Chapitre 2

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Malia n'en croyait pas ses oreilles. Avait-elle bien entendu ? Serpentard ? La table de sa nouvelle maison était tiraillée entre des protestations et des murmures d'étonnement. « C'est impossible », « On aura tout vu ! » pouvait-on entendre.

L'accueil n'allait pas être chaleureux, c'en était certain. La professeur McGonagall dû pousser doucement Malia avec sa main pour qu'elle se lève et aille s'asseoir. La jeune sorcière resta la plus droite possible, se dirigeant vers sa table en fixant un point invisible. Elle essaya de ne pas flancher, mais ses pas n'étaient pas aussi sûrs qu'elle l'aurait voulu. Elle arriva à un endroit de la table, sans savoir si c'était le début, le milieu ou la fin. Quelques élèves se poussèrent, malgré tout, pour lui laisser une place.

Sous le regard de toute l'assemblée, elle s'assit, faillit trébucher. Les autres élèves autour se moquèrent, elle entendait leur rire qu'ils essayaient à peine d'étouffer. Dumbledore en eut le cœur brisé, l'année n'allait pas être facile.

- Je vous souhaite bon appétit ! Intervint la voix du directeur pour détourner l'attention.

Le festin apparut devant les élèves, de la dinde, des petits fours, et même du pudding, tous se ruèrent sur le repas, mais Malia n'avait pas faim. Si elle savait bien une chose, c'était qu'elle était tombée dans la maison où il ne fallait surtout pas tomber, notamment en tant qu'orpheline. De plus, les pires sorciers y était allés, notamment son père. Au fond, elle se doutait qu'elle finirait dans cette maison, c'était assez évident, sa mère y avait été aussi. Elle regarda son assiette vide, les yeux dans le vague.

- Le Choixpeau a choisi une orpheline pour aller à Serpentard ? Cela m'étonne, seuls les Sang-Purs sont choisis.

Malia releva la tête, le regard sombre. Elle le plongea dans les yeux du garçon qui avait parlé. Elle l'étudia en détail. Les yeux gris qui avaient osé soutenir son regard étaient face à elle, elle pu voir qu'ils étaient teintés de bleu, et aussi profond que l'océan. Le garçon avait les cheveux blonds, presque blancs, le teint très pale. Il était grand et élancé. Ses doigts fins reposaient sur ses bras croisés, il portait une chevalière, signe qu'il était d'une riche et puissante famille de Sang-Pur. Elle en fut presque impressionnée. Mais ce qu'elle remarqua, c'était la forme de ses lèvres, indomptables et insolentes. Elles affichaient un sourire qui n'appartenait qu'à lui, et qui ne le quittait jamais.

- Je crois qu'elle a perdu sa langue, se moqua Pansy, ou peut-être qu'elle ne sait pas parler, c'est qu'un monstre après tout, l'attaqua-t-elle, furieuse que la nouvelle sorcière regarde trop longtemps son Drago.

Quelques serpentards rigolèrent, mais pas Drago, qui fixait toujours Malia. Il y avait comme un jeu puérile entre eux, aucun des deux ne voulaient baisser les yeux, aucun des deux ne voulaient plier. Puis, l'insulte de monstre arriva à la conscience de Malia, la mettant en colère, la sortant de sa tétanie.

- Regarde-toi dans un miroir et après tu reviendras me parler, répondit-elle à Pansy sans lâcher le garçon des yeux.

La concernée ouvrit la bouche en grand, mais avant qu'elle n'ait pu cracher à nouveau son venin sur Malia, celle-ci lui coupa la parole.

- Ce n'est pas parce que je suis orpheline, que je suis obligatoirement de Sang-Impur, reprit-elle en s'adressant cette fois à Drago. Et ça malheureusement, tu auras toujours ce petit doute.

- Je pense qu'on va pouvoir vivre avec Flocon, mais toi le pourrais-tu ? Demanda-t-il nonchalamment, se moquant ouvertement d'elle. Ça ne change rien à ce que tu es, une orpheline qui n'a rien à faire ici.

Elle haussa un sourcil, surprise, cachant qu'elle avait été blessée, puis repris son apparence détachée. C'était le surnom le plus ridicule qu'on ait pu lui donner, en réalité il était la première personne qui ne lui en ait jamais donné un. Et l'insulte d'orpheline, venant d'un garçon aussi prétentieux, ne devait pas l'atteindre, pourtant elle se sentit triste. « Calme-toi, il ne dirait pas ça s'il savait », se dit-elle en inspirant profondément.

- Oh excuse-moi, je suis mal poli. Tu ne peux me répondre car je ne me suis pas présenté. Je suis Drago Malefoy, préfet de Serpentard.

- Ce fut un déplaisir, Malefoy, de faire ta connaissance.

Malia se leva alors de la table et sortit sous la plupart des regards de la Grande Salle. En plus d'être désagréable, c'était à lui qu'elle devait s'adresser si elle avait un souci, mais plutôt mourir. Elle saurait se débrouiller seule, comme toujours.

Pansy, toujours choquée, se tournant vers Drago en lui lançant un regard noir.

- Quoi ? Lui demanda-t-il.

- Tu en m'as pas défendu ?

- Je suis pas ton preux chevalier, tu sais très bien te défendre toute seule non ?

La reste du repas de la bande se fit dans le silence. Pansy était en colère, contre la nouvelle, contre Drago qui avait changé cet été sans qu'il ne lui dise pourquoi. Drago était pensif, Malia lui semblait moins inintéressante, peu de personne osait lui répondre, rien que parce qu'il s'appelait Malefoy, mais cette fille n'en avait à l'évidence rien à faire. Blaise, son meilleur ami, pensait la même chose, enfin l'année allait peut-être être un peu plus fun que les années précédentes.

Malia se dirigeait machinalement vers les cachots, qu'elle connaissait par cœur, jusqu'à la salle commune de Serpentard, où sa valise était déjà prête à être descendue aux dortoirs. En la regardant, elle se sentit lasse, elle n'avait pas envie de s'occuper de cela maintenant, la soirée avait été trop éprouvante. Elle s'assit alors sur un canapé en cuir noir, proche de la cheminée, déjà allumée, recroquevilla ses jambes contre elle, comme pour se protéger, et sorti un bouquin de son sac. L'année allait être longue.



Et voilà le deuxième chapitre ! J'espère qu'il vous aura plus, n'hésitez pas à me laisser un petit commentaire ;)

Veuillez me pardonner si je fais des fautes d'orthographe, j'essaie de me relire au maximum ♥

Les héritiersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant