31 janvier 1766

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François était réveillé depuis une bonne demi-heure et observait Suzzie avec amour lorsqu'il entendit des pas en haut. Hector ne tarderait pas à descendre pour s'atteler aux champs. Jean-François paniqua avant de replacer pitoyablement la couverture sur leur corps découverts, de façon a ce qu'on ne voit pas que les deux étaient nus sous l'épaisse couverture de laine. Lorsqu'il aperçut l'oncle de la jeune femme, il crispa une main sur sa hanche, la faisant se blottir contre lui. Inconsciemment, elle réveilla certaines pulsions en lui, en se rapprochant ainsi. Jean-François resta impassible, tant bien que mal, tandis qu'Hector leur jeta à peine un regard avant de s'en aller, déjà habillé. Après quelques minutes, il parvint à calmer son ardeur, juste au moment où la jeune fille ouvrit les yeux. Rencontrant le torse dur et surtout nu de François, ses joues rosirent dans l'instant. Elle voulut se reculer mais les mains calleuses du jeune homme l'en empêchèrent. Un sourire malicieux vint se plaquer sur son visage lorsqu'il la vit ainsi gênée. Pourtant, il était déterminé à ne pas la laisser partir. Enfouissant son visage dans sa chevelure d'or, il murmura à son oreille. « Tu es à moi maintenant ma Suzzie... Je te jure que je te protégerais contre tous les maux, tous les dangers. Jamais plus tu ne seras seule. Je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne. » Et au lieu de se révolter contre cette appartenance à un homme comme elle avait pensé le faire, Suzzie sentit son cœur se réchauffer, comme s'il n'avait jamais attendu que ces mots. Seulement, une peur encore tiraillait le cœur de la repriseuse. « François, promets-moi que tu ne me tromperas pas, que tu n'iras pas en voir une autre... Je ne pourrais pas le supporter. S'il-te-plaît, promets.

  - Quand bien même je le voudrais, ma douce, j'en serais bien incapable. Je te le promets, mon cœur n'appartient qu'à toi.

Suzanne ne s'était jamais sentie si heureuse. François lui avait avoué son amour, le lui avait juré de multiples façons. Elle n'avait plus aucune crainte. Enfin si, que sa tante les surprenne nus. Soudain, elle se rendit compte qu'ils étaient en haut et sortit d'un bond du lit. Bond qui servit uniquement à permettre à François d'avoir une magnifique vue sur sa belle. Suzanne rougit encore avant d'entreprendre de se rhabiller, tandis que le jeune homme la regardait d'un œil admiratif.

  - Que se passe-t-il ?

  - Je te regarde.

  - Je vois cela, mais pourquoi ?

François avait un sourire tendre sur les lèvres. Ces lèvres qu'elle rêvait d'embrasser encore...

  - Pourquoi ne le ferais-je pas ? J'ai la plus belle des vues...

La jeune femme le rabroua avant de lui demander de s'habiller à son tour. Il s'exécuta en pestant. Enfin, Suzanne avait eu beau le gronder, elle ne faisait pas moins que lui. Dans le noir de la nuit, elle n'avait pas vu que ses muscles ciselés étaient bien visibles sous sa peau, qu'une fine toison recouvrait son poitrail... qu'il la regardait le reluquer, un sourire en coin. Immédiatement, elle détourna le regard avant qu'il n'éclate de rire. Ce qui eut pour effet de faire grommeler Gertrude, encore à moitié endormie. Les deux amants se lancèrent un regard complice et finirent de s'habiller. Aujourd'hui, la seule chose qui occuperait leurs pensées serait certainement leur retrouvaille lorsque le soir arriverait.

La Bête du GévaudanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant