J'étais en colère. Non. Colère n'était pas le sentiment correct. J'étais plutôt déçue, presque dégoûtée. J'étais dégoûtée par ce que j'avais créé. Ce que j'avais créé m'avait détruit.
Ils m'avaient volé. Ils ont pris tout ce que j'avais. Ils auraient pu ne serait-ce que demander. Mais non. Ils voulaient la facilité. Après tout, je n'étais personne à leurs yeux.
Certains m'ont défendu. Ils ont même réussi à quelques reprises. Pourtant, il y avait toujours plus. Toujours un nouvel endroit où enfoncer le poignard. Toujours une larme à empoisonner.
J'y pensais trop souvent. Je pensais trop souvent au moment où je ne pourrais plus supporter. Au moment où ils me rongeront, où ils me viderons pour subvenir à leurs besoins. Eux seuls comptaient à leurs yeux. Eux seuls vivaient réellement. Ils étaient les vedettes d'un film dans lequel n'y avait-il que des figurants.
Depuis trop longtemps déjà j'encaissais, lasse, les journées. Mais depuis quelques temps, ce sentiment de perte, de tristesse s'est changé en haine et en dégoût. Je voulais les éliminer. Mais pas seulement les tuer. Je voulais pour une fois être plus cruelle. Me servir de cette haine, de cette déception pour les faire souffrir. Ainsi, languiraient-ils leur mort.
Eux ne pourraient pas vivre sans moi. Mais moi, je pourrais vivre sans eux. Après tout, n'étais-je qu'un objet de destruction? N'étais-je qu'un allié à torturer? N'étais-je que le plus grand figurant de leur vie minable?
Ils m'ont détruit.
Je les détruirai à mon tour.
En ce 22 avril, bonne fête à notre belle planète bleue!!
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One Shot Stories
Storie breviDe courtes nouvelles à lire en un coup Une dégénérescence psychologique une chaise volante un garçon pas comme les autres une étrange cité sous-marine une femme hantée par ses méfaits une lettre d'adieu un mourant pensif une dame rongée par la culpa...