…


Ma grand-mère y était pour quelques jours, et quand elle m’a vu, je l’ai senti plus remise, plus belle et surtout plus joyeuse. Charlotte était son amie rire. Ma fille qui d’habitude n’acceptais jamais personne  adorait ma grand-mère et jouais avec elle sans se soucier de ma présence. Je la voyais épanouie, changée mais surtout, elle parlait… elle sortait certes des mots incompréhensibles mais elle parlait…


Aux usa, j’avais peur, peur de ce qu’elle allait devenir dans ce pays étranger. Elle ne voulait pas parler Olof, et quand je lui parlais anglais, elle répondait sans faute… rire, cela pouvait irriter son père. Je devais même me douter qu’on n’allait jamais durer à Oklahoma city….


10 jours loin de mon mari et de mon fils… mais 10jours bien productifs. Maman m’avait emmené presque partout et heureusement que mon mari nous a laissé sa voiture et le chauffeur de l’entreprise… je ne pourrais jamais assez le remercier….


Je compte bien récupérer ma voiture qui selon lui est garé à la société depuis notre départ…


Bref, ma mère nous a bien protégés mystiquement, même si mon mari n’aimait pas ce genre de pratique. 
En réalité, comme j’ai été victime de ce genre de chose dans le passé, mieux valait prévenir que guérir.
Ainsi, nous avions atterrit dans notre maison familiale à saint, ou habitait mon père biologique dans le passé.


Dans cette maison, je comprenais pourquoi maman me disais de rester forte. Il n’y avait rien. Pas même le courant. Je voyais ma grand-mère heureuse dans cette maison, mais je me demandais comment on pouvait vivre dans ces conditions.

Maman me disais souvent que mon oncle avait bien cherché cela. Il est mort avec sa cupidité et sa haine…. Et tous les jours, papa Khalil accuse ma mère d’avoir tué son frère… n’importe quoi….


J’avais toujours charlotte contre moi, quand mes cousines et mes cousins s’approchaient, avec grand-mère à côté d’eux. Je savais pourquoi on m’avait emmené ici, je savais également pourquoi maman insistait tant pour qu’on y aille…


Je devais accepter ma vie, je devais accepter l’acte ignoble de mon père biologique, mais ce que je ne pouvais jamais faire, c’était ce qu’ils me demandaient.


J’avais hâte de retrouver mon mari, hâte de retrouver ses bras et son réconfort…. Je me sentais à l’étroit ici, mais surtout oppressée…


J’étais en bon terme avec mes cousines, que dis je mes sœurs mais depuis notre arrivée, toute la maison s’était ligué pour me convaincre d’aller le voir au cimetière… je devais pardonner, selon ma grand-mère…. mais ce qu’ils ne savaient pas c’est que je n’étais pas du tout prête… non….


- Ma chérie, tes sœurs et ton frère ici présent viennent pour te supplier de venir avec eux au cimetière. Il faut savoir pardonner ma belle. votre père n’était pas parfait certes mais il a fait une erreur et…

Je l’interrompis : Mame s’il te plait. Arrêtez de me mettre devant le fait accomplit…


Je ne voulais pas heurter mes soeurs et surtout, je ne voulais pas manquer de respect à la mémoire de leur père. Mais au fond de moi, je ne voulais pas jouer à l’hypocrite….

Mon frère samba s’assit à côté de moi. Il avait l’Age de karim et était très mature. Mais je me demande ce qu’il fait toujours dans cette maison, alors qu’il a l’Age de se marier ; bref.

- Soukeyna, tu sais, nous étions tous ébranlé quand on a su. Maman ne s’est toujours pas remise et elle n’arrive même pas à vous regarder ta mère et toi. une chose est sûre, je ne te forcerai jamais à y aller et je suis d’accord avec toi. pardonner ne se force pas. juste penses y et sache également que nous sommes aussi ta famille… nous somme la ok ?

Je hochai la tête et je vis ma fille tendre les bras vers lui. Il la prit et sortit avec elle… je soupirai de dépit. Ma mère de son côté ne disais rien et mes deux sœurs s’approchaient également de moi. L’une lala me murmura : n’y vas pas soukeyna. Mame est sénile elle ne doit pas te forcer ok ?


On rit tous les trois avant de voir ma mère faire de même. Mais comme grand-mère ne comprenais rien, elle souriait elle aussi sans savoir. Finalement, tout était bien qui finit bien. J’avais ce sentiment de soulagement et d’apaisement. Pour mon père biologique, je n’étais pas encore prête, mais j’étais en phase avec ma famille et une fois à Dakar, je comptais bien les aider… oui, j’avais pris ma décision….

Pour l’instant, mon fils me manquait, mon mari également…. J’espère qu’il a réglé tout ce problème et qu’à mon retour, il se consacrera uniquement à moi…. Rire…

A suivre.

nana et karim tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant