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Nous avons marché. Encore. Toujours. Je suivais Hylios, mais l'idée du Conseil Diplomatique ne me plaisait pas. Je le ressentais mal. Les rêves que je faisait ne semblait pas avoir de rapport direct, mais ils voulaient me prévenir. Je ne savais pas de quoi. Mais c'était important.

"C'est ici", me dit Hylios.
Nous sommes arrivés devant de grandes portes en bois polies et sculptées. Des chevaux étaient attachés à la sortie et des gardes gardaient l'intérieur du bâtiment.
"On y va ?"
Non.
"Oui, oui."
Nous sommes entrés.
"Que voulez vous ?", nous ont demandé les gardes.
"Une audience."
Le garde regarda la tenue d'Hylios, puis la mienne. Il esquissa un horrible sourire en coin et nous mena devant la première porte qui se tenait devant nous. Les gardes nous ont alors dit d'entrer et qu'on allait nous recevoir. Hylios perceptait aussi le problème. Il se baissa vers moi.
"Je vais y aller seul. On ne sait jamais. Je vais parler mais promet moi une chose. Si tu entends un bruit de marteau, enfuis toi."
"Quoi ?"
"Chut, parle moins fort."
"Mais..."
"Promet le moi."
J'ai acquiescé. Il me sourit et s'en alla. J'ai eu très peur et ai longuement écouté. Encore. Il y avait plusieurs voix. Je collais mon oreille à la porte, sous l'œil attentif des gardes.

Puis j'ai entendu.

Le marteau.

Tous mes rêves ont refait surface. Tous. Comme un poing sur le bois. Le marteau. La fuite. Les gardes se dirigeaient vers moi.
"Je vais vous demander de me suivre."

"Non."

"Mademoiselle, ne nous rendez pas la tâche plus hardue. Nous ne vous voulons pas de mal,"...
J'ai dégainé Rouge.
"Reculez."
Ils ont avancé.
"RECULEZ !"
Ils ont continué à venir vers moi. J'ai brandi Rouge et l'ai laissée tomber sur la tête d'un des gardes, qui se mit à hurler en se tordant de douleur par terre.
J'ai couru. Je suis sortie, ai détaché un cheval, l'ai enfourché, puis ai galopé.
Les larmes coulaient, elles ne s'arrêtaient plus. J'étais sans Jaymery. J'étais sans Hylios. J'étais seule. Seule contre le monde.

"Cheval.
Pleurs.
Fuite.
La fontaine guérit ou tue.
A toi de choisir.
Les pôles ou la tour."

"Comme un poing sur le bois.
Frayeur.
Ils viennent vers moi.
Stupeur.
J'ai couru au dehors.
Vite.
Beaucoup trop.
J'ai volé un cheval.
Je ne me suis pas arrêtée.
Les larmes.
Elles coulaient.
Elles ne voulaient plus s'arrêter."

"Le bruit du marteau.
Cours.
Cours.
Loin.
Seule.
L'ami du port noir.
L'amour emprisonné.
Le dernier ami du nouveau royaume.
La lettre.
Liberation."

Fin du tome 1

Edanaelda - Tome 1 - Rien n'a réellement commencé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant