Chapitre 24

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Je marche doucement dans les rues animées, ma poussette contenant ma petite fille doucement bercée par mes gestes. À mes côtés, mon mari Stephen, rayonnant de bonheur, et moi-même savourons ce moment en famille. Chiyo, notre trésor de quatre mois, est un véritable rayon de soleil. Ses yeux de renard scintillent de curiosité, et son sourire est une source inépuisable de joie. Nous décidons de faire une pause dans un restaurant.

Assise à notre table, je déguste une tarte avec délice, mes yeux régulièrement rivés sur Chiyo. Mais soudain, son petit visage se crispe et elle commence à pleurer doucement. Mon cœur se serre instantanément. Je lui tends un morceau de fruit, et elle le prend avec ses petites mains. Elle le suce avec empressement, puis grimace légèrement avant de sembler apprécier le goût. La vue de cette grimace me fait sourire, et je pince tendrement ses joues rondes. Stephen, amusé, rit en regardant notre fille.

Stephen, le sourire aux lèvres, sirote son café tout en jouant avec Chiyo. Il la câline avec une tendresse infinie, et je vois leur bonheur réciproque illuminer leurs visages. Chiyo, amusée, plonge sa main dans la bouche de son père en riant aux éclats. Mon cœur fond en les observant, et je prends doucement la main de ma fille lorsqu'elle me tend les bras. Son rire est un baume apaisant pour mon âme.

— Alors, tu veux que maman te sauve, n'est-ce pas ? Je vais te dévorer, et maman ne pourra rien faire pour t'arrêter, dit Stephen en faisant des papouilles à notre fille, qui éclate de rire avec une joie pure.

Le rire de Chiyo résonne dans le restaurant, apportant une atmosphère chaleureuse autour de nous. Elle est restée blottie dans les bras de son père pendant que nous passons devant une boutique de bijoux. Mon cœur se remplit de tendresse en pensant à notre petite princesse, et je décide de lui acheter un bracelet. Je choisis un bracelet en or, gravé avec son prénom, et j'ajoute les initiales A et S pour nous représenter, ses parents.

Lorsque je sors de la boutique, je vois Stephen, absorbé par la vitrine, tandis que Chiyo pose ses petites mains contre la vitre. Un sentiment de chaleur me submerge en voyant leur complicité. Je m'approche doucement, enfile le bracelet autour du poignet de notre fille, et Stephen est enchanté par le cadeau.

— Quand elle sera grande, je lui offrirai plein de bijoux et tout l'amour qu'elle mérite, dit Stephen en déposant un baiser tendre sur la joue de Chiyo.

— Je le sais, mon amour, répondis-je avec une affection profonde.

Nous continuons à marcher côte à côte, notre bonheur familial éclatant. Mais soudain, une sensation étrange me saisit. Une présence menaçante semble se profiler autour de nous. Je m'arrête, scrutant les environs, le cœur battant la chamade. Avant que je puisse réagir, une douleur aiguë me pique le cou. Mon regard se porte sur l'objet qui m'a infligé cette douleur : une flèche de tranquillisant. Mon corps commence à se numériser et à se détendre contre ma volonté. Je tombe au sol, ma vision se trouble. Stephen se penche vers moi, un regard désespéré, mais tout devient noir.

Je rouvre les yeux brusquement, le cœur lourd et l'esprit confus. Je touche ma nuque engourdie et découvre une main posée sur la mienne avec douceur. Allongée sur un lit, je vois Stephen à mes côtés, la tristesse imprégnant chaque ligne de son visage.

— Où est Chiyo ? demande-je, la panique et l'angoisse s'emparant de moi.

Stephen reste silencieux, serrant ma main avec une désespérée conviction. Les larmes coulent sur mes joues, ininterrompues. Mon cœur se brise en mille morceaux à l'idée que notre fille ait disparu. Je rejette sa main, incapable de supporter sa compassion dans cette épreuve déchirante. Je hurle à Stephen de partir, mais il reste obstinément à mes côtés, m'enveloppant de ses bras protecteurs. Je pleure, sans fin, chaque labeur et chaque sanglot révélant la profondeur de ma douleur. La perte de ma fille me laisse brisée, vide, comme si tout ce qui me rendait vivante avait été arraché.

Stephen, dévasté, est un reflet de ma propre détresse. Il caresse mes cheveux avec une douceur infinie, et la fatigue me submerge lentement. Je m'effondre, épuisée, sur ses genoux, le sentiment de défaite presque insupportable.

Les jours passent, et je suis incapable de manger quoi que ce soit. Liam et Kilian arrivent enfin, leurs bras pleins de réconfort, mais je me sens complètement détruite. Allongée sur le lit, je sombre dans une profonde dépression, sentant ma vitalité m'échapper peu à peu.

Stephen entre en même temps que Liam et Kilian, les trois hommes se tenant résolument devant mon lit. Stephen, les yeux pleins de détermination et de tristesse, caresse mes cheveux.

— Ayumi, tu dois rester forte ! commence Liam, sa voix empreinte d'une gravité poignante.

— Laissez-moi, dis-je en soupirant, la fatigue pesant sur chaque mot.

— Non ! Nous ne te laisserons pas ! crie Kilian, la colère et l'urgence dans la voix. Tu te laisses aller, tu crois que tu retrouveras ta fille dans cet état ? Je ne t'ai jamais vue aussi faible ! Tu es la femme la plus dynamique et déterminée que je connaisse, et te voir comme ça me brise le cœur !

— Qu'est-ce que tu en sais, toi ! m'écrie-je en m'approchant de lui, prête à me battre contre tout et n'importe quoi.

— Voilà, je reconnais enfin l'Ayumi que je connais, dit-il, un brin d'admiration dans ses mots.

— Ayumi, il a raison, ajoute Stephen, épuisé mais résolu. J'ai besoin que tu sois forte. Nous sommes tous dévastés, mais je ne veux pas perdre ma femme, et notre enfant a besoin de nous. Même si cela doit prendre des années, nous devons la retrouver.

Je prends enfin conscience que Stephen a raison. Sa détermination m'atteint profondément, et je me laisse toucher par ses paroles. Je l'enlace, reconnaissant que je dois puiser dans mes dernières forces. Liam et Kilian montrent des signes de soulagement, satisfaits que je sois enfin décidée à agir. Oui, je suis résolue à retrouver celui qui m'a volé ma fille, et je suis prête à tout pour le faire payer.

La créature mythique TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant