Un bruit sourd frappait son crâne, sans interruption. Ses membres douloureux l'empêchaient de faire tout mouvement. La chaleur du soleil qui atteignait son visage la brûlait. Le froid de la nuit la glaçait. Son corps refusait d'obtempérer au moindre de ses désirs, collé sur la paillasse, la gravité pesait sur ses poumons. Tout était lourd. Elle refusait de se réveiller car elle savait que la douleur serait pire si elle le faisait, et ouvrir les yeux une simple torture pour ses paupières.
Elle patienta donc. Longtemps. Assez pour ne plus savoir combien de nuit glaciales et de jour brûlant elle avait passé. Quand elle sentit enfin la force nécessaire en elle pour faire quelque mouvement se fut simplement d'ouvrir les yeux. Elle vit flou, pendant un temps puis sa vision s'adapta et mémorisa son environnement. La pièce était claire et lumineuse un vent légèrement frais faisait flotter un rideau blanc. Elle ne pouvait pas tourner la tête, le plafond et les apparitions des bouts de tissu furent son quotidien pendant quelque temps. Personne ne venait la voir. Sa solitude ne la déplaisait pas. Mais elle s'ennuyait. Son ennui était plus mortel que ses blessures. Prise d'une fatigue soudaine, elle décida de fermer les yeux, cela ne dérangerai pas puisque personne ne venait. Elle s'assoupit.
-Maman! Maman! Il y a un monstre sous mon lit quand j'éteins la lumière!
-Voyons ma chérie, les monstres n'existent pas, regarde il n'y a rien sous ton lit, allez vas dormir.
-Mais puisque je te dis que je l'ai vue! Il avait de grand yeux rouge!
-Tu as rêvé ma puce allez au dodo, soupira maman.Maman repartit se coucher dans son lit, la petite remontait ses draps jusqu'au dessous de ses yeux. Elle avait vu le monstre, elle en était sûre. La gamine avait déjà vu tout sorte de monstre dans le noir, mais il ne faisait pas aussi peur que celui là. Finalement elle s'endormit de fatigue. La nuit s'avança. Une ombre bougea imperceptiblement. La petite se réveilla en sursaut et vit les yeux, plus près que la dernière fois. Elle hurla et s'enfui en courant dormir dans le lit de Papa et Maman. Elle le savait, un jour les yeux s'approcherait de trop près et l'avalerait.
Maman était maîtresse d'école. Elle avait eu la chance d'apprendre à lire et à écrire et partageait son savoir aux enfants du village. Et à sa fille aussi. La gamine aimait apprendre de nouvelle chose mais elle ne les retenait jamais, au grand damne de maman. Elle riait toujours et était toujours de bonne humeur. Ne jouer qu'avec des garçons ne la dérangeait pas, de toute façon à cet âge on ne s'en souciait pas. Papa était paysan. Il travaillait dans les champs toutes la journée. La gamine ne lui parlait presque jamais, car il rentrait toujours très tard et il lui faisait peur avec ses grandes mains robuste et ses grands pieds poilus, mais elle le savait gentil. Tout trois vivaient à l'orée du village, dans une grande maison enfoncé dans le sous bois.
Maman avait une pièce entière pour son travail, avec un grand tableau noir, un bureau d'enseignant, des chaises et des tables. Sur les murs elle affichait les dessins rudimentaires des garnements à qui elle faisait cour. Papa avait une très grande grange dans lequel il entreposait le foin et faisait sécher les céréales. Tout le monde dans le village faisait entreposer son grain ici.
La petite arrivait en courant, sa longue tresse brune se balançant au rythme de sa course, vers sa maman qui profitait du doux soleil du début de printemps et de la pause entre le cours de lettre et de mathématiques, assise dans une chaise à bascule. L'enfant tenait des pissenlits avec leur racines encore pleine de terre.
-Maman! Maman! Regarde! Avec les garçons on a cueilli sa pour toi, sourit-elle de toutes ses dents.
-Oh que c'est gentil de votre part. Je vais les mettre dans un vase, retourne jouer ma chérie.
-Dis Maman, comment on sait que les monstres n'existent pas? la petite avait baissé les yeux et rougit.
-Parce que se sont des histoires pour faire peur aux enfants.
-Mais Maman, je suis sûre qu'ils existent je les vois tout les soirs!
-Ce n'est rien de plus que ton imagination, allez va jouez ma chérie.
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Diane rouge
ParanormalA travers mes nombreux voyages, je me suis souvent posée cette question"Suis-je morte?". Moi, Diane, personne ne me voit, personne ne m'entend, pour la plupart je ne suis que mirage et pure invention, sauf pour les gens que je m'évertue à fuir. ...