J'étais dans une chambre qui n'était pas la mienne. Je me trouvais sur un lit avec comme seul vêtement une jaquette qui aurait bien pu passer pour un amas de chiffons en lambeaux. Couchée sur le flanc droit, j'avais une vue d'ensemble sur la morose petite pièce de dix mètres carrés.
Tout de gris, le trou à rats ne comportait seulement qu'un lavabo et un miroir à coté d'un objet difforme ressemblant à cuve. J'en déduit qu'il s'agissait d'une toilette, si je pouvais encore appeler ce bol brunit et craquelé par le temps une toilette. L'atmosphère étouffante de cette petite pièce n'avait rien de rassurant. L'odeur de moisi et de cadavres d'animaux n'aidait pas à embellir l'ambiance quasiment lugubre de l'endroit. La seule lumière perçant la noirceur provenait la fenêtre sur le mur parallèle à celui où était accoté le lit. Les carreaux de cette ouverture étaient crasseux et laissaient à peine passer la lueur du soleil. De nombreux arachnides avaient fait de cette chambre leur maison, n'aidant strictement pas à la propreté de l'endroit.
Je me levai péniblement du lit, ce qui eut comme conséquence de diffuser un bruit de ressorts âgés et usés dans toute la pièce. Je me dirigeai, le pas traînant vers le miroir, jetant au passage un coup d'oeil dans l'évier, duquel s'écoulait des goutes d'eau brune, noyant les insectes y ayant trouvé refuge. Je refoulai une montée de bile voulant aller rejoindre les bestioles à mille pattes et autres cafards.
La crasse et la saleté de cette pièce me dégoûtait au plus haut point. Je voulais m'en échapper à tout prix. Ouvrir la fenêtre semblait la meilleure option, mais le loquet rouillé résistait, empêchant toute escapade par cette issue impossible.
Je cherchai pendant des heures un moyen de sortir de cette chambre dépourvue de porte. Un trou de la circonférence d'une balle de tennis à la gauche de la toilette se trouvait à être la seule autre sortie. J'écartai tout de suite cette possibilité vu ma taille bien trop grande pour cette demeure à rats.
Qu'allais-je faire, me demandais-je depuis une bonne demie-journée. La chambre semblait séparé de la civilisation, tout comme si elle était un bunker refermé durant une attaque nucléaire. Je n'étais plus qu'avec les occupants de la pièce et mon esprit, tournant à plein régime afin de trouver réponse à cette question meurtrière. Qu'allais-je faire? Qu'allais-je faire?Qu'allais-je faire?
Tandis que la faim se faisait sentir au plux creux de mon estomac vide depuis plusieurs jours et que ma gorge sèche réclamait de l'eau, au point à vouloir commettre un acte impardonnable, ma vue commençait à baisser, tout comme les autres capacités vitales de mon organisme mis à rude épreuve. Ma fin arriverait sans aucun doute dans quelques heures, au moment où mon cœur déclarerait forfait au combat acharné que lui porte la vie.
Je sentais mon pouls s'affaiblir. J'avalais difficilement les derniers litres d'air de mon existence. Elle était là. La Mort. Au moment où elle allait me prendre sous son aile, je dis adieu aux derniers souvenir de cette vie sans artifices. Je serais morte dans une chambre et une pensée horrible vint m'affirmer que je ne serais pas la dernière.
Cette chambre qui n'était pas la mienne m'a tué, mais je n'étais pas la première.
Bonjour! Je vous écris ici pour vous désiré la nouvelle de l'arrivée d'un nouveau livre de One Shot's intitulé VIE. Allez y jeter un coup d'œil!

VOUS LISEZ
One Shot Stories
Short StoryDe courtes nouvelles à lire en un coup Une dégénérescence psychologique une chaise volante un garçon pas comme les autres une étrange cité sous-marine une femme hantée par ses méfaits une lettre d'adieu un mourant pensif une dame rongée par la culpa...